Chronique de Concert
Jacco Gardner + Doc Vinegar
Le poste à Galène - Marseille 13 novembre 2013
Critique écrite le 22 novembre 2013 par Sebsousladeferlante
La salle du Poste à Galène reste un must pour moi. A chaque saison ses concerts motivants et même en semaine, la preuve encore ce soir avec Jacco Gardner un mercredi soir, je savoure... La salle se remplit doucement en présence des musiciens Marseillais de Doc Vinegar et le types artys, chargés de la première partie, à qui on annonce près du bar leur entrée en scène dans dix minutes. Bon timing, nos showmans arrivent fringants et prêt à en découdre sous l'influence des Byrds, Teenage fanclub, Love ... Quelques titres pour se chauffer et le groupe envoie des morceaux corrects avec une belle cohésion. Je passe un bon moment et suis touché par leur proximité, leur humour et leur bon goût musical.
L'entracte se fait en musique avec bien sûr des titres rocks dont les styles se rapprochent progressivement du principal intéressé de cette nuit. Soudainement nous sommes happés par les enceintes qui mélodisent, angoissantes, une étrange mécanique de boite à musique sortie d'un rêve infantile. La lumière diffuse un jeu de rayons baignant la scène et les instruments seuls, attendant les joueurs. Un montage noirs et blanc sera projeté en simultané tout au long du set sur l'écran du fond de scène ; des plans séquencés, travellings de nature immense ou collages d'osselets et squelettes de chevaux tirant une diligence, dès fois rembobiné pour démultiplier l'impression d'espace et d'insolite.
Connaissant l'album Cabinet of curiosity sorti en mars 2013 on s'attend à voir débarquer un dandy, héritier lointain du big bang psychédélique, en chemise à jabot proéminent avec dentelles et fioritures, chevalières aux doigts, boots en peau de piton, lunettes rondes et mauves, un jeune homme poussant le luxe aux détails suicidaires, à la mode swinging London comme les pionniers de the Left blanksur la pochette de leur album Too. Quand finalement ils apparaissent sur les rires caractéristiques de la cour de récré, comme étouffés par une porte, quand on était puni à l'intérieur du couloir de l'école, c'est d'abord un soulagement qui s'exprime dans le public, le groupe semble avoir été attendu et c'est avec un simple T-Shirt rayé marin du Syd barret d'Interstellar overdrive sur le superbe DVD Pink floyd 1966-1967 que Jacco Gardner visiblement excité de voir les gens massé a Marseille lâche un Awesome ! en ayant pris place aux claviers entouré par son trio : folk amplifiée, basse, batterie.
Pas d'excentricité maniaque finalement, seuls une paire de lunettes rondes chez le batteur et le chapeau, comme une auréole bohème, de Jacco Gardner sort la bande du cliché jeunes zikos ordinaires. On reconnait le titre Cabinet of curiosity et ces envolées de clavecin, mélotron, orgue Philicorda pour l'étrangeté spatiale, tout ça sur deux claviers et dix petits doigts agiles, la marque de fabrique maison ; on mesure d'emblée le phénomène. Dentelle ! Mieux que la vêtir ces quatres là nous en fabrique : basse et batterie sont un rêve pour collectionneur flower power, allégés par cette guitare folk mais pas d'électrique pour l'occasion ce qui donne au concert une touche inédite. L'équilibrage des instruments est vite peaufiné par l'ingé son et atteint toute sa dimension quand la basse tape épaisse, sature un peu et fait vraie.
Les titres de l'album s'enchainent avec l'ombre de See emily play. Plutôt Piper of the gate of dawn dans la gravité et les effets micros au chant quand l'instrumentation folk, les chœurs sachant jouer sur la corde fébrile et les claviers magiques font plus naifs, à la Zombies. Les morceaux sont posés délicatement, exécutés superbement avec une immédiateté saisissante ce qui ne les empêchera pas, en fin de soirée, d'osciller audacieusement dans des tourments instrumentaux, restant dans la mince couche de vie repoussant mauvais gout et platitude. Je quitte le concert avec l'impression de m'être baissé pour ramasser une pierre précieuse, Shine on you crazy diamond !
Critique écrite le 22 novembre 2013 par Sebsousladeferlante
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> Réponse le 22 novembre 2013, par crockmort
Pour ma part je reste assez déçu de JACCO GARDNER, c'était sympa mais sans plus, limite pop de pub nutella (pardon je suis méchant là), pas mal d'effet des fois trop à ne plus savoir si c'est l'ordi derrière qui balance la musique ou si c 'est les musiciens. Pas très vivant non plus comme sepctacle, il a bien fait de mettre une vidéo derrière sinon on frolerait l'ennuie. Je trouve qu'on a beaucoup trop encencé ce groupe pour pas grand chose au final. J'avais l'impression de voir un groupe commercial en fait, pas du tout psychédélique et arrétez la comparaison avec Syd Barett aussi, ça devient une manie pénible.J'étais étonné aussi du public je m'attendais à une ribambelle de gamins, au final y avait que des viocs. Bref j'avais envie de critiquer pour une fois, je viens de me faire... La suite | Réagir
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