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Interview avec Serge Teyssot-Gay et Khaled AlJaramani (Interzone)

La Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand Juin 2007

Interview réalisée le 08 juin 2007 par Pierre Andrieu



Rencontrés avant le concert d'Interzone à la Coopérative de Mai, le 27 mars 2007, Serge Teyssot-Gay et Khaled AlJaramani présentent leur travail commun en toute simplicité et avec une passion qui fait plaisir à voir (et à entendre bien sûr). Comme ils le prouveront magistralement le soir même lors de leur captivant concert, les deux musiciens sont très complices et aiment à dialoguer, que ce soit avec une guitare électrique et un oud ou avec des mots... Il faut dire que les sujets de discussion ne manquent pas avec eux : leur rencontre en Syrie, les tournées, la manière dont ils travaillent ensemble, leurs projets avec Interzone, en solo, ou avec Zone Libre et Noir Désir, les situations politiques en France et en Syrie, Led Zeppelin... Entretien.




"Quand on sent qu'il y a une étincelle qui est là, on souffle dessus."


Première question : pouvez-vous évoquer votre rencontre ?
Serge Teyssot-Gay : "J'étais en tournée avec Noir Désir dans les pays du Golfe et j'ai rencontré Khaled en Syrie lors d'une soirée... Il jouait chez un pote, j'ai flashé sur sa façon de jouer du oud et sur ses idées : cette façon de projeter l'émotion comme on peut le faire sur une guitare électrique. Le lendemain, je l'ai invité à venir écouter le groupe, c'était la première fois que Khaled voyait un groupe de rock... et qu'il entendait du rock quasiment. Après le concert je lui ai demandé s'il pensait que c'était une bonne idée qu'on se revoie dans un an, car je devais revenir pour un autre projet... Il a dit "pourquoi pas ?" Et à partir de là, quand je suis revenu, on s'est fixé un rendez-vous et on a commencé à composer tout de suite...

Interzone, le nom du groupe, comment c'est venu ?
On avait presque tous les morceaux du premier album et on s'est demandé simplement qu'est-ce que ce que nous évoquait ce mélange de la guitare et du oud... et on est tombé sur "Interzone".

C'est la réussite artistique du premier disque et de la tournée qui vous ont donné envie de poursuivre plus loin l'aventure ?
Ça fait toujours plaisir qu'il y ait des gens qui apprécient ce qu'on fait, mais malgré tout, au départ on fait ça pour soi. Excusez-moi, mais c'est quand même super égoïste ! Puis, après, si on arrive à rencontrer des gens qui aiment, c'est tant mieux, mais on fonctionne par nécessité d'une certaine façon... Nécessité de se rencontrer, d'être ensemble : on a du plaisir à se retrouver, on a fait une soixantaine de dates sur la première tournée d'Interzone, on a appris à se connaître à ce moment là, parce que pendant l'élaboration du premier album on n'avait pas parlé ; on ne faisait que jouer donc c'est un dialogue qui ne passe pas par l'intellect, c'est autre chose. Après, il s'est trouvé qu'on a plein de points communs par ailleurs et on a pas mal joué, donc on a ressenti du plaisir à être ensemble. De nouvelles idées sont apparues : moi, j'ai appris pas mal de choses, Khaled m'a apporté beaucoup, ça donne envie de continuer...

Comment s'est passée la composition de Deuxième jour ?
Khaled AlJaramani : En fait, durant la tournée consécutive à notre premier disque, on a commencé à composer les morceaux du deuxième album. Durant le premier enregistrement et lors de la tournée, nous avons trouvé la direction que nous allions suivre pour le nouveau disque. Puis, nous avons commencé à penser aux personnes qui allaient jouer avec nous. Cela a été un grand plaisir pour nous de faire le premier disque, et c'était un bon début pour notre projet commun, donc on a continué l'aventure... Le deuxième opus est proche du premier en de nombreux points : nos sentiments, nos émotions... Mais Deuxième jour a pris une direction plus ouverte, avec un côté plus oriental, de nouvelles couleurs. Lors de notre première collaboration, nous avons trouvé notre son (le mélange d'oud et de guitare), après, pour la suite, nous nous sommes plus axés sur la musique : de nouveaux instruments, de nouvelles rythmiques. C'est le même projet mais la palette est plus large.
Serge Teyssot-Gay : On compose très vite mais le temps de tournée, qui a duré plus d'un an, est nécessaire pour accumuler du vécu et de la complicité... Je ne me force pas à composer parce que souvent c'est du temps perdu ; il n'y a rien qui sort car il n'y a pas de vraie nécessité. C'est bizarre comme façon de faire... Khaled est pas mal resté en France, pour la tournée ; on a donc envie de se retrouver chez lui en Syrie, je suis allé là-bas et c'est à ce moment là qu'on a décidé de la direction que l'on allait prendre. Après, tout le travail en amont qui a été fait (avec des ateliers à l'abbaye de Royaumont avec de nombreux d'invités) nous a nourri de façon souterraine et à ce moment là, c'est apparu, c'est ressorti par jaillissements. Très vite, on sait saisir ce qui est bon pour nous sur le moment. Arrivé à cette étape, on compose un morceau par jour, ce qui ne veut rien dire en fait : il faut les mois avant pour arriver à cela.

On a l'impression qu'il y a une osmose entre vous deux sur scène et sur disque... Vous composez en jouant ensemble ou chacun amène ses idées ?
Serge Teyssot-Gay : ça part d'une idée généralement, d'un thème qui vient soit de Khaled, soit de moi. Si cela nous plait à tous les deux, on développe... C'est assez simple en fait. Quand on sent qu'il y a une étincelle qui est là, on souffle dessus.





"On n'est pas du tout sur un rapport combatif entre nous deux, on est plutôt sur un rapport de discussion : on essaye de discuter d'autre chose à l'intérieur d'un même thème, pour renouveler le plaisir."


Qui a eu l'idée de reprendre Indian raga, un morceau de musique traditionnelle indienne ?
Khaled AlJaramani : Au début, quand j'ai rencontré Serge à Damas, on a passé 4 ou 5 heures à chercher une idée pour commencer à jouer ensemble. Je me suis souvenu de ce morceau, de cette mélodie jouée à la cithare indienne que j'avais gardée en tête, et j'ai pensé qu'on pouvait essayer de la jouer. J'aime l'esprit de cet art, l'indian raga, parce que ça sonne de manière très belle.

Indian raga donne un côté encore plus "multiethnique" au disque... Est-ce que c'était une volonté de votre part en l'intégrant au disque ?
Serge Teyssot-Gay : En fait, on est surpris par ce que l'on fait : ce n'est pas une volonté de notre part. S'il y a volonté, c'était de découvrir de nouvelles musiques, de nouveaux rythmes. La musique indienne est hyper riche en mélodies, en rythmes, donc c'est très attirant. Mais le mélange de la guitare et du oud tire parfois plus vers l'orient pour des questions qui ne nous appartiennent pas. Sur un morceau, Khaled a transposé en aigu car ça marchait mieux, et cela donne un son plus oriental, qui n'était pas plus calculé que ça ! C'est une histoire de mélange de timbres, de sons...

J'ai l'impression qu'il y a beaucoup plus de morceaux chantés et d'invités sur ce disque...
Serge Teyssot-Gay : Ce n'est pas une impression ! On a rencontré une chanteuse d'opéra syrienne Noma Omran - qui est une amie de Khaled -, Tari Akhbari - un chanteur de musique traditionnelle perse qui chante de la musique qui est super ancienne - et on a juste eu envie de les inviter... Ils ont des voix extraordinaires et on a trouvé des espaces communs entre nous. On prend plaisir à jouer ensemble, tout simplement ; on se met en valeur les uns les autres. C'est plus que la somme de plusieurs individus, ça donne du relief... On cherche une ouverture permanente en fait ; apprendre la musique c'est sans fin, le travail sur l'instrument est sans fin... Après, c'est une histoire de rencontres.






Sur la tournée vous êtes seulement tous les deux sur scène... Comment faites-vous pour jouer les morceaux où il y a des chanteurs sur le disque ?
On fait quasiment toute la tournée en duo, sur quelques dates on va avoir tous les invités de l'album, mais c'est plutôt rare. Comme on a tout composé à deux, ce que tu entends en concert c'est ce qu'on a fait au départ, ce sont nos maquettes... Après, on a juste laissé de la place pour nos invités au cours de l'enregistrement du disque.

Lors de la première tournée, j'avais beaucoup aimé le chant de Khaled. Je me demandais si ses disques étaient disponibles...
Khaled AlJaramani : Avant Interzone, j'avais enregistré un album solo ; je n'utilisais pas ma voix comme dans Interzone. Sur le disque, il y avait dix chansons et je n'utilisais ma voix que sur une chanson. Quand on a commencé à enregistrer avec Serge, on aimait bien cette idée de changer la couleur du son des deux instruments avec des parties vocales. C'est pour cela que j'ai plus chanté avec Interzone. Sur le second disque, nous voulions encore plus de couleurs, c'est pour cela qu'il y a des invités au chant. J'ai moins utilisé ma voix pour une autre raison : il y a de la clarinette, et le son de cet instrument est très proche de la voix.

Sur scène, pendant la première tournée, on a l'impression que vous improvisiez des vocalises. C'est le cas ou ce sont des textes écrits préalablement ?
Serge Teyssot-Gay : Effectivement, il n'y avait pas de textes, c'est plus ou moins de l'improvisation ; nos morceaux sont assez écrits mais il y a une marge évidemment, on n'est pas du tout sur un rapport combatif entre nous deux - ce qui peut être vachement bien -, on est plutôt sur un rapport de discussion : on essaye de discuter d'autre chose à l'intérieur d'un même thème, pour renouveler le plaisir.

Sur scène, techniquement comment ça se passe ? Y-a-t-il des samples de guitare et de voix compliqués à faire ?
Serge Teyssot-Gay : il faut que ça reste très simple, pour ne pas être enfermé. Il y a un tiers des samples qui sont préenregistrés et les deux autres tiers, je préfère les faire en direct, pour l'émotion du moment ; avec un tempo qui peut être différent. C'est plus agréable, ça reste un moyen de communication qui se veut immédiat.






"Il y a pas mal de groupes qui se vantent d'avoir une démarche politique, qui ont des slogans ; nous, on pense intimement que s'il y a des choses que doivent passer dans notre musique, elles ne doivent pas forcément être expliquées. Il ne faut pas prendre les gens pour des cons."


Comment ça se passe avec le public quand vous jouez en Syrie ou à Beyrouth ?
Serge Teyssot-Gay : En tant qu'européen, je trouve que le public était super à l'écoute pour chaque concert qu'on a donné là-bas. Les gens sont enthousiastes, surtout les jeunes, probablement parce que c'est une couleur qui est nouvelle pour eux, la façon qu'à Khaled de jouer de l'oud est très différente de la manière traditionnelle.
Khaled AlJaramani : En Syrie, on a fait deux concerts, où il y avait un peu plus de cent personnes, les gens ont aimé la musique d'Interzone, surtout les jeunes. Pour les personnes habituées à écouter de la musique traditionnelle, c'était peut-être un peu plus difficile. Avec le nouvel album avec plus de musiciens, ce genre de public va plus apprécier.

As-tu été surpris par l'attitude du public européen ?
Au début, oui, car c'était complètement nouveau pour moi de jouer dans un club, je ne l'avais jamais fait auparavant. C'était un peu difficile au début ; même le son, je n'étais pas familier avec ça. Maintenant, je suis habitué à jouer dans ce genre d'endroits et à communiquer avec le public.

Avez-vous déjà commencé à travailler sur une suite de Deuxième jour ?
Serge Teyssot-Gay : Non, c'est trop tôt, il faut déjà vivre cet album sur scène, on a envie de le défendre, on verra plus tard...





Avez-vous pensé à faire des musiques de film ? Il me semble que votre travail s'y prêterait bien... ?
On aimerait beaucoup, ça nous plairait ; comme notre musique est instrumentale, ça reste ouvert et ça pourrait marcher avec des images. Après, je ne sais pas comment on pourrait intéresser ou contacter des gens pour ce genre de projet.

Est-ce une démarche politique de proposer une musique qui est nourrie de métissage culturel à une époque ou Sarkozy, Royal et Le Pen parlent d'"identité nationale" ?
On ne brandit pas ça : on est ensemble avant tout parce qu'on aime faire de la musique tous les deux. Après, on peut dire que c'est un joli pied de nez à cette situation où la peur est nourrie par les politiques et les religieux, où les gens ont un peu tendance à se regarder de travers. Ça nous fait rigoler parce qu'on sait pertinemment qu'il y a des façons de vivre et de communiquer autrement. On a beaucoup parlé de la Syrie comme étant un pays dangereux, un pays de l'axe du mal, mais les gens sont comme partout, ils ont envie d'être tranquilles, d'avoir la paix, d'être heureux. Depuis des centaines d'années, ce sont les politiques et les religieux qui nous cassent les couilles, qui nous étouffent et qui en rajoutent... Oui, c'est un beau pied de nez, mais on ne revendique pas, on n'aime pas cet aspect là... Il y a pas mal de groupes qui se vantent d'avoir une démarche politique, qui ont des slogans ; nous, on pense intimement que s'il y a des choses que doivent passer dans notre musique, elles ne doivent pas forcément être expliquées. Il ne faut pas prendre les gens pour des cons.

Vos concerts sont l'occasion d'une rencontre entre deux communautés, deux publics, l'un appréciant le rock ‘n roll, l'autre la musique arabe. Est-ce une fierté ?
Oui, ça fait vraiment plaisir, il y a pas mal d'arabes et de blacks qui vont à nos concerts et qui d'ordinaire ne vont pas dans les clubs. Les organisateurs nous le disent, c'est la première fois que certains viennent à ce genre de concert. Il y a aussi des gens qui viennent parce qu'ils connaissent Noir Désir et qui sont hyper surpris, parce que ça n'a rien à voir. Certains sont hyper déçus, d'autres sont surpris, c'est la vie quoi...






"La démarche de Led Zeppelin m'a toujours passionné, depuis le début, ce sont des gens qui ont inventé des choses, j'étais très sensible aux compositions de Jimmy Page, notamment Kashmir. Sur notre morceau Cana, il y a ce type de recherche, de construction..."


Le mélange entre le rock et la musique arabe fait penser au titre Kashmir de Led Zeppelin et à la carrière solo de Robert Plant. C'est quelque chose qui vous a marqué ?
Oui, le dernier album de Robert Plant est magnifique je trouve ; avec Khaled, on l'a beaucoup écouté. La démarche de Led Zeppelin m'a toujours passionné depuis le début, ce sont des gens qui ont inventé des choses, j'étais très sensible aux compositions de Jimmy Page, notamment Kashmir. Sur notre morceau Cana, il y a ce type de recherche, de construction ; comme on n'a que deux instruments, on ne peut pas autant développer, on reste sur l'essentiel, on ne peut pas développer des étages harmoniques très complexes. Mais c'est quelque chose qui continue de m'intéresser et je continue de chercher dans ce sens : avoir l'impression avec une guitare de pouvoir faire évoluer quelque chose qui est composé pour plusieurs personnes, notamment des cordes. La limite de ça, c'est que c'est vite pompeux, c'est difficile de trouver quelque chose de juste dans l'intention, c'est vite barbant.

En Syrie, est-ce que les gens écoutent de la musique européenne ou américaine ?
Khaled Al Jaramani : Oui, mais ce qui passe sur les principales télés et radios, ce n'est pas de la bonne musique (rires) !

Quelle est la situation des musiciens en Syrie ?
En Syrie, c'est très difficile de vivre de la musique. Tous mes amis qui sont musiciens doivent donner des cours et jouer dans des restaurants. Parfois, ils jouent pour l'orchestre national. Il y a un gros problème avec les labels en Syrie ; c'est difficile de publier sa musique là-bas, il y a des lois sur les copyrights, mais il y a beaucoup de marchés où la loi n'est pas respectée. Il y aussi beaucoup de problèmes avec la télévision, les radios et les festivals, il faut donc vraiment se battre pour vivre de sa musique !






Serge, te souviens-tu de tes derniers passages à la Coopérative de mai : une lecture de Georges Hyvernaud en 2001, un concert de Noir Désir en 2002, puis d'Interzone en 2005 ?
Je me rappelle de tous les concerts en fait, j'ai de super souvenirs ici, les gens qui tiennent ce lieu sont super accueillants. C'est un immense plaisir de venir ici, donc forcément, tu t'en rappelles...

Peux-tu parler du livre/disque qui est sorti récemment ?
J'ai fait un livre/disque avec Lydie Salvaire, Marc Sens et Jean-Paul Roy. Ça parle beaucoup de projets de vie débiles, comme on nous vend souvent à la télé, des non dits dans la famille, cette parole qu'on se cache à nous-mêmes entre nous alors qu'on est de la même famille. Cela va chercher dans ce terrain là, Lydie Salvaire écrit de façon assez virulente.

Peux-tu parler des groupes qui sont vos amis sur Myspace ?
Sleppers, j'aime beaucoup leur musique et ce sont des amis. Dupain, j'aime certaines choses. Les Young Gods, c'est le meilleur groupe du monde pour moi (rires) ! Et Doppler, c'est un groupe de Lyon qui est une grosse surprise, j'adore leur disque. J'ai croisé le batteur de Doppler à l'occasion d'un concert, il m'a dit qu'il jouait de la batterie sur le disque d'Interzone pendant ses pauses, pour se détendre ! On s'est échangé nos numéros de téléphone et il m'a fait écouter les parties de batterie qu'il a enregistrées pour le premier album d'Interzone, ça tire plus vers Led Zeppelin du coup, car il a un jeu à la John Bonham... C'est difficile de jouer avec un batteur, il faudrait que Khaled ait un oud électrique. Sinon, c'est ingérable, donc on oublie...





"En fin d'année 2007, Bertrand (Cantat ndr) doit sortir de taule, on a envie de se revoir, de refaire de la musique... Je veux me laisser le temps de retrouver mes potes et de faire de la musique avec eux, je ne sais pas où ça me mènera, j'ai du mal à me projeter plus que ça."



Quels sont vos projets à court et moyen termes ?
Pour le moment c'est la tournée avec Interzone, après je vais passer à Zone Libre, qui est un autre projet très électrique. On jouera à la Coopé en mai je crois. C'est un trio instrumental complètement déstructuré, qui n'a rien à voir avec une structure de chanson, on s'en fout totalement de ce format. Il y a Marc Sens à la guitare, qui fait plus de la musique abstraite que des notes ou des mélodies, son jeu est très instinctif. Cyril Bilbeaud, c'est l'ancien batteur d'un groupe qui s'appelait Sloy dans les années 90. On a fait un album, Faites vibrer la chair quoi est sorti su T REc. On vient d'enregistrer le deuxième album, la musique seulement parce que ce sera un album de rap avec Amé un membre de La Rumeur et Casey, une artiste du nord de Paris. Ce sont des amis et ça fait longtemps qu'on avait envie de faire des choses ensemble, ça sortira dans un an et demi car tout le monde a des activités parallèles, il faut avoir le temps de se retrouver ensemble. Voilà pour Zone libre... Pour Interzone, on ne sait pas ce qu'on fera après la tournée... De toute manière en fin d'année 2007, Bertrand (Cantat ndr) doit sortir de taule, on a envie de se revoir, de refaire de la musique... Je veux me laisser le temps de retrouver mes potes et de faire de la musique avec eux, je ne sais pas où ça me mènera, j'ai du mal à me projeter plus que ça.
Khaled AlJaramani : J'ai un projet avec Tari Azkhbari, qui chante sur Deuxième jour ; nous pensons à commencer à travailler ensemble sur des musiques et des textes. Ce ne sera pas que des chansons, ce sera un dialogue entre nos musiques et les textes.





"Zone Libre, c'est tout sauf de la chanson parce qu'on n'aime pas ça. On n'a pas de limites, on n'en veut pas... On joue plus sur les langages de chacun, on essaie de voir comment ça peut s'entrechoquer."


Tu peux parler un peu de Zone libre ? Comme ça sonne ? Un peu comme Marc Sens sur scène, très expérimental ?
Serge Teyssot-Gay : Oui, c'est dans cette lignée là, il n'y a pas de chant du tout, les seules voix qu'il y aura ce sera des potes qui viennent du rap comme je te disais à l'instant. Peut être le chanteur de The Ex, si on le croise (non, je déconne !). Zone Libre, c'est tout sauf de la chanson parce qu'on n'aime pas ça. On n'a pas de limites, on n'en veut pas... On joue plus sur les langages de chacun, on essaie de voir comment ça peut s'entrechoquer. On fait parfois des sortes de duels et après, Cyril, le batteur, choisit qui il va suivre. C'est pas mal sur l'impro, mais tout n'est pas improvisé, on a quand même aussi des compositions : sur scène, on va jouer le disque qu'on a enregistré.

Tu disais que tu n'aimais pas la chanson française... Est-ce que tu as lu le dernier livre de Luz J'aime pas la chanson française ?
Non, mais je vais l'acheter ! Parce que ça me concerne directement. Cela dit j'aime beaucoup, enfin j'adore, Loïc Lantoine ; ça c'est de la super chanson française, on va parler des gens qu'on aime !"




Sites Internet : www.myspace.com/steyssotgay, https://sergeteyssot-gay.com/, www.myspace.com/librezone, www.lacoope.org.


Photos live 1 : Myspace, photos live 2, 3, 4 et 5 : Bertrand Lasseguette (La Cartonnerie, Reims, avril 2007), photos live 7 et 8 : Flore-Anne Roth (La Coopérative de Mai, février 2005)

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