Chronique de Concert
Jack White & Mdou Moctar
Jack White est revenu en fanfare et en pleine forme en 2022 et en plus, c'est le grand bleu. En effet, Mister Jack et ses cheveux teints de cette couleur pour la tournée, vous l'avez compris, aura sorti deux albums en 3 mois et demi d'intervalle. Le premier se nomme "Fear of The Dawn" et il a été livré le 8 avril dernier. Lui, on l'a trouvé plutôt bien salé, énervé et bourré d'expérimentations sonores. Le second a débarqué le 22 juillet en plein été (caniculaire), il s'appelle "Entering Heaven Alive" et à l'opposé, il est plus sucré, plus simple et bien plus calme.
Pour fêter cela, le guitar hero aura donné une vingtaine de shows en Europe donc cinq en France durant un mois en ce début d'été et notamment ces trois concerts parisiens à l'Olympia le 18, 19 et 20 juillet dernier. En ce qui nous concerne, on a choisi la troisième date pour s'y rendre et bien nous en a pris, tant la température fut insupportable le lundi et le mardi dans Paris (un vrai four) avec un baromètre avoisinant les 42 degrés, ce qui n'a pas empêché à l'un de nos musiciens préférés de donner des concerts de feu dans une salle climatisée qu'il connaît par coeur. Une salle avec une ambiance surchauffée tant ces dates étaient attendus par ses nombreux fans français. Il en sera évidemment de même pour ce dernier soir et une chaleur extérieure bien moins étouffante (28 degrés) car le temps fut orageux et électrique comme White transformé en blue.
En arrivant dans le couloir de l'Olympia et comme depuis longtemps pour les concerts tenus par l'artiste, nous sommes invités à mettre nos smartphones sous scellés à l'entrée, une très bonne idée. Ainsi, le public pourra être concentré sur ce qu'il vit et non pas, en passant son temps à faire des photos, à partager inutilement avec le monde extérieur et agacér certains. C'est donc un moment avec une interaction totale avec son artiste qui nous est proposé et l'expérience, nous pouvons le dire, seront très plaisantes.
Mdou Moctar
En première partie, on a découvert durant 45 minutes et dès 20 heures,
Mdou Moctar, prince du désert et originaire du Niger. Le géant guitariste virtuose et chanteur, qui a sorti en 2021 son cinquième album, le bien nommé "Afrique Victime" va nous offrir en compagnie de ses musiciens des compositions qui mélangent le rock et des chants lancinants et hypnotiques, et ce dans la plus pure tradition africaine. Le touareg qui nous parlera régulièrement en français nous régale de sa musique qui propose une très belle atmosphère et un univers qui séduisent nos oreilles. On vous conseille vivement de vous attarder sur cette formation qui offre des riffs abrasifs et une rythmique batterie/basse énergique et captivante.
Jack White
On est quasiment collé à la barrière et on observe que ce soir, il n'y a pas de photographes mais des caméras qui vont permettre de filmer cette troisième date qui sera diffusée sur Arte Concert dans la foulée. On se sent privilégié et l'ambiance devient surchauffée. Comme au théâtre, on est devant un rideau tout bleu et les premières notes de "Kick out the Jams" des MC5 résonnent. Puis le rideau se lève progressivement et la scène avance d'un cran pour se coller au plus près du public. Ce soir, les moyens pour nous séduire sont grands.
C'est le génial "Taking me Back" qui ouvre véritablement le bal et Jack ainsi que les trois musiciens qui l'accompagnent sont maintenant bien visibles. Le bleu est partout, même sur les cheveux de l'immense artiste. Cette entrée et l'enthousiasme qui se dégage nous impressionnent. On est très heureux de le voir en aussi grande forme. Le son est parfait et tout est magnifiquement en place.
On poursuit avec "Fear of the Dawn" et cette énergie étincelante continue à nous scotcher sur place. Les trois acolytes (batterie, basse, clavier) qui soutiennent Jack White sont implacables, la formation est de tout premier plan. Mister Jack nous fait plaisir avec le monument "Dead Leaves and the Dirty Ground", un premier titre de son groupe éternel, The White Stripes, qui va mettre le feu à tout l'Olympia. Au total, on entendra 7 chansons de la formation cultissime qu'on avait découvert sur scène en 2003, il y a presque 20 ans déjà et dans cette même salle.
Le guitariste de génie utilisera 5 guitares Fender durant le concert et bien évidemment, toutes fabriquées sur mesure. On le verra même jouer du piano pendant la période calme du show. En effet, après 50 minutes bien énervées et salées, on aura droit à 40 minutes de sucrées et comprenant entre autres des nouvelles chansons de son 2ème album de l'année qui paraîtra deux jours plus tard, le bien nommé "Entering Heaven Alive".
On découvre alors la seconde facette de l'artiste et bien à l'image de ces deux nouveaux disques. Ce soir, on est vraiment gâtés car en plus, la set-list nous offre un titre de The Dead Weather ainsi que deux des The Raconteurs dont le tonitruant "Steady, as She Goes" qui dura pratiquement dix minutes. Ce dernier fait partie du rappel sur lequel on prendra une claque incroyable. C'est énorme, fabuleux et l'Olympia va littéralement se faite soulever par ce brasier survolté. Le concert se terminera par l'hymne repris depuis des années dans les stades de foot, l'archi-classique "Seven Nation Army" qui a fait la renommée du grand Jack.
Tout le monde hurle "popopolo" au diapason et c'est la fête. Jack White finira donc ce concert mémorable par plusieurs titres déchainés : comme il avait commencé, pied au plancher. Le groupe nous salue comme au théâtre et vraiment, ce soir, on est heureux comme des gosses. A la sortie, sur le boulevard, "popopolo" va raisonner encore et encore. Mister Jack aura donc donné la leçon comme Eddie Vedder et Pearl Jam, trois jours auparavant.
Photos live extraites du site jackwhiteiii.com : David James Swanson (davidswanson.com)
Remerciements à Charlotte Rocher et Live Nation
Critique écrite le 25 août 2022 par Lebonair
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