Chronique de Concert
Hyenes Brunes + Layne + Rescue Rangers + Deville
Si j'écris autant de trucs qui n'intéressent personne dans mon introduction c'est pour masquer le fait que je n'ai vu que deux groupes sur quatre (merde j'ai vendu la mèche, ne partez pas tout de suite). On sait très bien que (quasiment) personne hormis les groupes ne lisent (vraiment) les live report. Les gens se contentent de les survoler, donc si on produit un gros texte bien touffu avec mettons cinq paragraphes, un par groupe plus une introduction, on donne au lecteur passif, adepte de la lecture dite "du crabe", l'impression d'avoir assisté à tout le concert et, par conséquent, d'être quelqu'un de consciencieux dans son travail et jeune dans sa tête. Le genre de personne qui un mercredi soir à 23h ne se dit pas "oh putain c'est qu'il est tard, j'ai sommeil".
Bien, il est temps de se pencher sur le concert. Apprenti chroniqueur, sache que si tu es feignant, un nouveau groupe fraichement formé par des membres de groupes existants ou splités (peu importe) est une véritable aubaine. Surtout si tu a la gueule de bois le lendemain matin. Rien qu'en énumérant la composition du groupe et leurs faits d'arme tu as déjà la moitié de ton paragraphe. Cette technique, ô combien fine, est réutilisable encore une ou deux fois, en ajoutant au fur et à mesure des éléments musicaux. Au bout du quatrième concert il faudra bien finir par parler du set. Mais moi je ne mange pas de ce pain, si je vous donne la compo c'est uniquement pour que nos lecteurs soient à la pointe de l'information ! Hein ?!
En l'espèce, les Hyènes Brunes sont un nouveau groupe vu que c'était seulement leur deuxième concert. Trio, ils sont composés du chanteur des Backseat Girls (et pour la culture, membre de la Freaks Family, ex Sweet Children et même ex All Nighters) à la guitare / chant, du zombie de la Freaks Family à la basse et d'un batteur (jouant de la batterie selon Vand) à la batterie. Si vous ne savez plus quoi dire vous pouvez toujours rajouter un mot sur l'état de la salle. Mais cette année ça devient compliqué car il faut jongler entre l'intérieur et l'extérieur (loi anti clope oblige). Parfois bien pleine, la salle se retrouve quasi vide quelques minutes plus tard (et en plein set) quand le manque de nicotine se fait collectivement sentir.
Nonobstant cela j'ai des choses à dire sur le groupe.
Interlude intellectuel : d'après la désencyclopedie (https://miroir.desencyclopedie.org/wiki/Accueil) nonobstant "serait synonyme de cependant ou néanmoins, mais en réalité personne ne sait plus ce qu'il signifie depuis trois siècles, par contre ça fait bien de l'employer. D'ailleurs, je vous conseille de le placer au bac, vous gagnerez alors 10 points environ, le prof ne le comprenant pas, vous pouvez le mettre à peu près n'importe où.".
Les Hyenes Brunes remplissent un vide. Ils évoluent dans un style que l'on pourrait grossièrement étiqueter de "rock psychédélique". Et de cette étiquette à Marseille on n'en a pas vraiment. On a le voodoo rock des Dirteez, le psyché folk des Needs, le soviet twist d'Elektrolux, mais finalement pas énormément de psychédélique. Enfin, moi je dis rock psychédélique mais le groupe se qualifie plutôt de "voodo soul'n fpunk". Car c'est indéniable que leur rock'n roll psychédelique emprunte à la soul voire à la funk. Pour vous dire, sur l'intro d'un morceau Vand et moi avons eu la même réaction, nous imaginant dans les 70's au volant d'un bolide dévalant les rue de frisco, la radio crachant du Hyenes Brunes à fond les ballons.
Mince on dirait que le gringalet moustachu qui fait office de chanteur était né pour faire ça. Accompagné de son bassiste dégingandé, le visuel rejoint la ténébreuse musique, comme une cérémonie voodoo pour faire swinguer l'assistance. Et vu que par moment ils n'en oublient pas leurs relents punk rock, le mélange est détonnant et fichtrement au point. Ca fait plaisir.
Chroniqueur en herbe, sache que l'autre truc qui marche c'est indéniablement de raconter sa vie. Ainsi attaquer par un "la dernière et seule fois que j'ai vu Layne sur scène, c'était il y a un paquet d'années, probablement deux, mais j'en garde un excellent souvenir conforté par deux très bons EP" est un bon exemple.
La dernière et seule fois que j'ai vu Layne sur scène, c'était il y a un paquet d'années, probablement deux, mais j'en garde un excellent souvenir conforté par deux très bons EP. C'est donc avec plaisir que je les retrouve sur la scène du Lounge. Layne est un de ces groupes injustement sous estimé au sein d'une scène marseillaise dont il se place pourtant parmi l'élite. Il suffit d'écouter un morceau comme Go pour s'en convaincre. Ténébreux, puissant, rock'n roll. Dans la collection d'étiquette on sort "post grunge", pas faux. De toute manière coller "post" à n'importe quel style ça marche toujours plus ou moins (selon la casualité). Les Hyenes Brunes font du "post-soul'n roll", Layne fait du "post-grunge", etcetera.
Le groupe a une grande force scénique : grosse présence, charisme du chanteur, bien en place. Leur rock puissant est un plaisir malheureusement trop rare. A découvrir d'urgence !
Quid des Rescue Rangers ? Et bien c'est toujours pas pour cette fois ! J'arrive toujours trop tard ou je part toujours trop tôt pour voir les rangers du risque. Accaparés au dehors par des discussions essentielles sur PES et le foot en général, on a raté le set des Rescue avant d'avoir une bonne grosse flemme de re-rentrer pour écouter les suédois de Deville. Ce n'est pas un stratagème pour éviter un mauvais groupe : les Rescue Rangers livrent un excellent Stoner. Comment le sais-je ? Leur maxi est très bon !
On s'arrête donc là pour ce report de nouvelle année ! Moralité : les Hyenes Brunes ça promet, Layne ça confirme !
Critique écrite le 31 janvier 2008 par Zhou
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> Réponse le 12 février 2008, par Rescue Pascal
Petit complement d'enquête: Deville, la claque venue du froid ! Un son de fou, des morceaux puissants, qui groove comme il se doit, et des mecs super sympas ! Ils ont eu leur petit succès ce soir là (ainsi qu'une vitre pétée sur le parking Jean Jaurès), et ont même été rappelés, pour un rappel (haha...). Tout ça pour dire un grand merci au gens qui se sont déplacés pour ce concert, que c'etait quand même une super soirée, avec une super ambiance, de super groupes et puis Deville, magnifique, dont je vous recommande l'album COME HEAVY SLEEP. Réagir
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