Chronique de Concert
Imany + Marion Corrales
Une musique un peu soul commence alors. Bonne mise en oreilles avant Imany. La belle commence tout de suite à entraîner le public, frappant des mains et dansant sur place. Je lui trouve un petit air de Lou Doillon et elle nous distille un répertoire pop-folk-soul pas désagréable du tout, avec beaucoup de grâce et de finesse. Elle ne cesse de parcourir la scène, pleine de fraîcheur, emprunte à la fois de simplicité et d'aisance.
On assiste vraiment à une très belle rencontre avec le public de cette jeune chanteuse et de son guitariste, qui gratte autant ses cordes qu'il ne tape sur sa guitare pour la transformer en percussion. A la fin du second morceau, Farenheit 451, Marion s'agenouille sur scène, les yeux levés et sa voix légère se brisant dans l'émotion. Elle parvient sans mal à nous faire entrer dans son drôle d'univers, riche en couleurs et en contrastes.
"J'espère que vous êtes de grands pratiquants de Kung-Fu pour crier avec moi !" Elle attend donc de la salle un Kiai, exprimant le cri interne qui sommeil en chacun de nous ... Mais notre interprétation de la chose semble la laisser sur sa faim et elle nous lance sournoisement "Allez !! Hier à Montpellier ils l'ont fait mieux que ça !" Ils sont très complices tous les deux. Je pense qu'ils s'amusent autant que la salle de tout cela et quand leur set monte en intensité, ça envoie franchement et ils sont aussi impressionnants l'un que l'autre.
Puis le calme revient, Marion subtilise la guitare d'Alexandre et annonce que la prochaine sera en français. Mais pour Le Paon, nous allons encore une fois devoir donner de notre personne : nous sommes attendus pour faire la roue et tout ceci en étant filmés pour la postérité en plus ! Tous demain sur FaceBook !! Alors elle s'excuse de ne pas être une pro de la guitare et nous couvre de compliments "Beaucoup de créativité au fond de la salle ... Y'a des plûmes là-bas ... C'est beau !" Mais après cet intermède en solo, elle décide quand même de rendre sa guitare à son complice, qui a trop envie de jouer pour rester ainsi sur la touche et lui lance "Viens nous sauver de cette musique pauvre Alexandre !"
Et on enchaîne sur une superbe reprise de What A Feeling, spéciale dédicace pour les fans des années 80 ! Elle détache ses cheveux, se donnant corps et âme à nous. Le set gagne encore en intensité. L'émotion monte en puissance elle aussi et Fire Fly est juste un petit bijoux. Elle alterne ainsi rythmes soutenus et douces ballades ... Un contraste qu'elle cultive et entretien semble-t-il, comme celui de son look à paillette et de sa jolie simplicité, voir même du parfum bucolique qui peut se dégager de ses chansons. Mais toujours avec cette petite flamme qui reste présente, prête à affleurer.
Mais comme toutes les bonnes choses, leur set touche à sa fin. Pour la dernière, ils nous proposent de nous faire partager leur premier projet, celui qui les a fait travailler ensemble et qui est à leur image : juste décalé ce qu'il faut ! Ce sera donc Gun & Mustache, une très belle chanson pour terminer un beau set ... Un duo que je me ferais un plaisir de suivre dans ses prochaines pérégrinations dans le Sud.
Marion Corrales - Chant & Guitare
Alexandre Bellando - Guitare & Churs
Setlist
1 - Ivory
2 - Farenheit 451
3 - Sea Side Shore
4 - Le Paon
5 - What A Feeling
6 - Fire Fly
7 - Soap
8 - Gun & Mustache
******************************
Après la belle première partie que nous a offerte Marion Corrales, le public attend avec impatience de retrouver Imany. Oui, retrouver est le bon mot, parce que pour la petite histoire, la belle franco-comorienne est née à Martigues et à vécu ses douze premières années à Istres. Alors autant vous dire que la salle est pleine et pas seulement d'un public de fans, mais aussi d'amis et de proches. Tout est en place. L'effigie d'Imany orne la batterie, ses doigts formant un cercle autour de son il gauche. La salle s'éteint et le suspens dure encore, avec la percu qui démarre seule, suivie par la guitare ...
Mais quand commence I Lost My Keys, je suis étonnée de la trouver l'air fatiguée et un peu éteinte. Pourtant la musique est bien présente, sa voix parfaite comme toujours et elle est belle comme tout, toute rouge et blanche, son foulard savamment noué sur la tête. Dès les premières notes, elle commence à se déhancher doucement, avec la plus grande des grâces et le public est déjà avec elle.
Elle profite alors de la fin de ce premier morceau pour nous dire bonsoir et nous raconte qu'elle est allée faire un petit tour dans Istres, pour voir si ça n'avait pas changé. Mais surtout elle nous avoue être un peu malade ... Voilà d'où lui vient cette petite mine. Mais ce n'est pas grave "Il n'y aura peut-être pas toute la voix, mais ce sera sincère, ça s'est sûr !" Aucune crainte à avoir, le public est au rendez-vous et la soutient par ses applaudissements. Et puis, la chaleur de la salle monte dans son cur et la réchauffe, chassant bien loin la fatigue de ce méchant coup de froid. Elle danse d'un pied sur l'autre et laisse la musique entrer en elle : On s'occupe de tout et on se charge de la soigner !!
Lorsque que commence You Will Never Know, je pense qu'une bonne moitié de la salle chante avec la belle, qui a pris son micro en main et s'approche au plus près du public. C'est vraiment parti : elle danse, sourit, joue avec la musique et je n'entend que des "Elle est trop belle !!" autour de moi. Elle tend le micro vers nous pour nous faire participer. On saute, on crie ... L'Usine s'allume et tout le monde est aux anges.
Imany aime aussi à raconter ses chansons. Elle nous parle de ces belles histoires (parfois tristes) à sa façon : "C'est une chanson qui célèbre la rupture ... Sur la rage qui est nécessaire ..." La musique est superbe et vraiment magnifiée par le nombre des musiciens. Les cordes, rien qu'à elles, apportent beaucoup de douceur. Alors, quand elle entame la magnifique reprise de Bohemian Rhapsody avec les deux violoncelles derrière, c'est à vous donner la chair de poule.
Mais la nostalgie ne nous gagne pas pour autant ! Et quand tout le monde y va de son commentaire à haute voix, avec des annonces perso dans tous les sens, elle nous demande amusée si elle ne nous dérange pas trop ;) ! Puis elle s'installe sur un tabouret haut pour s'accompagner à la guitare (dont elle ne joue pas depuis longtemps, mais c'est un plaisir qu'elle veut nous faire partager). Et cette cession, seule en acoustique est vraiment de toute beauté. De toute façon, c'est l'ensemble de ce concert qui est superbe, avec des versions live qui apportent énormément à son répertoire et une Imany qui joue perpétuellement avec les instruments, scénarisant leurs entrées dans la mélodie et allant danser avec légèreté devant chacun d'eux et embarquant la salle avec elle, dans cette irrésistible envie de bouger. Elle organise également la clappe avec espièglerie, vient charmer le public en bord de scène et multiplie les échanges. "Je veux savoir si Istres à la voix ? L'idée, c'est que sur cette chanson, vous deveniez notre chorale ... Soyez pas timides. On est samedi soir ! Istres, on est venu pour vous : Chantez !!" et elle nous donne le tempo avec le sourire.
Imany, c'est aussi un véritable don pour illuminer des reprises. Après celle de Queen, elle nous en propose une de Sign Your Name juste parfaite. Elle commence tout en douceur, pour ensuite faire exploser le tout avec un piano jazz du feu de dieu. Et c'est fou le plaisir qu'elle semble elle aussi prendre à tout cela. Elle en fait hurler la salle de plaisir, avec les instruments qui se déchaînent derrière elle.
Beaucoup d'émotion également, avec entre autre Seat With Me, chanson écrite pour tous ceux qui partent un peu trop tôt. Hommage tout en nuances à Djénéba Koné, chanteuse soprano qui a enregistré des voix sur son album et qui nous a quitté fin 2011. Ou bien encore avec Spinning Around (nouveau morceau qui ne se trouve pas sur l'album) et qui parle d'une fille qui boit pour trouver la solution à tous ses problèmes.
Mais Imany va également chercher à savoir s'il y a des comoriens dans la salle. Elle rassure ceux qui ne savent pas où ces îles de l'Océan Indien se situent, certains cartographes oubliant même parfois de les mettre sur les atlas ! Mais ce soir, on est tous un peu des Comores et la vrai question est de savoir si nous avons le groove en nous. "Ne me mettez pas la honte Istres !! Allez Tao, montre nous le groove !" Et voilà toute la salle qui se met à danser d'un pied sur l'autre avec lui... Il parait même qu'on est beaux en plus ! Alors elle est toute contente et le public itou "La choré : rien à dire. Votre tourisme va prendre des étoiles !"
Pour les deux derniers morceaux du set, elle va encore venir taquiner et chercher les filles à présent. Alors, son conseil : en 2012, comme en 2011, on arrête d'essayer de changer son mec "Arrête, il ne t'a rien demandé ! Une seule vrai solution, change de mec, ça va plus vite !!" Et elle commence Please & Change tout devant, puis fait le tour des musiciens ... "Les filles, je veux savoir si vous avez compris, comme ça en 2013, je ne répèterais pas la même chose !" Puis elle nous présente toute la petite troupe, menaçant chacun de jouer sa place avec son solo ... Alors, on a intérêt à les encourager !! Elle va ainsi tenir le public jusqu'à la dernière note de I've Gotta Go et nous quitte avec un immense sourire sur les lèvres.
Vient à présent le moment des rappels avec, pour commencer, un petit moment privilégié : Imany et son guitariste, pour un I'll Be There tout en douceur, accompagné par les churs du public. Que du bonheur. Et il va durer encore. Elle nous raconte qu'en voulant dessiner l'Afrique les yeux fermés, elle s'est rendue compte qu'elle avait en fait dessiné un cur brisé. Et c'est ainsi qu'est né ce titre, éponyme de celui de son premier album The Shape Of A Broken Heart (qui est devenu disque de Platine depuis et maintenant nominé aux Victoires de la Musique, s'il vous plait !).
Après toutes ces émotions et une Imany dont on a depuis longtemps oublié l'état de fatigue, tant elle a été lumineuse ce soir ... Le set est normalement terminé. Mais on ne peut la laisser partir ainsi. Elle nous en propose alors une toute dernière, mais vraiment pour et avec le public, avec aussi des instruments qui se font tous doux, tous doux ... Et la plus belle des istréenne qui descend tout contre les crash barrières, devant les plus jeunes de ses fans assis là, qui la dévorent littéralement de leurs yeux brillants. Merci Imany d'avoir partagé ce très beau moment avec nous et à très vite.
Nadia Mladjao - Chant
Taofik Farah - Guitare Acoustique
Stéphane Goldman - Guitare Electrique
Stéphane Castry - Basse
Valentine Duteil - Violoncelle
Julien Grattard - Violoncelle
Rachid Guissous - Clavier
Romain Joutard - Batterie
Setlist
1 - I Lost My Keys
2 - Kisses In The Dark
3 - You Will Never Know
4 - Where Have You Been
5 - Bohemian Rhapsody
6 - Lately
7 - Slow Down
8 - Grey Monday
9 - Pray For Help
10 - Medlay
11 - Seat With Me
12 - Spinning Around
13 - Take Care
14 - Mercedez
15 - Please & Change
16 - I've Gotta Go
------------------------------
17 - I'll Be There
18 - Shape Of A Broken Hart
19 - You Will Never Know
Chronique réalisé par l'équipe de Concerts en Boîte
Critique écrite le 15 février 2012 par Ysabel
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