Accueil Chronique de concert Jacques Higelin + Lionel Melka (Festival avec le Temps)
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Chronique de Concert

Jacques Higelin + Lionel Melka (Festival avec le Temps)

Jacques Higelin + Lionel Melka (Festival avec le Temps) en concert

Julien Espace - Marseille 20 mars 2010

Critique écrite le par

" Le Cha-Cha-Cha des 70 Balais ! "
(Dorian et Cendres, Portrait...)


Lorsque s'éclairent les plafonds humides du lieu et que l'humain de sortie que je suis se permet de jeter un œil inquisiteur sur la foule qui l'environne - non pas pour y repérer des éventuels amis, je ne connais guère plus de quatre personnes en tout et pour tout depuis que je sévis de chroniques sur ce site... - c'est l'effet de surprise qui l'emporte haut la main : le public est à un tiers " et cendre ", deux tiers " touche pas à ma planète ou/et à mes retraites ! " (pas dans cet ordre, non, pas dans cet...Ordre !). L'ensemble me paraît même tellement " familier ", tout à coup, que j'y cherche machinalement l'instit' de mon fils, mon prof de dessin de 3e, mes deux copines de l'AMAP à qui j'ai " oublié " de rendre le demi panier emprunté cet été durant 12 semaines d'affilée, durant les " grandes vacances ", quoi, en somme... Tiens v'la aussi que fleurissent çà et là cinq ou six feutres noirs tout tordus d'époque, qui devisent aimablement avec quelques bracelets chamarrés et saris indiens, sans oublier qu'il y aurait également matière à raser de la moustache par brassées sans tarder, dès demain : juste histoire de punir leurs " maîtres " pour avoir ainsi récemment fricoté/couché avec le chancre mou de l'hydre Socialiste prétendument en quête d'un hypothétique Grand Chelem ! Pour tout dire, je ne pense, moi, qu'au " France-Angleterre " qui se joue en ce moment même en les arcanes du vaste Stade de France, voilà, c'est dit. Putain, rien que le fait de voir toutes ces joues rouges et saines de privations estampillées " non ! " à la viande rouge, à la pollution sur 2 ou 4 roues, aux nuits blanches enchaînées sans débander ni renoncer à la vaste étendue des paradis " artificiels " destructeurs de neurones par brassées, v'la que l'envie me reprends d'aller me tomber une petite douzaine de " brunes " et " blondes ", puis d'enchaîner avec un FastManger bien gras, avant d'aller finalement offrir mon sexe et mes rares biffetons aux travelos de la rue d'à côté. Putain, si tout le monde ici doit crever de bonne santé, à quoi bon continuer à épargner, plier et manifester mollement du verbe, entre service (minimum) et ordres encadrés de services serviles.

Bonne pioche, par contre, côté " son ", puisque c'est l'envoûtant The Maker du Lanois (Daniel), qui habille désormais le lieu, en attendant mieux. Mieux, et " Lui ", surtout. En ce qui me concerne, je me pose la question de savoir comment arriver encore à chroniquer dignement quelqu'un que l'on a déjà vu ET entendu (ou subi, aussi) une petite vingtaine de fois, au bas mot ?
Il fut un temps où je le suivais, non pas, à la trace, mais bel et bien au fur et à mesure de ses multiples pérégrinations, sorties d'albums, festivals estivaux et résidences " évènements "... Depuis les lointains rivages de Bandol - un temps suspendu sur un souffle hors du temps délicatement posé sur les ailes auréolées de grâce d'un volatile " dark " comme le jais (avec le Jacques assis timidement aux pieds de Barbara, comme recueilli, à quelques centimètres à peine d'un piano cédé de bonne grâce aux phalanges expertes de la " Dame en Noir ") - combien de tours de roues, d'arrêts, et de départs, exactement ? Je ne saurais l'affirmer avec précision ! Reste, que, j'aurais été de presque toutes les campagnes : depuis les plafonds suspendus de démesure de Bercy, jusqu'aux velours rouges féeriques du Casino de Paris, en passant par les balcons fleuris du Grand Rex, ou résistant aux sourds échos métalliques de notre Palais des Sports, à nous (à la ramasse de l'acoustique, comme souvent).
Qu'il ait fricoté au plus proche de la toison d'Altaï, l'Armande, caressé la bosse du mystérieux Mickey Finn, lustré les incisives de Diabolo ou bien surfé sur les cordes alertes et multiples des Zap Mama - après d'âpres hostilités menées ici et là, à l'aune des rondes et grasses de basse signées Serra Éric ! - rien n'est jamais venu se glisser entre-nous deux, avec, en point d'orgue, un truc " hors du temps " donné en les arènes de la bonne ville d'Orange - son centre-ville historique, ses senteurs poivrées, son Théâtre Antique et sa municipalité encore estampillée " non FN " - dans la foulée d'un Higelin 82 bourré de sève, d'envie retrouvée, de sonorités exotiques et crasse rock ! Une " fanitude " (ou bien était-ce tout bonnement de l'amour ?) brisée/écorchée brutalement aux alentours de la seconde moitié des années " 2000 ", dans la foulée d'une série d'albums plus qu'inégaux, fades de l'attrait, de MON attrait, et d'une petite paire de concerts donnés sans âme, ni sens ! Et nous voici aujourd'hui réunis, quelque huit années plus loin, peu ou prou, posés de nouveau face à face, après une longue suite d'infidélités scéniques et dévotion multiples " collées " à d'autres (Joseph Arthur, Bruce Springsteen, Willy Deville, Radiohead, Counting Crows, et autres Young... Neil !).

Bien sûr, je ne le sais que trop bien, que je " digresse " de passé, de vile nostalgie, c'est pourquoi je reviens illico aux " affaires " de ce jour !
Pressés, impatients, mais néanmoins fidèles à leur (milieu ?) catégorie socioprofessionnelle décrite en amont, v'la qu'une partie des présents se met à entonner le pathétique " Frère Jacques, Frèreux Jaacqueux... Dormez-vous ? Do-ormez-vous ? ", qui m'donne tout de go l'envie de planter là la colo (écolo ?) lisse, pour m'en aller cracher du poumon à foison la Machine, au Lounge ou à L'Embobineuse ; juste histoire de pouvoir enfin me réconcilier dignement avec la hargne du passé, avec la Rage en Dedans, ou foutre le Boxon au sein de cet aréopage distingué (blindé ?) bon enfant. Quelques secondes plus tard, à peine, le quintet de baladins envahit l'espace scène sur l'air du juvénile Coup de Foudre (qui a au moins le mérite de plomber de facto les moches envolées précitées !) premier extrait d'un album du même nom (j'aime pas " éponyme "...) revitalisé de frais, et d'oreilles de fans, par l'impeccable Rodolphe Burger et sa bande. Un bel album pourtant déjà décrié, ici et là, ‘cause qu'il sonnerait par trop " familier " aux professionnelles écritures bien pensantes : une hérésie, puisqu'il y a peu encore, on lui reprochait exactement l'inverse ! ! ? Fort heureusement, il semblerait, que, quoi qu'il fasse, et où qu'il aille, le public, SON public, soit manifestement décidé à le suivre, à le marquer à la culotte, à l'aimer d'une indéfectible passion prenant sa source aux alentours d'un (pas si) lointain XXe siècle baigné d'insouciance, de fougue, de révolte, de poésie, de démesure, d'absurde.
J'ai Jamais Su... " Sur quel pied danser, avec toi ! ", ce cha-cha-cha variétoche malin, habillé de percus, glissades, remuades et maracassages endiablés - œuvre de l'impassible et inamovible Mahut : percus, voix hantée, co-écriture d'une partie des titres de l'album et trogne postée en fond de la quasi-totalité des photos extraites de l'album de famille du Jacques ! - voit immédiatement le public séduit s'accrocher aux vers, aux constats amers délités sur rythme latino : " Tout bonheur que la main n'atteint pas, est un leurre ! ". Un court laïus pré-électoral plus loin, Aahhaaaaaaaahhhh ! C'est le moment qu'il choisit pour s'en aller enfin taquiner l'ivoire, la corde, la queue : nanti du très récent New Orleans qui sonne pourtant déjà comme un grand " Jacques classique instantané " (à vérifier sur la longueur, toujours ! Même si la taille ne " compte pas ", aux dires de certaines de nos contemporaines plus " pressées " que les autres, à tout coup !). Un hommage adressé aux jazzmen des 50's et à l'auto-érotisme adolescentesque, toujours en quête de chair, d'exotisme, de fièvre, d'higher...
Restée quelque peu dans les starting-blocks, jusque-là, la " claque " s'anime brusquement sur l'antédiluvien Mona Lisa Klaxon et sa funky rythmique paresseuse, toujours en attente du fameux coït final. Une version éclairée d'une wah-wah précise, mais " sentie " - jouée sur guitare de droitier inversée à la Jimi ! - et de quelques rauques intonations vocales qui fleurent bon notre patrimoine génétique à tous et toutes depuis l'épopée Mogador déclinée en trois beaux vinyles " bleu-noir-rouge ". Seule petite ombre au tableau (d'humeur) cette ressemblance, méprendre à s'y, avec la lointaine, jouissive et historique Lettre à la Petite Amie de l'Ennemi Public Numéro1.
" J'adore la vie, l'amour, la mort. Tout ce qui rugit, qui jouit, qui mord... " : une déclaration en soi, qui rassure sur les velléités d'avenir de ce septuagénaire casqué de gris, de sève, d'envie, d'" après ". Du funèbre en balade à suivre de cortège, sans regimber, le corps las d'avoir (trop) donné, mais l'âme toujours volage : que l'on mire de transparence lorsqu'elle se plaît ainsi à voleter, façon " plume ", juste pour se souvenir et assumer pleinement le passif, au bout du bout du compte, lorsque le notre sera " bon ", ou quelque chose d'approchant posé au plus près de cette putain d'éternité exponentielle du devenir, d'immensité !

Nanti, comme de coutume, des délices savants, poétiques, inventifs, hors normes, ou limités, nés de ce casse-gueule intégral à tiroirs branlants ou complaisant, nommé " improvisation " : le voici qui se promène sur un fil ténu/tendu d'envie, qui enfile images et sonorités perlées d'un même élan ; une petite sauterie post-moderne justement intitulée Qu'est-ce Qui Se Passe À La Caisse ?, qui donne une fois de plus l'occasion au gratteux soliste de service, de suer de la phalange en trilles, de faire pleurer de la note et du cri comme s'il en pleuvait.
Suite à un court interlude démagogique de rigueur (amplement assumé !) destiné à infiltrer l'actuel débat électoral, de biais - entre une attaque frontale du pouvoir en place, un voile sur femmes abordé de décalage, et une foultitude de pointes anarchos à même de percer, d'un même élan, chaussures et chairs molles de l'élu alangui du siège - l'antique Paris New York, New York Paris est soudainement convoquée aux abords de l'urne à souhaits, dotée d'un arrangement imprécis, en l'" air ", tout de violence, ourdie, retenue (avant l'incontournable explosion finale exigée de nos sens ?). J'ai beau pester contre un rien de lenteur fainéasse traînant aux alentours de l'emballage final, je me laisse de nouveau prendre en mirant cette silhouette familière, désespérément accrochée à son micro, qui balance ses mains agitées sur sèche au plus proche du frénétique, du mythique Saint-Guy et de sa danse légendaire. Ha, v'la que ça monte et monte et monte et monte... Enfin ! Au bout du compte, ça a beau peiner à concurrencer l'" étalon " Mogador, au final - ou La Garde 83, ou Orange ! - " ça " ne sent pas pour autant le réchauffé ou le repus ; et puis, ça n'est pas DAVOS, non plus, pas plus que " Las Vegas versus autosatisfaction perchée sur ego doré gras du bide contrat béton et bulles qui habillent les coupes... ", non plus, non. On vous dit que NON, c'est clair ?
Sans pour autant tenter d'omettre ou passer sous silence les creuses élucubrations destinées au public, qui suivent alors, je dois avouer que l'arrivée inopinée de l'antique Cigarette rameute bien vite le neurone musical 70's sur le devant de la scène : époque bénie de l'industrie du tabac où il faisait bon rouler, griller, lécher, aspirer, bien au fond des poumons, garder, tousser, recracher, plisser de sèche de la lèvre, et puis surtout, surtout, recommencer au plus vite, et sans fin ; encore et encore, jusqu'à ce que gorge s'irrite, rougisse, ou racle ! Putain, demain j'm'y remets ! C'est promis, juré. J'aurais jamais dû arrêter. Non, mais, quel CON je fais... Un plaisir inhaler, qui s'achève logiquement sur une suite de prouesses (pour yeux et oreilles !) exécutées sur manche et signées de la pulpe épaisse du vétéran Alice Botté (celles et ceux qui auront suivi Charlélie Couture au cours des lointaines 80's, sauront, à n'en pas douter, de qui je parle ici, ainsi).

Une fois la tension retombée, place à la formule duo, dite, " avec " Mahut : comme il n'y a pas si longtemps, à vrai dire, lorsque l'engouement du public l'avait de nouveau quitté pour s'en aller lorgner au loin, ailleurs, au coin des arcanes vides et irritantes de la scène franco-française actuelle, élevée sou mère NRJ, RÉALITÉ (TV), ou MCM. Putain, c'est de Champagnequ'il s'agit : LE texte parfait à faire disséquer de toute urgence au coin des actuelles classes surchargées, sans cesse bombardées de rimes primaires, faciles, juste histoire d'échapper un tant soi peu au vide, au rebattu, aux rabâchés et tristes : " Alors j'y ai dit ! Alors y m'a dit ! Alors j'y ai dit ! Et puis y m'a dit... LUI, que, euh... Alors j'y ai dit, et... Tu sais c'qui m'a dit ? ", qui emplissent à longueur de journée les poches voraces des grands opérateurs téléphonique, mais qui laissent sur le pavé les p'tits bouquinistes de quartier. Un temps, pas si éloigné, où la rime était riche : riche de ses envies, de savoir, d'engagement, et de... Rien d'autre, en fait ! Ha, si, du travail ! Du travail, putain. Encore et toujours du TRAVAIL ! Voilà peu ou prou comment accouche le TALENT et ses nuées potelées... Qu'on se le dise ! Une version tendue, nichée tout tout là-haut, à même de faire tomber de leur piédestal de chiffon, les tenants " jetables " d'une toute autre variété, les... Enfoirés !
C'est d'ailleurs le moment qu'il SE choisit, se dédie : celui destiné à remercier chaudement et publiquement ses multiples Égéries, Muses, et Modèles, si, si !
À le regarder ainsi s'exposer, rire, et donner, un mot semble désormais s'imposer en loucedé à nos sens perturbés : l'autodérision ! Voici où se niche LA solution. En une époque où tout un chacun se prend au sérieux, se met en scène - depuis la lycéenne un rien galbée, au rugbyman sur catalogue ; depuis le dealer de téléphone ouvert sur " lignes ", au footballeur bardé de contrat et images de petit soi ; depuis le petit chef de rayon (d'action limitée !) soumis et roide, jusqu'au candidat zélé et vide de la réalité télé : tout le monde (toutes et tous !) se met en scène sans compter, pied au plancher, sans débander ! Le Jacques, LUI, n'hésite pas à se foutre pleinement sur la sellette, à se moquer aimablement de ses vannes faibles, de son état physique avancé, ou des nouveaux tenants de la santé sans tache, ces terroristes du " sain sur lisse " qui arpentent et culminent au plus haut, de sommets en sommets... Sans oublier de se foutre le miroir en pleine face, en plein faiblesse de prose : " Gourdon, Alpes-Maritimes, dont le sommet culmine, à 2500 pieds, du niveau de la mer... Méditerranée ! ".
Plus de quinze minutes, passées, au bas mot, autour de ces vers intemporels zé inoubliables, le tout mis au service d'une chorale spectatrice improvisée qui se lâche et vocalise soudain comme si sa vie en dépendait... Mystérieux ! Fort heureusement, l'Alice - l'homme pour lequel Charlélie accoucha un jour du titre Guitariste, c'est dire... - veille au grain et se lance alors fort opportunément dans une suite de notes plus " foutrées " et giclées, que vrillées ou crissées, qui redonnent enfin un zeste de sens, à l'ensemble.
Depuis les hauteurs aérées de Sainte-Marie-aux-Mines, le bucolique s'invite à la fête, lorgne langoureusement du côté du mythique Tête en L'Air ! Une countrysante ballade qui n'a d'autre but que celui (avoué en préambule) de remercier publiquement une région, un Burger ET son studio (perché en pleine nature) une triplette qui lui aura permis une nouvelle fois d'accoucher et graver de qualité.

Une fois l'habituelle présentation des musiciens effectuée, la scène se vide peu à peu de ses trublions et l'obscurité tente vainement d'accoucher du silence, aux forceps !
Surgit alors sans crier gare, LE grand moment de solitude tant redouté : celui où l'on se retrouve littéralement pris en otage au beau milieu d'une foule enjouée qui chante (en boucle !) l'inénarrable " Frère Ja-a-cques, Frèreux Jaa-aa-cqueux... Dormez-vous ? Dorrr-mez-vous ? " (le retour !) l'autre cureton de la légende et ses putains de " Matines " qui résonnent, qui brouillent l'être du " dedans " de tous temps rétif aux colos, excursions de " seniors ", ou réunions de Louveteaux et Jeannettes (à prendre au plus vite en levrette, elles, le soir, ou à la nuit tombée sur bois épais : entre veillée et sermon...). Assez ! ! ! Revenez vite, MONSIEUR Jacques, ils me fatiguent, les humains autour, là... À vrai dire !
Un rappel mené au plus proche de l'asphyxie, avec l'épuisement pour unique compagne, qui accouche du plaisant, du récent Crocodail, avant que de se relancer d'une case, nanti de LA surprise du soir : une version REGGAE " roots " du sublime Pars, qui doit beaucoup à l'excellence d'un trio Alberto Malo (batterie), Marcello Giuliani (Basse), Mahut (visiblement aux anges ET à son affaire) tandis que le public, déstabilisé, lui, peine à " coller " au mieux à ce refrain alanguis et décalé qui ne cesse de lui échapper, de glisser d'entre ses mains possessives de fan à envies de toujours ou... D'avant ! Il a beau se reprendre à mi-chemin, et donner du jarret, il restera néanmoins toujours à la " porte ", à la traîne : mi-ravi, mi-frustré, de voir ainsi un tel chef-d'œuvre sciemment déconstruit du mythe, et de la voix (de son maître).
L'heure attendue de la " révolte " ET de l'engagement politique (à quelques heures de l'ouverture des bureaux de vote du second tour des Régionales !) sonne alors et voit son poing se lever derechef, tandis qu'il martèle et appelle au coup de balai rêvé/fantasmé au plus profond d'eux-mêmes par les abstentionnistes de tous crins et couleurs. Manifestement heureux de la " réponse " obtenue et du retour enthousiaste offert par eux/nous en retour (tout du long de cette sacrée performance) le voici qui fait mine de se diriger vers les coulisses à la suite de ses camarades de gammes ; avant que de se raviser brusquement pour gagner de nouveau le " Grand Noir " impassible toujours solidement fiché au centre de toutes choses, le regard, un rien mutin, emplis d'exponentielles envies...
Je/nous sommes/suis alors saisi(s) par la beauté du moment défloré de douceur, juste entre doigts et cordes : l'une des plus belle version " piano, voix " d'Un Aviateur Dans l'Ascenseur, qui fige l'assemblée sur le vif et l'inonde de plaisir. Un homme désormais sans âge, assis devant son extension d'âme, dont l'image se superpose tout naturellement aux autres, à toutes les autres (issues des trente dernières années) afin de les écraser de présent, tandis que lui s'empare doucettement de la lumière afin que de l'absorber toute entière pour en faire don aux présents suspendus à ce filet, bien décidés qu'ils sont à la graver à jamais là où elle prend sa source : entre ventricules émus, cage thoracique, et souffle de vie...

" Et dis-toi bien, qu'il n'est pas de plus grand malheur, que de laisser mourir, le rire dans ton cœur... ".

P " SL " S :
Coup de Foudre
J'ai Jamais Su
New Orleans
Mona Lisa Klaxon
Kyrie Eleison
Qu'est-ce Qui Se Passe À La Caisse ?
Paris New York, New York Paris
Cigarette
Champagne
Égéries, Muses et Modèles
Août Put
Valse MF
Bye Bye Bye
Crocodail
Pars
Comme Un Aviateur Dans Un Ascenseur


Préquelle (même endroit, une bonne heure, avant) :

Une formule calquée sur la norme " simplicité " actuelle (deux guitares et une batterie) une mèche épaisse qui drue sue et inonde jusqu'au collier de barbe planté d'hirsute en contrebas, une silhouette qui se dandine mollement - coincée entre deux " rockers " de bas-fond qui frappent, haranguent et raclent du manche ! - le tout surmonté d'une voix qui tonne du " j't'emmerde ! " à tour de bras, comme s'il s'agissait d'un étendard à hisser au vu et au sus de toutes et tous, culture au poing ! Voici ce qui ressort, de prime abord, de cette performance inaugurale : portée par une voix qui oscille entre Arthur H, la quasi totalité des " chanteurs de groupes de Rock Français Alternatif " et... Le Jacquot à venir (ce qui n'en atténue pas pour autant la portée...). Reste que, le " j't'emmerde ! " à beau sonner " libérateur " - pour une partie du public venue communier de passé au plus pressé - il me semble qu'il manque encore quelque épice, quelque ingrédient secret à l'ensemble, pour le faire décoller pleinement vers d'autres stratosphères. À l'image de Mickey : une histoire de voyous et d'affranchis qui claque, portée par une voix grave parfaite pour faire " mouiller " dans les culottes des quarantenaires en attente d'ailleurs, de poésie, de sueur, de Marcels ; histoire d'oublier les gosses, le marché Bio d'à côté, le dernier Cohen et les élections du lendemain où l'on se " doit de voter ! Non pas parce que ça va forcément faire avancer les choses dès demain, mais bel et bien parce que l'on s'est tellement battus pour " ça ", que l'on se doit de respecter l'âme, le sang et le souvenir de celles et ceux qui en sont morts... T'as entendu ? " (" elle " se reconnaîtra sans peine : elle était châtain et portait un jean un rien trop étroit pour elle, sous une paire de couettes revêches, agrémentées de perles et chouchous mordorés). Un " première partie " qui se goûte d'un sain plaisir, qui s'étire lentement et logiquement jusqu'à la ballade de fin qui chaloupe de fait, qui fait doucement rouler les " séduites " précitées jusqu'à l'inexorable séparation de rigueur, qui fait de Lionel Melka, ses acolytes, et ses Soirs sans une histoire à suivre... Tout simplement !


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