Chronique de Concert
Howe Gelb + TD Lind
Grande soirée country folk blues rock le lundi 13 février, à la Maroquinerie, avec TD Lind en première partie, pour un superbe set en solo à la guitare sèche, à l'orgue et à l'harmonica, puis une prestation aussi incroyable qu'intimiste d'Howe Gelb, magnifique de nonchalance, hyper généreux, extrêmement surprenant et pouvant se prévaloir d'un classe inouïe... Classe inouïe déjà constatée au fil des albums, collaborations et concerts du caïd de Tucson, Arizona avec (liste non exhaustive) Giant Sand, Joey Burns et John Convertino de Calexixo, OP8, Lisa Germano, Jean-Louis Murat, Melted Wires, The Band Of Blacky Ranchette et A Band Of Gypsies, sur son dernier album en date Alegrias.
TD Lind :
En début de soirée, à 20h30, devant un public que l'on qualifiera de confidentiel - les gens sont assis par terre devant la scène ou sur les marches et ils ne sont exactement pas nombreux - TD Lind propose un concert en solo intégral digne des plus grands éloges... Avec sa guitare sèche vintage (qui nécessite d'incessants accordages, réalisés avec le sourire et agrémentés de petits discours sympa) et sa belle voix de crooner cabossé (on pense parfois à Roy Orbison), le Californien présente des titres navigant joliment entre folk, country, rock et blues...
C'est bien envoyé, bien chanté, bien joué et surtout, les ambiances créées sont variées : slow langoureux au piano, morceaux folk rock enlevés ou poignantes ballades blues. Le temps de glisser une version classe d'Heartbreak Hotel puis de présenter la suite des morceaux présents sur sa set list et c'est déjà fini. Séduit par la démonstration de talent, le public en redemande et a droit à un magique Hoochie Coochie Man de Willie Dixon en rappel à l'harmonica et au micro. Merci !
Howe Gelb :
Et puis le grand Monsieur pour lequel on s'est déplacé ce soir, Howe Gelb, fait son apparition, habillé comme s'il devait affronter une tempête de neige en Alaska avec une chapka, une casquette sous la chapka, une veste et des mitaines... Malgré cela il réussit sans problème à briser la glace avec le public, désormais beaucoup plus conséquent. Il faut dire que les fans de Giant Sand et de son singer songwriter guitariste sont de sortie ! L'accueil réservé est réellement chaleureux et enthousiaste... Et il y a de quoi : Mr Gelb possède plus que jamais une voix grave ultra marquante et un jeu de guitare méchamment racé. Chaque note jouée transpire la passion pour le country folk blues mariachi gypsy : c'est authentique, sobre, rustique, revêche, pas du tout " épate gogo ou touriste "... Ce mec-là fait son truc, si l'on veut monter à bord et le suivre c'est cool, sinon, c'est bye bye.
Certes, ce n'est pas très consensuel de marmonner ses textes en tirant un peu la gueule et en décochant des notes " flottantes " sur sa six cordes, mais comment, avec un tel guide, ne pas être d'accord pour le trip direction le sud des Etats Unis, voire le Mexique ? Sans set list, avec une nonchalance assez savoureuse, une envie palpable de jouer ce qu'il veut quand il veut et une volonté d'improvisation assez remarquable, le ténébreux musicien américain séduit avec la première partie de son set en solo à la guitare et au " piano en plastique ". Belle démonstration de classe façon country folk près de l'os...
Ensuite, trois musiciens espagnols - guitares, percussions et churs - font leur apparition sur scène pour jouer avec le maitre de l'Americana. La présence des ses trois acolytes et d'instruments en plus permet à Howe Gelb de se monter plus décontracté et de laisser parfois le devant de la scène à ses partenaires de route : à deux reprises, un des guitaristes pousse la chansonnette avec maestria... Désormais à l'aise comme chez lui avec des compagnons aussi laid back et peu soucieux de justesse ou de mise en place archi pro que lui, le Giant Sand en chef joue même les porteurs de bières pour ses amis, avant d'inviter sur scène l'actrice Maria de Medeiros (la petite copine de Bruce Willis dans Pulp Fiction !) pour un charmant duo impromptu, puis une autre chanteuse pour compléter la section de churs féminins.
Si le show est un peu décousu, franchement improvisé et carrément imprévisible, il y a de la vie et de l'envie sur scène, ce qui n'est pas toujours le cas en ces temps de formatage généralisé... Après avoir entrecoupé ses morceaux (extraits du recommandé Alegrias ou de sa pléthorique discographie) avec quelques sourires, blagues in french dans le texte et autres facéties, Howe Gelb regagne les loges. Avant d'être rappelé par une assistance conquise par son naturel et ses multiples talents... Les connaisseurs qui sont restés ont alors droit à un récent morceau évoquant un " nouveau Bob Dylan " - The Hangin' Judge - enchainé avec une cover personnelle et étirée par des improvisations d'All Along The Watchtower de Mr Zimmerman. Plus que jamais fidèle à sa légende de génie de l'Americana et de cowboy non solitaire, Howe Gelb est, selon la formule consacrée (prenant tout son sens ici), " à voir absolument sur scène " !
Photos du concert par Robert Gil. Retrouvez plus de photos sur son site : www.photosconcerts.com/howe-gelb-paris-maroquinerie et photosconcerts.com/td-lind-paris-maroquinerie...
Liens : https://howegelb.com, www.facebook.com/howegelb, www.tdlind.com, www.facebook.com/pages/TD-Lind et www.lamaroquinerie.fr.
Critique écrite le 15 février 2012 par Pierre Andrieu
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