Chronique de Concert
Hue Dada + Little Barney
Et c'est Little Barney qui ouvre le bal. Dès les premières minutes du concert, on sent bien que le duo mixte se veut être un groupe live. Y allant de leur petite mise en scène, les Littel Barney, arrivent sur scène, affublés de masques colombine immaculés, en prenant le public à partie, de façon plutôt sympathique. Par la suite, beat tantôt rock et hip-hop vont venir encadrer un violon électrique très présent et une guitare au son agressif, mais qui, sur scène manquait d'un peu de lourdeur. C'est d'autant plus frustrant car après écoute d'un morceau qui traine sur la toile, leur son semble plus homogène et pesant.
Les mystères de l'acoustique de concert étant impénétrables, on ne teindra pas rigueur à nos deux locaux de cet état de fait. Les Barney diffusent sur scène une énergie réelle, et communiquent très souvent avec leur public, ce qui n'est pas si fréquent dans ce style. Pour notre duo, partager leur univers musical semble être une priorité, et rapidement une explication, sur les origines " schizophréniques " de leur nom de scène, va être longuement exposée par la violoniste masquée et son acolyte encapuchonné, mais néanmoins masqué...
Bref les morceaux s'enchaînent efficacement, mais on regrettera que les chants de Barney soient légèrement trop en retrait pour que l'on puisse distinguer les paroles que l'on suppose essentielles à l'ambiance générale. Voilà, la bonne prestation générale se conclue par un dernier morceau entêtant, et le petit Barney s'en est allé, non sans avoir salué une dernière fois leur public et annoncé le concert suivant : propre.
Alors Hue-Dada entre en piste pour la toute première fois. Si cette formation m'est inconnue les visages eux, le sont moins. Le trio est composé de Greg Cosenza (guitare, chant et programmations) et Anne.M (chant, clavier) tous deux piliers du groupe Phosphène, et complété par Ben Ghata (guitare chant), membre fondateur du même Phosphène mais qui par la suite, a créé d'autres formations : Cryptonit Circus et Edgar Pilot notamment, et continue à se produire avec Scabs et Bogus Solleone.
Vous l'avez compris, ce Hue-Dada ressemble un peu à une réunion d'hyperactifs content de se retrouver, et l'on sait déjà que les lascars sont rôdés, même si le projet est lui, récent. Cette impression va vite être confirmée par la tenue globale de leur set, d'où se dégage une maturité assez bluffante pour un groupe formé il y a, à peine, sept mois. Beaucoup plus énergique que ce que le nom du groupe laisser présager, Hue-Dada délivre un électro rock, à la fois subtil et physique.
L'absence de batterie est finalement oubliée en grande partie grâce aux sons des deux guitares, qui ont la bonne idée de ne pas se copier, et se complètent de façon efficace et simple. Au milieu de la scène Anne.M capte l'essentiel de l'attention et donne l'impression d'un feu follet bien encadré par ces deux piliers, ça bouge, c'est sexy, mais sans jamais être bancal ; ce qui n'est jamais un exercice facile à réaliser. Il faut dire qu'elle ne ménage pas sa peine (et sa voix), et que, derrière les deux guitares, se partagent bien rythmiques et gimmicks.
Les morceaux s'enchaînent et les beats se fondent dans la densité sonore riche du groupe. Les passages au clavier (un orgue en fait...) rajoutent une touche rétro bien plaisante à cet ensemble qui emprunte à la fois au power rock et à l'électro. Les compositions sont variées et on se laisse plaisamment porter tout le long du set, bref ça fonctionne bien, même quand on ne connaît pas les morceaux, et ça c'est un bon indicateur. A en juger par les mines réjouies autour de moi, le sentiment semblait partagé. Le concert se termine après un classique rappel, qui démontre que les loustics ont en ont sous le sabot.
Pour leur premier concert les Hue-Dada font le spectacle et on demande à les revoir sur scène dans un avenir proche, avant de pouvoir les écouter au chaud, on espère assez rapidement. Hue-Dada est donc un pari épique qui s'avère gagnant. Bon, pour être tout à fait honnête avec le recul, j'ai quand même un regret : sur certains passages, j'aurais bien aimé entendre un vrai son de basse bien rond et gras. Du rock sans basse et sans batterie...putain...c'est dur !!! Mais, bon comme dirait l'autre " les temps changent ! " et des fois c'est pas mal.
Critique écrite le 09 avril 2014 par Patte molle
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