Chronique de Concert
Jamie Cullum + Nizlopi
Devant un Dôme en configuration assise et petite (avec rideaux sur les cotés), ce qui fait quand même plus que n'importe quelle autre salle de Marseille, sont arrivés deux gars, l'un avec une guitare et l'autre une contrebasse. Ils se sont mis devant les nombreux instruments de Jamie et les siens et ont attaqué avec le sourire.
Nizlopi c'est donc Luke Concannon au chant et a la guitare et John Parker a la contrebasse et surtout a la "Beatbox", ce qui est la grosse originalité du groupe. Musicalement il y a un petit coté Jack Johnson, John Butler, Ben Harper and co pour le cote groove / soul / folk acoustique. De temps en temps un petit passage rapé.
Pour être honnête, bien qu'ayant trouvé cela plutôt sympathique, je n'ai pas complètement accroché au personnage. Luke (qui semble tout droit sortir de Happy Days) en fait un peu trop a mon goût ... il s'adresse au public en français ce qui est appréciable et amusant, mais il répète un peu trop des truc du genre "je suis le crazy english".
Cela se sent aussi au niveau musical ou en tout cas des paroles ; il a une belle voix mais les paroles sont souvent un peu niaises sinon en tout cas culcul et répétitives ; notamment la chanson écrite quelques jours plus tôt (a Barcelone je crois) dont les textes disent un truc du genre "l'amouuuur il n'y a rien de plus beau et de plus intense".
Enfin je ne vais pas faire trop le rabat-joie, c'était très bien comme première partie, et leur descente dans le public traduisait bien leur désir de conquérir un nouveau public qui s'est visiblement laissé charmer sans difficulté.
Apres une courte pause nécessaire pour dégager le devant de la scène, ce fut le tour du fameux Jamie ... ce petit gars qu'on m'avait présenté comme un génie du piano, jazzman avec une rock-attitude, le mauvais garçon capable d'aller "de Nirvana a Jeff Buckley" en passant par des trucs beaucoup plus classiques (comprendre jazz).
Je dois avouer que quand je l'ai vu débouler avec les cheveux décoiffés sur le visage, collé de près par un cameraman (qui ne le quittera pas d'une semelle), en train de bondir partout, et de faire son beau gosse, j'ai pensé que j'allais certainement partir peu de temps après les 3 premiers morceaux sans flash réglementaires. Et puis en regagnant ma place (et en voyant que Svet était conquise) je suis resté et me suis laissé progressivement embarquer à mon tour.
Tous mes a priori sont tombés un par un. Jamie Cullum avait en effet tous les critères qui m'empêchent en général d'apprécier un concert ... Son premier passage à Marseille est direct au Dôme, il en fait des tonnes sur scène, ses chansons sont plutôt molles et sont en majorité des reprises, il semble tout droit sorti d'un Boys band, ...
Et bien tout ceci est vrai, (ce qui quelques jours apres un Yaron Herman est encore plus sensible) mais il le fait avec une sincérité, énergie et un plaisir évident. Du coup on ne peut que être touché. D'ailleurs il le chante dans ses chansons comme dans celle à moitié en français où il se trompera un peu en disant "je fais des chansons avec les concerts des autres" alors que dans la partie en anglais c'est bien "je fais des concerts avec les chansons des autres". Il a visiblement un long passé (malgré son jeune age) de piano bar et c'est exactement ce à quoi nous avons le droit ce soir.
Pas de reprise de Nirvana ou Buckley mais un bien chouette de Jimmy Hendrix ou une assez proche de l'original de Coldplay, plus pas mal de vieux classiques. Il faut reconnaître que le bougre a un sacrée voix, capable de partir dans le grave en particulier.
Quelques morceaux à lui quand même comme celui qu'il introduira comme influencé par Dave Brubeck (pianiste de légende) et Robbie Williams et inspiré par la peur de la mort. Jamie assume et peut donc tout se permettre. Il peut se trémousser de façon un peu ridicule devant le micro (comme ferait quelqu'un en train de chanter chez soi seul), il peut sauter à pieds joints sur son piano à queue, il peut glisser un bout de Prendre ta douleur de Camille au milieu d'un autre morceau ... tout passe !
Sur scène il est accompagné de Geoff Gascoyne a la basse et aux claviers, Sebastiaan de Krom a la batterie, Tom Richards au saxo et Rory Simmons à la guitare et trompette. Ils sont forcement un peu effacés derrière le Jamie mais ce sont de bons musiciens reconnus qui répondent parfaitement. Remarque il faut bien ça pour accompagner un tel showman. Chacun aura le droit à un vrai solo, pendant lequel Jamie s'effacera vraiment.
En fait c'est ça, on peut reprocher à Jamie Cullum de n'être la plupart du temps "qu'un" interprète, de se coller un étiquette jazz qu'il ne meriterait pas aux yeux de certains, mais on ne peut absolument pas lui enlever ses talents d'"entertainer". Il aime ce qu'il fait et le fait extrêmement bien ! Il a l'air de régner une vraie bonne ambiance sur scène, ce qui est forcement contagieux.
Très décontracté et spontané (il fait une mini pause pour enlever sa montre qui le gène pour tambouriner sur son piano) il n'est reste pas moins incroyablement professionnel. Il flatte un peu le cur des marseillais en leur parlant de son plaisir à jouer à Marseille pour la première fois, mais lorsqu'il introduit ses chansons il est amusant voire touchant. Comme I got a kick out of you de Sinatra qu'il a appris après qu'une jolie sexagénaire lui ai proposé les clés de sa chambre si il pouvait lui jouer la chanson, comme cette chanson qui parle de drogue et de sexe qu'il présentera après avoir fait se boucher les oreilles à un petit au premier rang.
Dans les textes de ses chansons aussi, comme sur celle qui doit s'appeler Ordinary Life je crois, dans laquelle il parle de cette fille (plus grand que lui) qui a du s'asseoir pour pouvoir l'embrasser. Il fera l'effort de parler (et de chanter) en français ("je suis un menteur comme toi")
A noter aussi la qualité des éclairages qui arrivent à rendre le Dôme presque intime. Les quelques cameras placées derrière le piano, plus celle du cameraman dont je parlais au dessus, aidées d'un montage varié et bien senti réussi (avec parfois quelques effets dessin animés) donnent un show vraiment réussi, même pour les gens qui sont tout au fond.
Le show durera deux bonnes heures, sans aucun temps mort ; même pour le rappel ils ne quitteront la scène que pendant 1 ou 2 minutes. Un peu avant le rappel il descendra accompagné du contrebassiste dans el public d'où il chantera un morceau. A son retour sur scène il invitera le public à se lever et le rejoindre au pied de la scène, ce que nous ferons.
Il aura commencer en costard débrayé (avec cravate tête de mort), puis après être resté en chemise pendant un bon moment finira en t-shirt Sonic Youth (le choc des cultures !)
Il fera un morceau sur le shitty weather de Londres, qu'il tenait à célébrer (sous la forme d'un morceau qui fini en carnaval) car d'après lui c'est grâce à ce temps pourri que les anglais ont toutes ces bonnes séries comiques (il citera notamment Fawlty Towers et Office)
Bref je suis venu curieux et je suis reparti en ayant passé une super soirée. A priori je ne compte pas me procurer un de ces disques prochainement
Site de Nizlopi : https://www.myspace.com/nizlopi
Site de Jamie Cullum : https://www.jamiecullum.com/
Plus de photos (d'un tas d'autres concerts) ici
Critique écrite le 14 novembre 2006 par Pirlouiiiit
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> Réponse le 25 novembre 2006, par michèle et olivier
[Zénith - Paris - 2 novembre 2006] Oui, je suis d'accord avec la critique précédente. Beaucoup de reprises, bien d'ailleurs. On aimerait un peu plus de musique personnelle, mais le Jaimie est un grand enteirtainer et il fait bien son boulot, beaucoup d'énergie, tellement sexy aussi, alors les filles forcément... Il faut dire qu'il a une sacrée belle voix l'animal, il est doué c'est sûr, il doit en énerver plus d'un d'avoir tellement de talent, si seulement il pouvait le mettre au service d'une musique personnelle. Mais le spectacle est réjouissant et on passe un sacré bon moment. Donc, je dis oui, oui, allez-y, vous en sortirez avec le sourire et l'envie de danser. Réagir
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