Chronique de Concert
James Blunt + Lea Paci
Bref, la première partie étant annoncée à 19h, je me hâte mais n'arrive qu'un peu avant 19h30 au pied de la scène d'un Dôme en configuration assise, plein jusqu'en haut. Largement plus de 5000 personnes dûment fouillées par des détecteurs à l'entrée, détecteurs à métaux et non pas à Coronavirus. Sur la scène, je découvre une Lea Paci (comme marqué sur son néon rose) simplement accompagné d'un guitariste.
Que 2 morceaux dont une sur "son bordel" pour me rendre compte qu'elle a une belle voix grave, un grand tatouage comme pour montrer qu'elle n'est peut-être pas que la jeune fille sage qu'elle donne l'impression d'être et surtout qu'elle est contente d'être là. Surement un peu stressé d'être presque seule devant tant de monde, mais faisant toute la tournée avec James Blunt elle a dû commencé à s'habituer.
Et si son guitariste joue très près d'elle, comme pour la soutenir physiquement en plus de musicalement, elle ne se dépare pas de son sourire et de sa répartie pour s'adresser au public qui a l'air conquis sinon en tout cas tout à fait à l'écoute. Je crois qu'elle finira par le très "variété" Pour aller où ?
A la pause, je me fais interpeller par une dame qui me demande si je vais rester là car "si vous vous levez tout le temps on ne pourra pas filmer". M'étant à peine redressé 2 fois rapidement (le reste du temps, j'étais accroupis), je préfère ne pas répondre et rejoindre le pied de la scène... Au dessus de ma tête, un écran géant sur lequel passe de drôles de pubs pour le merchandising de James Blunt avec Trump, Poutine, Boris Johnson et Greta Thunberg ?!? porte ses t-shirts... Même en me disant qu'il en faut pour tous les goûts, je ne peux m'empêcher de trouver cela bizarre.
Pas vraiment le temps de prendre de notes pendant ces quelques (on m'avait dit 2 puis 5 et puis finalement ce sera 4) premiers morceaux où j'ai le droit d'utiliser mon appareil photo. Un peu trop près pour profiter de la mise en scène avec ces grands écrans de led qui seront bien utilisés pendant tout le concert, mais assez près pour retrouver un James Blunt sérieux, concentré, presque énervé mais en tout cas aussi énergique qu'à Nîmes.
Il faut dire qu'à y prêter un peu l'oreille ça parle plutôt de sujet sérieux comme la mort, le temps qui passe, le fait de ne plus (se) mentir ... Tout cela avec une voix assez haut perchée dont il se dégage une certaine gentillesse / tendresse pour un public auquel il s'adressera en français autant qu'il le peut : "je suis super super happy to be here on France" "Marseille c'est fantastique" ou de plaisanter de ce "coronavirus tour"
Bien épaulé d'un bassiste, un batteur un guitariste et un clavier, qui n'hésitent pas à faire des choeurs soutenus, il enchainera sans temps mort ses morceaux qui doivent être des tubes radiophoniques mais que j'avoue ne pas (re)connaitre, passant de la guitare au piano (dont il jouera debout au début).
Les 4 premiers morceaux passés j'irai me caler en tribune, attendant le morceau pour lequel j'étais venu, essayant de ne pas regarder que sur les écrans géants, ce qui était tentant (même si le léger décalage entre le son et l'image est un peu dérangeant). Plutôt bien utilisés, ils permettent même, outre de suivre les 5 musiciens, de suivre les paroles de certaines chansons, comme cette Postcard en deuxième moitié de set écrite pour ses enfants.
L'ambiance est carrément plus joyeuse... Je commence à m'inquiéter à me demandant comment il va faire pour glisser Monsters dans son set sans plomber l'ambiance. Maintenant, il est en train de chambrer tous les hommes dans le public. Il les imite les bras croisés en train de regarder leur portable pour se demander combien de temps ça va durer ; et d'ajouter : "5 hours !" avant de prévenir que ses chansons ne sont pas romantiques mais plutôt misérables et qu'il n'y a donc rien à attendre de spécial de vos femmes ce soir, elles seront surement en larmes "No love tonight" avant de dédicacer la chanson goodbye my lover à tous les couples.
The brave, the powerful (en fait the greatest) pour ses enfants, suivi d'une assez sautillante (comme peuvent l'être certaines de Paul McCartney. Puis ce sera le moment pour lui d'inviter Lea Paci pour un premier duo sur Halfway (tout en anglais). Après l'émouvante Carry you home (où il est question de "last breath") il fera se lever tout le monde avec une chanson au ukulélé (ambiance Cocoon).
Je ne peux m'empêcher de me demander ce que je fais là à écouter un chanteur pour minettes facétieux qui parle d'envoyer des cartes postales avec ses sentiments dessus en jouant du ukulélé, au lieu de bosser ou d'aider Svet et les enfants à ranger leur chambre avant demain. Quand le public tente de se rasseoir, il lui dit de ne pas le faire, que les sièges c'est fini, c'est uniquement pour les sacs à mains.
Je profite d'être assis pour chercher la setlist de son précédent concert à Paris pour découvrir qu'elle n'arrivera qu'en toute fin de concert (juste avant les rappels). Au moins je suis fixé. Sur Beautiful je me surprends à fredonner des "ouh ouh ouh" ... Faut que je me surveille. Maintenant il fait s'accroupir tout le monde (tu vas voir que bientôt il va leur offrir le pastaga !) pour mieux sauter !
Autour de moi les gens sourient franchement. Lui parait complètement excité. Je fais dans ma tête toutes les belles photos que je n'ai plus le droit de faire en tant que photographe accrédité. Connaissant maintenant la set list je sais qu'il s'agit de la tempête avant le calme. Ça y est s'est mis au piano pour faire Monsters qui me touche toujours autant ... et il nous laisse là avec une photo de son père et lui qui nous regardent dans le noir...
Il reviendra tout sourire avec Lea Paci pour un deuxième duo (bilingue cette fois) sur Cold. Pour moi, il est largement l'heure de partir sur la pointe des pieds. Beau show. Un artiste sympathique qui joue le jeu de la mise en valeur de son "supporting artist".
En rentrant chez moi en lieu et place des prochains concerts à venir sur Marseille je ne verrai sur les panneaux d'affichage "libre expression" que les têtes de Jean Philippe et Audrey là pour représenter Martine qui nous donne là, avant même d'être élue, une bonne idée de ce qui nous attend pour les années à venir...
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Critique écrite le 08 mars 2020 par Pirlouiiiit
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