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Chronique de concert Huun Huur Tu + Paperniy TAM + Zaliv Kita + Lev Rubinstein
Mercredi 25 décembre 2024 : 6829 concerts, 27255 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Huun Huur Tu + Paperniy TAM + Zaliv Kita + Lev Rubinstein
Pour ce séjour moscovite, encore plus que les précédents, la priorité numéro 1 va etre mon boulot ... ainsi la veille je passe a coté d'une occasion d'aller voir (et éventuellement enfin comprendre pourquoi tout le monde crie au génie a propos de) Pete Doherty (qui ne m'avait pas emballé plus que ca avec ses Babyshambles)... tout ca pour des manipes qui finiront a la poubelle. Ce soir c'est vendredi soir nous décidons donc d'aller au Jao Da dont c'est l'anniversaire et dont 4 groupes s'appretent a fouler la scene, parmi lesquels Huun Huur Tu que j'ai déjà vu a Marseille. En arrivant sur place se produit ce que je craignais, Philipp ne supportant plus la fumée de cigarette et Nathalie, n'ayant plus le droit de s'y exposer pendant quelques mois, rebroussent chemin et je me retrouve un peu seul. La salle, en sous sol, est coupée en trois (au moins) a droite en descendant la partie restau ? (pas sur car je n'y suis pas rentré vraiment) et a gauche, une salle coupée en deux : d'abord le bar terriblement enfumé et ensuite la partie avec scene decorée de pas mal de panneaux défense de fumer (qui ne trompent ni ne dissuadent pas grand monde).
Desolé pour toutes ces allusions au tabac mais déja en temps normal c'est un sujet qui me préoccupe et m'attriste (peut etre parce que je bosse en cancéro) mais alors la, en Russie ou tous les fabriquants de tabacs se sont saisis sans scrupule d'un marché pas encore protégé par le bon sens et ou on trouve encore des dealers a toutes les entrées de club / bar / restau, je peux encore moins me retenir. Je passe donc entre les deux jeunes personnes qui me tendent chacunes une batterie de 3-4 paquets en ribambelle ouverts pour que je me serve, regrettant que mon russe soit toujours au point zéro ce qui m'empeche de leur faire autre chose qu'un sourire forcé, et fonce dans la partie salle de concert.
Je regrette aussi que mon russe ne me permette pas d'oser commander a manger et boire car (c'est international) quand a l'entrée on demande "ca commence bientot ?" on nous repond immanquablement "oui tout de suite" alors que ce n'est bien évidemment pas vrai. Je scrute le lieu, qui me parait plus petit que la derniere fois, remarque un autocollant des Touffes Kretiennes que j'avais ratées de peu lors de mon dernier séjour, apprecie les abajours en casserole retournées, et puis je finis par sortir pour aller manger avec Philippe et Nathalie. Quand je reviens une demi heure apres la salle est bondée avec des gens massés dans les coins et assis par terre.
Je me cale par terre entre derrière 2 tabourets et c'est parti. Le cadre est moins particulier et solennel que celui de l'église Ste Catherine ou je les avais découvert il y a quelques années, mais ce sous sol finalement plus intimiste fonctionne très bien. La ils sont presque "a la maison", la république autonome de Tuva n'étant pas très loin ... En tout cas comme ils parlent russe ils ont l'air plus a l'aise qu'a Marseille. Du coup a la limite je me demande si je n'aurais pas préféré qu'ils soient un peu moins déguisés au niveau vestimentaire mais qu'importe.
Pendant une petite heure ils vont chanter tous les 4 tout en jouant de leurs divers instruments locaux : instruments a cordes en peaux de je ne sais trop quoi, sabot de cheval, flute, d'autres instruments a vent, guimbarde, tambour, ... 2 d'entre eux s'occupent plutôt du chant "lead" alors que les autres s'occupent plutôt des chants "diphoniques" qui ont fait leur notoriété internationale (avec leurs costumes et leurs origines ethniques). Cette fois ci je ne m'énerverai pas comme la dernière fois à essayer de l'entendre. Ce fameux chant diphonique je l'entends très bien et même si je suis un petit peu decu depuis que j'ai réalisé qu'il ne le font pas en meme temps qu'ils chantent "normalement" ; ca a un cote bien sympathique quand meme, comme lorsque c'est l'ami Hervé André qui le fait.
Pendant tout le set j'ai l'occasion de me rendre compte une fois de plus que c'est énervant d'avoir un photographe qui se fout en plein devant et y reste alors qu'on essaie soi meme de prendre une photo ;-) Ca me poussera a continuer a me bousiller les genoux et chevilles au Poste et ailleurs pour ne pas embêter les gens derrière.
Apres qu'on leur ait fait signe qu'il ne leur restait plus que 5 minutes il feront leur dernier morceaux, seront presentés par un gars du Jao Da j'imagine, et quitteront la scene (avec tout leurs instruments) qui sera alors inversti par les suivants. Pendant que ceux ci installeront leur materiel, le gars qui était assis a coté de moi se verra donné le micro pour parler au public. Je ne comprendrai pas un traitre mot de tout ca mais je crois qu'il s'agissait d'une loooooongue présentation du groupe.
Puis celui ci s'en va et laisse la place a celui qui s'affairait derrière l'ampli ... il s'agit du leader de ce groupe qui semble avoir quelques années au compteur si j'en juge par les photos que j'ai pu trouver sur internet du chanteur clope au bec (déja) quand il avait les cheveux plus longs. La première chose qu'il fera sera d'ailleurs d'en allumer une tout en trifouillant deux feuilles sur lesquelles est tapé un long texte (plutôt drôle si j'en juge par la réaction des gens) qu'il lira intégralement et consciencieusement sans jamais lever les yeux vers le public.
Un peu long, surtout lorsqu'on ne comprend rien ... et ca aura tendance a me faire penser qu'il s'agit d'un groupe qui débute, ou en tout cas dont le chanteur n'est pas très a l'aise. Je me rendrai vite compte que ceci est faux (le premier point surtout) puisque chaque début de chanson sera saluée de cris du public, qui connait pour la plupart tous les textes par cur.
Alors comment décrire cette musique ? d'un point de vue technique ils sont 5: le chanteur - guitariste accompagné d'un bassiste, un accordéoniste, un batteur et un saxophoniste. Les textes sont assez en avant ce qui fait que j'aurais tendance a appeler cela de la chanson (a textes). Musicalement c'est tres varié: valse, reggae, salsa presque, rock, musette ... le tout, a deux ou trois morceaux un peu plus calmes exceptés, assez dansant.
Il me faudra un moment pour rentrer dedans trop occupé que j'étais a regarder les gens, le chanteur étant un peu trop serieux pour moi. Vers la fin, et sur les morceaux les plus enlevés je manifesterai mon entrain en dansant assis, ne me sentant pas d'abandonner le précieux tabouret acquis juste avant ... car il reste quand meme encore 2 groupes (et la journée a été longue coté manips) !
Un rapide coup d'oeil a mon téléphone m'indique que je ne resterai surement pas jusqu'au bout, ... le dernier metro part de son terminus a 1h et je serais totalement incapable de faire du stop ... Pendant que le changement de set se fait, un bonhomme (que j'avais fusillé du regard en le voyant entrer dans la partie "non fumeur" la clope au bec, montera sur scène, après avoir été présenté par un autre bonhomme légèrement alcoolisé. Je ne sais pas si c'était prévu (au début j'ai cru que non) mais il nous fera une bonne demi douzaine de chansons (qui avaient l'air d'etre des standards) sobrement accompagné par une pianiste, qui s'averera être le clavier du groupe suivant.
Jeu de scène minimaliste, concentration maximum, un petit coup d'oeil vers la set list entre chaque morceau et comme seul signe d'excitation un sourire sur un des morceaux et le bras droit qui avait tendance a s'elever dans les airs sur la fin des morceaux. Tres sympathique ... et beaucoup mieux que d'attendre en regardant les autres s'installer. (il se trouve qu'il s'agissait donc de Lev Rubinstein écrivain-poète-journaliste russe assez connu)
Les autres parlons en ... ils sont assez nombreux. Les cuivres ont la peau dur en Russie ... autant en France l'age d'or du ska et des fanfares est un peu passé, autant ici on dirait que ca continue. Tout comme Pakava'it, Vermicelli Orchestra, Leningrad, et donc Spitfire (vous me direz ca n'en fait que 4), les Zaliv Kita en ont quelques uns. Pas eu le temps de les compter, mais ils sont assez nombreux sur la petite scene du Jao Da.
Curieux nom qui me faisait d'autant plus penser a Salif Keita que le premier morceau était tres "africain". Je ne sais pas si ce sont mes oreilles qui ont commencee a me jouer des tours mais j'ai meme eu l'impression qu'il chantait avec des mots francais. Je ne resterai malheureusement pas tres longtemps pour les histoires de metro mentionnées ci dessus, mais suffisamment pour voir la salle se transformer en piste de danse.
Pas forcement mon type de musique a la base, mais je dois avouer que la variété des styles et l'évidente bonne humeur avec laquelle ils jouaient était sacrement contagieuse. En me sauvant je repasserai devant les deux jeunes et beaux dealers qui gardaient l'entrée et constaterai que pas mal de gens attendent dehors pour rentrer ... pour moi il me reste encore a acheter un ticket et ne pas me gourrer de quai pour retrouver mon lit ...
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Critique écrite le 29 août 2009 par Pirlouiiiit
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Ce soir gros programme réaliste sur le papier mais je sais bien qu'en pratique ça va être dur ... a 20h15 il y a Huun Huur Tu a l'Eglise Saint Laurent, a 21h30 Tete entre en scène... La suite