Chronique de Concert
Hush Puppies + Craftmen Club
Derrière moi, un tas de vieux briscards, certains avec encore leur vieux cuir sur les épaules. Eux, leur erreur de jeunesse ce serait plutôt Little Bob Story. Ils sont venus en curieux, écouter l'une des dernières sensations rock de l'hexagone. La salle du cabaret est pleine à craquer. On refuse du monde à l'entrée. Pas moyen de glisser une personne sur une quelconque liste d'invités. Et le public est vraiment très mélangé. Je reconnais même un monsieur, très digne, qui vend des couches lavables pour bébé. Rue de l'Ecu. Allo Couches. Si jamais, vous commettez le crime de vous reproduire, pensez-y, c'est économique et surtout ça réduit la masse des déchets. Ca ne réduit pas les horribles petits bébés eux-mêmes, hélas, mais tout ce fatras de couches- culottes plastique.
Rassurez-vous, le thème de la soirée n'était pas tri sélectif et développement durable. Non, ce soir, c'était cri primal et garage suintant. Mais, ceci dit, nous n'étions pas loin d'une forme sophistiquée et artistique de recyclage.
Prenons par exemple, Craftmen Club, la première partie. Connaissez-vous Jon Spencer Blues Explosion ? Si oui, tant mieux. Deux détails distinguent ces bretons du trio new-yorkais : un sampleur et une basse, en lieu et place de la deuxième guitare de Judah Bauer. Sinon, riffs pour riffs, c'est bien du Blues Explosion pur jus. A savoir donc : un show brûlant mené par un chanteur-guitariste possédé par le démon rock'n'roll. On croirait une séance d'exorcisme.
Le gars se contorsionne dans tous les sens. Il se roule par terre. Joue en équilibre sur la batterie. Prend le micro dans sa bouche jusqu'au fond de sa gorge. Pousse des hurlements de bête en rut. Derrière, ses comparses assurent la partie avec sérieux et énergie. Les morceaux s'enchaînent à un train d'enfer. C'est brut, c'est sauvage.
Tout en étant parfaitement en place. Ce n'est pas juste une performance scénique, derrière il y a de bonnes compositions. Le chaos aura quand même le dernier mot, le set se terminant avec le chanteur démontant la batterie alors que le batteur continue de taper sur les fûts encore en place. Du bel uvre. Jonathan Spencer peut être fier de ses émules.
Chez les Hush Puppies, on recycle aussi, mais les matériaux d'origine sont plus divers. Leur nom est un hommage à la culture mod. Hush Puppies, les chiots silencieux en français, est une marque de chaussures américaines, prisée par les mods, ces jeunes anglais qui prenaient un soin particulier à soigner leur élégance pour se démarquer des rockers avec lesquels ils se foutaient sur la gueule, à l'occasion. Dans les années 60, ces jeunes écoutaient du rythm'n'blues et de la soul, puis certains ont formé des groupes comme les Who ou les Small Faces. Il n'existe cependant pas un véritable courant musical mod, c'est plus une philosophie esthétique, un art de la distinction. Les Hush Puppies ont ainsi repiqué aux mods quelques coupes de cheveux, des vestes et des foulards pour la pochette de leur album The trap, des scooters pour leur clip de You're gonna say yeah, ainsi qu'I'm not like everybody else des Kinks sur scène ce soir, où bien loin de cette image de dandys, ils ont, à leur tour, mis le feu comme un bon groupe garage.
Je ne connaissais aucun de leurs morceaux. J'avais vaguement écouté leur disque à la Fnac, puis ce vendredi mon boulot m'a fait croiser leur chemin pendant leur balance et je me suis dit pourquoi pas ? Je n'ai pas eu à le regretter.
Leurs morceaux ne sont pas tous des brûlots bas du front. Il y a un vrai travail autour de la guitare et des claviers, qui proposent une belle palette de sons. Mais sur scène, quand les chiots sont lâchés, c'est l'énergie et le rythme qui parlent avant tout. Et dans la fosse, le pogo commencé pendant le Craftmen Club a repris de plus belle, mélangeant adolescents et quarantenaires dans un même mouvement. C'était la fête. Un groupe et un public au diapason pendant une heure et dix minutes. L'ambiance était gentiment échevelée. En plus du titre des Kinks, ils nous ont gratifié d'une reprise de Grand Funk Railroad, un bon groupe bourrin américain des années 70, du genre à étirer les morceaux sur dix minutes pour le seul plaisir de taper comme des sourds sur la batterie.
Dans les premiers rangs, c'était l'émoi dès qu'Olivier, le chanteur aux mèches rebelles faisait un pas vers l'avant. Particulièrement, pendant Ca peut plus durer, le seul morceau chanté en français de la soirée. Une déclaration de désamour machiste. Les gamines avalait l'insulte les bouches grandes ouvertes. Certaines n'auraient pas été contre un petit stage-diving de sa part. Mais le plus chaud de la bande fut finalement, Cyrille, le guitariste, qui se jeta dans le public, guitare branchée sur la dernière chanson du concert.
C'était la première date de leur première vraie grosse tournée, 24 dates sont programmées pour le moment. Et si ça continue comme ça, le printemps va arriver plus tôt que prévu.
Sites internet :
www.hushpuppiestheband.com
craftmenclub.free.fr
Critique écrite le 29 janvier 2006 par Bertrand Lasseguette
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