Chronique de Concert
Iraka + soirée slam
Il n'y a rien qui m'amuse plus que de me faire surprendre par de nouveaux groupes. Lorsque j'ai entendu parler de Iraka pour la première fois c'était il y a quelques mois lorsqu'ils ont commencé à faire tourner les deux morceaux sur leur myspace. J'avoue que j'ai été séduit par ce slam / rap avec instruments qui me rappelait pas mal Vibrion dans la diction et les thèmes abordés. Du coup j'ai profité d'un de ces très nombreux concert gratuit proposé par le Café Julien (qui depuis cette année permet enfin véritablement aux artistes du coin de bénéficier de ses infrastructures).
Après un début de soirée passé en compagnie des Fujiya Miyagi au Poste à Galène, me voilà donc au Café, pas trop inquiet sur l'horaire puisque le concert était précédé d'une scène slam. Quand j'arrive c'est Ypnova le maitre de cérémonie / animateur de la soirée qui est en train de dire un texte.
J'avais déjà assisté à une de leur soirée aux théâtre des Argonautes et je reconnais donc quelques un(e)s des intervenant(e)s, notamment l'un d'entre eux qui a troqué son bonnet pour un chapeau mais ne tient toujours aussi peu en place. Sur scène ils sont accompagné par un percussionniste / guitariste qui improvise en fonction de l'intervenant. Le concept et l'audace de ces personnes à monter sur scène et dire leur texte me fascine toujours autant, et même si le résultat est assez inégal, c'est une belle entrée en matière.
Et si à un moment j'ai crains que ça ne dure un peu trop longtemps, ils ont fini par appeler sur scène Iraka. Sont alors sortis du public 4 personnes, dont un avec un look clairement rap (qui s'est révélé être le beatboxer du groupe) et un autre qui a enlevé son pull découvrant rien moins qu'un costard cravate. Parmi les deux autres, l'un s'installe derrière des machines alors que l'autre prend une guitare.
Un rapide coup d'œil à la setlist me montre qu'ils ont déjà un sacré répertoire (17 morceaux !). Il n'y a pas énormément de monde ce soir ... il faut dire qu'il n'y a pas une énorme promotion ni écho dans la presse sur ces concerts pourtant gratuit, et peut être que le fait qu'il faille remplir un formulaire pour réserver (et que ce formulaire ferme deux jours avant) dissuade les curieux/flemmards. Autre petit bémol à propos du Café (salle qu'en tant que public j'aime beaucoup pour sa petite taille et son bon son) les lumières assez homogènes dans la salle ne donne pas l'impression d'assister à un " vrai " concert. Disons que si l'accent était mis plus sur la scène et moins dans la salle, le public se rapprocherait. Mais au moins cette fois il n'y avait pas les pubs pour les prochains concerts qui défilaient comme lors de la première partie de Anna Calvi il y a quelques semaines.
Bref, revenons au groupe. Après une intro où on appréciera à sa juste valeur le talent du beatoboxer (qui n'arrêtera jamais mais après je n'arriverai plus à dire ce qui vient des machines ou de sa bouche) c'est le chanteur qui évidemment captera toute mon attention. Par sa taille, sa grosse voix, son costard comme je le disais et ses gestes amples. En effet il passe son temps à faire de grand mouvements de bras, un peu comme si il en avait besoin pour dérouler physiquement ses textes.
Le slam ou le hip hop, comme le théâtre, avec cette diction si particulière (ultra articulée) fait un peu artificielle au début mais au moins on ne manque pas un miette des paroles de Antilibéraliste qui ouvre ce set et des suivants. Les textes dénoncent, analysent ou simplement décrivent mais ce qui est sûr c'est qu'ils sonnent ! Et que certains morceaux comme Le Sud ou a la Fenêtre on tout ce qu'il faut pour faire que l'on remarque ce groupe. Je suis particulièrement sensible aux références locales évidemment ... j'ai toujours regretté qu'il y ait autant de chansons qui ont pour décor d'autres villes (Paris en chanson) et si peu sur Marseille.
En tout cas les textes de Le Sud se moquent (mais pas que) de façon bien sympathique de certaines caractéristiques locales (genre " le sud c'est là où on dit avoir vu avant de voir "). Je devrais Fuir pendant le morceau du même nom, mais c'est content comme je le disais au début d'avoir découvert ce nouveau groupe que j'espère revoir prochainement, et dont j'attends maintenant la sortie d'un disque !
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et une petite de la soirée slam ici
Critique écrite le 08 mai 2011 par Pirlouiiiit
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