Interview avec Royal Republic
Hier et ce soir, vous jouez au Zénith de Paris, qui est une des plus grandes salles françaises, est-ce que vous aviez déjà joué dans une salle de cette taille ?
Hannes : Une fois, oui, en Allemagne, à Rock Im Park. Il y avait cinq ou six mille personnes...
Vous jouez en première partie de The Offspring, qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur ce groupe ?
Per : Je crois qu'on ne s'est pas vraiment rendu compte du truc avant d'arriver hier, et là d'un coup on s'est dit : "mon Dieu, on joue en première partie des Offrsping !" C'était assez cool. On a grandi en écoutant leurs chansons, en regardant MTV, donc c'est vraiment super. Quand on les a regardés hier depuis le côté de la scène, on était là : "oh oui, c'est vrai, il y avait aussi cette chanson !" On regardait la foule, c'était impressionnant....
Hannes : On se disait : "on veut être ce groupe, dont des milliers de personnes chantent les paroles par cur".
Per : C'est amusant, parce qu'il y a certaines chansons que personne ne connait et donc les gens se taisent, et puis d'un coup, ils jouent un tube et tout le monde se met à chanter !
Encore très récemment, vous jouiez dans des touts petits clubs, et maintenant vous êtes dans une très grande salle comme celle-ci, comment est-ce que vous gérez ça ? Est-ce qu'il y a la même appréhension avant le concert ?
Per : Je crois que c'est pareil au fond... La saison des festivals a rendu les choses plus faciles pour nous habituer à jouer devant énormément de monde. Quand tu joues en extérieur devant dix ou trente mille personnes, c'est très dur parce que tu ne vois pas le bout de la foule ; là, au moins, il y a un mur qui délimite ton public, tu vois les gens pour qui tu joues.
Imaginons que ce soir vous êtes la tête d'affiche et vous devez trouver un groupe aussi connu que les Offspring pour faire votre première partie, qui choisissez-vous ?
Hannes : J'adorerais avoir Nirvana, mais ça risque d'être difficile, pour des raisons assez évidentes... Per, qui dirais-tu ? Pas Sting, s'il te plaît...
Per : Non, j'allais dire les Beatles des débuts. Mais c'est difficile aussi pour d'évidentes raisons...
Hannes : Dans les groupes actuels... Allez, disons Biffy Clyro, ce serait cool. Les Hives aussi.
En parlant des Hives : comme eux, vous venez de Suède, et il y a énormément d'artistes suédois mondialement connus, alors qu'il n'y a presque aucun Norvégien, Finlandais ou Danois... Comment expliquez-vous cette supériorité suédoise ?
Hannes : Je ne sais pas, c'est assez bizarre... La Norvège a produit pas mal de groupes de métal assez connus.
Per : Honnêtement, je pense que c'est une question d'héritage : tu vois des gens le faire et tu apprends d'eux. Quand il y a un groupe comme les Hives, qui vient de Suède, c'est plus facile d'apparaître comme les "nouveaux Hives". En Norvège, il n'y a pas de référence de ce genre et peu de connexions avec la scène musicale mondiale.
Vous êtes effectivement tout le temps comparés aux Hives, toujours eux... tout d'abord, est-ce que vous les avez rencontrés ?
Hannes : Oui, on a rencontré "Howlin' Pelle" [Pelle Almqvist, le chanteur] lors d'une remise de prix organisée par une grande radio suédoise. On est allés vers lui, on était assez nerveux, mais on s'est dit qu'il fallait aller lui parler, après avoir autant parlé d'eux. Et donc on y est allé et en vrai c'est un mec très sympa, très simple, les pieds sur terre.
Per : Je pense qu'on lui a fait peur : en fait, Hannes est allé le voir en premier, et ensuite tous les autres se sont dit "oh mon Dieu, il va aller lui parler !", et on s'est littéralement jeté sur lui !
Il avait entendu parler de vous ?
Hannes : Oui, il avait entendu parler de nous, il nous avait entendus à la radio.
Alors quelle est la différence entre les Hives et vous ? Ce qui sous-entend : en quoi êtes-vous meilleurs qu'eux ?
Hannes : On n'est pas meilleur qu'eux... On est différent, notre son est un peu plus lourd. Par exemple, je ne pense pas qu'ils auraient fait une chanson comme President's Daughter.
Per : Je crois aussi qu'ils sont plus à la recherche d'un son, alors que nous, on est plus dans l'écriture de chansons. Leur musique est très reconnaissable...
Puisque nous sommes sur Concertandco, parlons un peu de musique live : habituellement, je demande aux artistes comment ils font pour adapter leur musique, faite en studio, à la scène... à vous, j'aurais plutôt envie de demander comment vous adaptez votre musique live à un enregistrement studio, comment vous "compactez" toute cette énergie dans un album ?
Hannes : Quand on a enregistré cet album, on n'avait pas encore fait beaucoup de concerts. D'ailleurs, j'espère que le prochain aura un côté beaucoup plus live...
Per : Qu'on y retrouve au moins l'énergie de la scène. Je crois qu'on a fait quelques erreurs sur l'album précédent...
Hannes : Ouais, on a été trop pointilleux. C'est bien d'être pointilleux quand tu fais un album, ça devrait améliorer sa qualité, mais je crois qu'on a un peu exagéré.
Per : On a peut-être été un peu lâche...
Vous trouvez que vous n'avez pas été assez spontanés ?
Per : Oui, on n'avait joué que trois ou quatre fois ensemble avant d'entrer en studio. Ca n'a mis que quelques mois entre la formation du groupe, fin novembre 2007, et notre entrée en studio, en mars 2008.
Hannes : On a fait un album avant d'avoir trouvé notre propre son. Maintenant, c'est bon, on a notre son.
Per : En fait, le son de l'album n'est venu qu'au mixage... Mais on ne regrette rien.
Y a-t-il un artiste avec lequel vous aimeriez partager la scène ?
Hannes : Ce serait pas mal avec The Offspring !
Per : Etre sur scène avec les Offspring, ou avec Green Day, ce serait incroyable. Je ne crois pas qu'il y aura encore des groupes comme ça à l'avenir, ce temps-là est terminé, avec ces groupes énormes qui tournent toute la journée sur MTV. Ils vieillissent et je ne sais pas si des légendes comme Axl Rose existeront encore dans les prochaines années. Même Dave Grohl, des Foo Fighters, n'est une légende que grâce à Nirvana. Il fait des choses géniales, mais c'est son passé avec Nirvana qui alimente aussi sa réputation. Je ne sais pas s'il y aura encore des rockstars comme Bono... Avant, il y avait une ou deux photos d'Axl Rose sur scène dans un magazine ; aujourd'hui, tu tapes "Adam Grahn de Royal Republic" sur Internet et tu trouves des millions d'images, même une vidéo de lui qui chante "Love Me Tender" en loges la semaine dernière. Ca enlève une part de mystère.
Maintenant que vous avez pas mal tourné, est-ce qu'il y a une salle ou un festival où vous rêveriez de jouer ?
Per : J'adorerais jouer au festival Hurricane l'an prochain et faire plus de festivals suédois.
Hannes : Je ne connais pas tellement de salles, pour être honnête.
Per : Sinon la cave où les Beatles ont commencé à Liverpool, ce serait cool. Ou des salles grunge à San Francisco.
Hannes : Ouais, la Californie est toujours un endroit sympa.
Vous n'avez jamais joué aux Etats-Unis encore ?
Per : Non, mais on réfléchit à faire le prochain album là-bas. Et puis on va en Australie en mars 2012, donc sort un peu de l'Europe.
Une question plus légère à présent : si un groupe était l'exact contraire du vôtre, quel serait son nom et quelle musique jouerait-il ?
Hannes : Ils feraient une musique infecte et s'appelleraient...
Per : ...les "Slave Peasants" ["Paysans Esclaves"] .
Hannes : Ca sonne comme un groupe de métal norvégien !
[Rires]
Si Royal Republic ne marche pas, vous pourrez toujours essayer ça ! Bon, en toute honnêteté, je pensais qu'Adam serait là, donc j'avais une question pour lui, mais peut-être que vous pourrez aussi y répondre : je trouve que son look est un mix entre Motörhead et Elvis Presley, est-ce que ce mélange pourrait aussi décrire votre musique ?
Hannes : On joue une chanson de Motörhead sur scène, et puis Adam a quelque chose d'Elvis... donc oui.
Per : Même dans la musique, on a quelques effets qui ressemblent un peu à ce que faisait Elvis à ses débuts, et puis effectivement, Adam lui a emprunté quelques tics. Je ne crois pas que ce soit conscient, mais c'est là, ça vient peut-être de la coiffure et de la veste en cuir !
Hannes : On a probablement tous grandi en écoutant Elvis.
Per : Je me souviens de la première fois qu'on a écouté la version mixée de Walking Down The Line, il y avait cet effet de réverb qui sonnait comme la façon dont Elvis mixait ses voix. Ca donne un petit côté rockabilly.
Vous avez aussi un côté glamour dans votre jeu de scène qui peut faire penser au "King". Allez, dernière question et après j'arrête de vous torturer : je voudrais que mon interview arrive en tête des recherches Google, alors est-ce que vous auriez une fausse rumeur à balancer sur vous-mêmes ?
Hannes : Adam aime regarder de jolies filles mourir...
Per : Elle est bien celle-là !
[Rires]
Ca ferait une bonne chanson pour les "Slave Peasants" norvégiens !
Per : C'est super si tu aimes les groupes vraiment hardcore : "I Like To Watch Beautiful Women Die" par The Slave Peasants !
[Rires]
C'est génial !
Per : En fait, c'est vrai, mais il vaut mieux que tu dises que c'est une blague ! C'est mieux pour nous...
En tout cas, elle est originale, je n'avais encore jamais eu une réponse pareille ! Merci beaucoup pour cette interview et bon concert ce soir !
Per et Hannes : Merci à toi !
Merci à Per et Hannes pour leur disponibilité.
Merci également à Lolita et Karine chez Warner, sans qui cette interview n'aurait pas eu lieu.
Rendez-vous le 9 novembre à La Flèche d'Or pour le grand concert parisien de Royal Republic.
Retrouvez-les aussi en tournée en France :
7 Novembre - Lyon - Le Transbordeur
8 Novembre - Angers - Le Chabada
9 Novembre - Paris - La Flèche d'Or
10 Novembre - Rouen - Le 106
Interview réalisée le 08 novembre 2011 par fredc
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