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Chronique de concert Interview de Yasmina (à l'occasion de sa participation au Festival de Robion)
Lundi 23 décembre 2024 : 6830 concerts, 27255 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Interview de Yasmina (à l'occasion de sa participation au Festival de Robion)
Il est des rencontres comme celles-ci. Vous vous déplacez pour un artiste, vous en découvrez un autre. En préambule de Sarah Blasko, un quatuor lyonnais a conquis le public robionnais et votre serviteur en à peine une heure. L'occasion de tester avec Yasmina mon audiophone tout neuf acheté dans le but d'interviewer mon Australienne préférée.
Franchement, je ne connaissais rien de vous, j'étais venu pour Sarah Blasko. La conquête étant totale, je viens chercher quelques renseignements sur le groupe. Tu en as un peu parlé en intro du morceau "Lâchez Les Lyons" (mère oranaise, père kabyle tous deux émigrés à Lyon où tu es née). Tu peux raconter la suite ?
Yasmina : Oui, j'ai commencé à sortir mes chansons de l'intimité en 2006/2007 puisque j'ai toujours un petit peu écrit, à des moments un peu plus et toujours de manière très spontanée et jaillissante. J'ai travaillé pendant quelques années dans l'humanitaire, dans la défense des droits de l'Homme à Lyon et ailleurs. Et puis à un moment donné, la musique a pris juste un peu plus de place dans ma tête, dans mon cur, dans ma vie. J'ai rien eu d'autre comme alternative que de démissionner de mon boulot et de commencer à chercher des musiciens pour sortir mes chansons de chez moi. J'ai rencontré Benoit qui est guitariste, de Lyon aussi. On a commencé à travailler un petit peu ensemble timidement. Puis je voulais dans l'équipe un contrebassiste et un percussionniste.
Forcément un contrebassiste ?
Y : Oui ! Dans ma tête, c'était guitare, contrebasse et percus.
Pourtant il joue de la basse sur quelques morceaux...
Y : C'est nouveau, c'est nouveau. Parce qu'à la base, en fait, l'idée c'était ça. On a même commencé à trois (contrebasse / guitare / voix) et puis l'année dernière en octobre, on a intégré Renaud en percus parce qu'on n'avait pas encore rencontré LE percussionniste. Et du coup c'est parti de là, en réarrangeant tous les morceaux. Moi aussi j'avais envie de plus d'électrique, et puis entre nous, c'est vrai qu'on s'entend très bien et qu'on s'écoute beaucoup donc c'était aussi des envies de chacun. Donc on a intégré la basse électrique et la guitare électrique aussi. Et puis ça change un peu.
Vous ne faites que des compos perso. C'est toi qui écris ? Paroles et musiques ?
Y : J'écris tous les textes. Pour la musique, j'ai commencé par l'écrire et puis maintenant ça devient vraiment un travail d'équipe. Donc j'arrive avec une mélodie ou une petite ligne de guitare et selon ce qui se passe, je vais voir Benoît, on enregistre on arrange un petit peu autour ensemble, on enregistre encore, on essaie des choses et après quand on a travaillé tous les deux, on l'amène au "local" et chacun donne sa petite idée. Ca part d'un élan intime et personnel et ça devient quelque chose de collectif auquel chacun apporte ce qu'il ressent.
Tes influences musicales ?
Y : Je suis très touchée par beaucoup de choses, j'aime beaucoup le jazz, particulièrement les femmes chanteuses. Y'a aussi beaucoup d'hommes dans le chant que j'aime beaucoup. C'est tous des fous : des Tom Waits, des gars qui t'emmènent quoi, qui te changent d'air...
Je suis très touchée par Susheela Raman depuis quelques années. C'est vraiment (soupir) une merveille de voix, d'arrangements musicaux aussi. C'est une Indo-Anglaise...
J'aime beaucoup Piers Faccini aussi et toutes ces histoires d'intimité et de musique colorée qui t'emmènent ailleurs sans pour autant que tu aies l'impression d'écouter de la musique traditionnelle.
Dans un festival comme celui-ci, tu es chez toi alors ?
Y : Ben oui, je suis très bien !
Tu restes en tant que spectatrice ?
Y : Oui, je vais regarder Sarah. Mais hier, je ne pouvais pas et il faut que je rentre cette nuit à Lyon. Mais par contre, on partage le plateau avec Susheela Raman le 10 novembre dans la Loire dans un festival qui s'appelle Les Oreilles En Pointe. Je suis ravie qu'on refasse un plateau ensemble. (Ils ont déjà assuré sa première partie)
Quel âge a votre formation ? Il existe déjà un album ?
Y : Ca a commencé en 2007. On va faire la quatrième saison. On a sorti un maxi en 2009 histoire de faire un premier objet, une concrétisation matérielle, et là on est sur le projet d'album. On ne sait pas encore quand il va sortir mais on commence à poser des jalons, structure de la sculpture. (rires)
Benoît, tu donnes l'impression d'avoir une culture rock...
Benoît Richou : C'est vrai que j'ai commencé la guitare parce que j'écoutais du rock. Mais disons que ça a vachement évolué parce que j'ai écouté pas mal d'autres musiques, du flamenco, du jazz...
Tu es plus jazz en ce moment ?
B. R. : Moins qu'avant. J'ai eu une grosse période jazz. J'ai fait le conservatoire à Lyon, c'est là que j'ai rencontré Brice, je l'ai présenté à Yasmina, on a commencé à travailler ensemble. Depuis que je ne suis plus au Conservatoire, j'ai encore un groupe de jazz mais je suis plus dans la chanson ou le rock. Notamment avec Djazia Satour. On a joué ici l'année dernière.
Elle est aussi d'origine nord-africaine...
B. R. : C'est un hasard mais c'est vrai que Yasmina et Djazia, c'est mes deux principaux projets avec lesquels je fais le plus de concerts, avec lesquels je m'investis. Et c'est vrai qu'elles ont toutes les deux des origines nord-africaines.
Brice Berrerd : Moi, c'est avec Benoit Richou ici présent : le Benoit Richou Quintet (rires).
On a joué hier avec le Maze Septet à Crest. Sinon, j'ai différents trios, différents orchestres, beaucoup de jazz. Mais j'en reviens toujours au même point, c'est que j'aime travailler avec Benoit Richou ici présent, un super guitariste.
Belle osmose également avec le persussionniste...
B. B. : C'est tout frais, on s'est rencontré dans ce groupe-là. On a la même envie. Yasmina est bien tombée avec lui. On a des envies communes dans la recherche, l'idée du son. Et en plus il joue bien. Que du bonheur !
T'as pas eu droit à ton solo ?
B. B. : J'ai des petites interventions. Là on n'a pas fait le concert entier, normalement j'ai un morceau en duo avec la chanteuse, donc j'ai de la place. En fait, si ! J'ai fait un petit solo au début du set. Normalement j'ai des passages à l'archet à la contrebasse dans un morceau plus calme qu'on n'a pas joué ici.
Reno Burdin : J'ai fait pas mal de musique afro ou africaine. Là je joue avec un chanteur qui s'appelle Ricky-James qui est Camerounais. C'est un projet afro-rock, afro-jazz, assez métissé.
Tu es djembéiste au départ ou batteur ?
R. B. : Au départ, je suis batteur. Ensuite, j'ai complètement arrêté la batterie pendant 8-10 ans, j'ai fait que des percussions, surtout africaines (djembé, dum dum) mais aussi, j'ai pas mal joué de salsa (aux congas, au bongo) puis après avec des groupes de jazz des sets de percus mélangées et je suis revenu à la batterie il y a 5 ans. Avec ce groupe afro, je suis à la batterie. Avec Yasmina, je suis aux percussions mais avec peut-être dans l'idée d'intégrer la batterie pour la suite, de faire un set batterie / percussions mélangées et puis j'ai d'autres projets ponctuels.
C'est musique du monde de toute façon ?
R. B. : Oui. Maintenant Yasmina, y'a plein d'influences dedans, c'est ça qui me plaît.
Longue vie au groupe
Yasmina : A toi aussi. (rires)
Test réussi pour l'audiophone qui perdra tous ses moyens devant la belle Australienne deux heures plus tard. :-(
Franchement, je ne connaissais rien de vous, j'étais venu pour Sarah Blasko. La conquête étant totale, je viens chercher quelques renseignements sur le groupe. Tu en as un peu parlé en intro du morceau "Lâchez Les Lyons" (mère oranaise, père kabyle tous deux émigrés à Lyon où tu es née). Tu peux raconter la suite ?
Yasmina : Oui, j'ai commencé à sortir mes chansons de l'intimité en 2006/2007 puisque j'ai toujours un petit peu écrit, à des moments un peu plus et toujours de manière très spontanée et jaillissante. J'ai travaillé pendant quelques années dans l'humanitaire, dans la défense des droits de l'Homme à Lyon et ailleurs. Et puis à un moment donné, la musique a pris juste un peu plus de place dans ma tête, dans mon cur, dans ma vie. J'ai rien eu d'autre comme alternative que de démissionner de mon boulot et de commencer à chercher des musiciens pour sortir mes chansons de chez moi. J'ai rencontré Benoit qui est guitariste, de Lyon aussi. On a commencé à travailler un petit peu ensemble timidement. Puis je voulais dans l'équipe un contrebassiste et un percussionniste.
Forcément un contrebassiste ?
Y : Oui ! Dans ma tête, c'était guitare, contrebasse et percus.
Pourtant il joue de la basse sur quelques morceaux...
Y : C'est nouveau, c'est nouveau. Parce qu'à la base, en fait, l'idée c'était ça. On a même commencé à trois (contrebasse / guitare / voix) et puis l'année dernière en octobre, on a intégré Renaud en percus parce qu'on n'avait pas encore rencontré LE percussionniste. Et du coup c'est parti de là, en réarrangeant tous les morceaux. Moi aussi j'avais envie de plus d'électrique, et puis entre nous, c'est vrai qu'on s'entend très bien et qu'on s'écoute beaucoup donc c'était aussi des envies de chacun. Donc on a intégré la basse électrique et la guitare électrique aussi. Et puis ça change un peu.
Vous ne faites que des compos perso. C'est toi qui écris ? Paroles et musiques ?
Y : J'écris tous les textes. Pour la musique, j'ai commencé par l'écrire et puis maintenant ça devient vraiment un travail d'équipe. Donc j'arrive avec une mélodie ou une petite ligne de guitare et selon ce qui se passe, je vais voir Benoît, on enregistre on arrange un petit peu autour ensemble, on enregistre encore, on essaie des choses et après quand on a travaillé tous les deux, on l'amène au "local" et chacun donne sa petite idée. Ca part d'un élan intime et personnel et ça devient quelque chose de collectif auquel chacun apporte ce qu'il ressent.
Tes influences musicales ?
Y : Je suis très touchée par beaucoup de choses, j'aime beaucoup le jazz, particulièrement les femmes chanteuses. Y'a aussi beaucoup d'hommes dans le chant que j'aime beaucoup. C'est tous des fous : des Tom Waits, des gars qui t'emmènent quoi, qui te changent d'air...
Je suis très touchée par Susheela Raman depuis quelques années. C'est vraiment (soupir) une merveille de voix, d'arrangements musicaux aussi. C'est une Indo-Anglaise...
J'aime beaucoup Piers Faccini aussi et toutes ces histoires d'intimité et de musique colorée qui t'emmènent ailleurs sans pour autant que tu aies l'impression d'écouter de la musique traditionnelle.
Dans un festival comme celui-ci, tu es chez toi alors ?
Y : Ben oui, je suis très bien !
Tu restes en tant que spectatrice ?
Y : Oui, je vais regarder Sarah. Mais hier, je ne pouvais pas et il faut que je rentre cette nuit à Lyon. Mais par contre, on partage le plateau avec Susheela Raman le 10 novembre dans la Loire dans un festival qui s'appelle Les Oreilles En Pointe. Je suis ravie qu'on refasse un plateau ensemble. (Ils ont déjà assuré sa première partie)
Quel âge a votre formation ? Il existe déjà un album ?
Y : Ca a commencé en 2007. On va faire la quatrième saison. On a sorti un maxi en 2009 histoire de faire un premier objet, une concrétisation matérielle, et là on est sur le projet d'album. On ne sait pas encore quand il va sortir mais on commence à poser des jalons, structure de la sculpture. (rires)
Benoît, tu donnes l'impression d'avoir une culture rock...
Benoît Richou : C'est vrai que j'ai commencé la guitare parce que j'écoutais du rock. Mais disons que ça a vachement évolué parce que j'ai écouté pas mal d'autres musiques, du flamenco, du jazz...
Tu es plus jazz en ce moment ?
B. R. : Moins qu'avant. J'ai eu une grosse période jazz. J'ai fait le conservatoire à Lyon, c'est là que j'ai rencontré Brice, je l'ai présenté à Yasmina, on a commencé à travailler ensemble. Depuis que je ne suis plus au Conservatoire, j'ai encore un groupe de jazz mais je suis plus dans la chanson ou le rock. Notamment avec Djazia Satour. On a joué ici l'année dernière.
Elle est aussi d'origine nord-africaine...
B. R. : C'est un hasard mais c'est vrai que Yasmina et Djazia, c'est mes deux principaux projets avec lesquels je fais le plus de concerts, avec lesquels je m'investis. Et c'est vrai qu'elles ont toutes les deux des origines nord-africaines.
Brice Berrerd : Moi, c'est avec Benoit Richou ici présent : le Benoit Richou Quintet (rires).
On a joué hier avec le Maze Septet à Crest. Sinon, j'ai différents trios, différents orchestres, beaucoup de jazz. Mais j'en reviens toujours au même point, c'est que j'aime travailler avec Benoit Richou ici présent, un super guitariste.
Belle osmose également avec le persussionniste...
B. B. : C'est tout frais, on s'est rencontré dans ce groupe-là. On a la même envie. Yasmina est bien tombée avec lui. On a des envies communes dans la recherche, l'idée du son. Et en plus il joue bien. Que du bonheur !
T'as pas eu droit à ton solo ?
B. B. : J'ai des petites interventions. Là on n'a pas fait le concert entier, normalement j'ai un morceau en duo avec la chanteuse, donc j'ai de la place. En fait, si ! J'ai fait un petit solo au début du set. Normalement j'ai des passages à l'archet à la contrebasse dans un morceau plus calme qu'on n'a pas joué ici.
Reno Burdin : J'ai fait pas mal de musique afro ou africaine. Là je joue avec un chanteur qui s'appelle Ricky-James qui est Camerounais. C'est un projet afro-rock, afro-jazz, assez métissé.
Tu es djembéiste au départ ou batteur ?
R. B. : Au départ, je suis batteur. Ensuite, j'ai complètement arrêté la batterie pendant 8-10 ans, j'ai fait que des percussions, surtout africaines (djembé, dum dum) mais aussi, j'ai pas mal joué de salsa (aux congas, au bongo) puis après avec des groupes de jazz des sets de percus mélangées et je suis revenu à la batterie il y a 5 ans. Avec ce groupe afro, je suis à la batterie. Avec Yasmina, je suis aux percussions mais avec peut-être dans l'idée d'intégrer la batterie pour la suite, de faire un set batterie / percussions mélangées et puis j'ai d'autres projets ponctuels.
C'est musique du monde de toute façon ?
R. B. : Oui. Maintenant Yasmina, y'a plein d'influences dedans, c'est ça qui me plaît.
Longue vie au groupe
Yasmina : A toi aussi. (rires)
Test réussi pour l'audiophone qui perdra tous ses moyens devant la belle Australienne deux heures plus tard. :-(
Interview réalisée le 19 septembre 2010 par Mcyavell
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Festival de Robion : Sarah Blasko + Yasmina par Mcyavell
Théâtre de Verdure - Robion, le 17/07/2010
Flap flap, je vais voir Sarah Blasko, flap flap.
L'écrin est à la hauteur. C'est ici que surgit de terre le Luberon. Le Théâtre de Verdure de Robion est au pied-même de la... La suite