Avis et critique du concert de Jason Lytle (Grandaddy) & Thomas Fairguson le 1er mai 2015, Les Arcandiers, Clermont-Ferrand, par Pierre Andrieu

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Chronique de Concert

Jason Lytle (Grandaddy) & Thomas Fairguson

Les Arcandiers, Clermont-Ferrand 1er mai 2015

Critique écrite le 04 mai 2015 par Pierre Andrieu

Par le passé, il nous est déjà arrivé de rêver à des concerts aussi géniaux improbables... On se souvient en particulier d'un show fantasmé de Pink Floyd dans le cratère du Pariou. Voilà ce qui arrive quand on est auvergnat et qu'on regarde trop le Live at Pompeii de Roger Waters, David Gilmour & Co en fumant de la drogue. On mélange un peut tout et on se fait un petit truc sympa à sa sauce, dans sa tête... Ce troublant "souvenir" nous est revenu parce que l'ex (futur !) Grandaddy, Jason Lytle, qui était en France pour participer au premier show d'une tournée hommage à Elliott Smith débutée au Printemps de Bourges, donnait un concert inespéré aux Arcandiers, un petit resto classieux dans le centre de Clermont-Ferrand, devant une poignée de fans enthousiastes et respectueux... Le rêve ultime pour tout fan de Grandaddy (que nous sommes, le 1er disque nous ayant marqué au fer rouge, comme les autres d'ailleurs) ! En plus, il se trouve que notre homme a pris soin de rendre une petite visite au cratère du Pariou (là même où cet escroc de Rael dit avoir fricoté avec des extraterrestres... ) avant sa prestation inoubliable du soir. Bref, revenons à nos moutons...

Après une très bonne première partie assurée par Thomas Fairguson, un folksinger français évoluant dans la lignée folk de Bob Dylan, Jason Lytle se pointe tel un lutin barbu à bonnet looké façon fan de trekking dans les bois... Il se cale au piano, et commence son show les yeux fermés, très concentré, déjà totalement habité par sa musique. Idéalement placé à 2 mètres du piano entre un lustre vintage et une antique table (la déco des Arcandiers est très joliment chinée), on n'en perd pas une seule miette. C'est un véritable bonheur d'apprécier ce moment intimiste, surtout après avoir vu pour la dernière fois notre homme sur une scène immense à Rock en Seine ! Toutes les conditions sont réunies pour que l'instant soit magique : Jason L. est en confiance, le public est à la fois attentif et très chaleureux, le son est bon... Le jeu de piano inspiré et la voix étranglée et adolescente (façon Neil Young) du génial songwriter américain ne manquent pas de donner la chair de poule à de multiples reprises. Sans leurs arrangements luxuriants à base de synthés " space psyché ", dans le dépouillement le plus total, les chansons tiennent la route : les mélodies tuent littéralement et les textes torturés font saigner notre petit cœur meurtri. Toute la salle semble en apesanteur, figée dans une émotion non feinte.

Et puis la star du jour empoigne sa guitare acoustique et se retrouve en face de son parterre de fans énamourés, qui ne manque pas de faire les chœurs et les bruitages comme sur les disques lors de l'interprétation des " pop hits " de son fameux combo, comme Now It's On ou encore El Caminos In The West. Putain que c'est bon ! D'autant plus que devant l'accueil sympa dont il bénéficie, le mec se décontracte, sourit, blague. Sans oublier d'enchaîner avec une enfilade de superbes titres au piano. Dont un très bon inédit qui pourrait figurer sur le prochain album de... Grandaddy. Oui, vous avez bien lu, c'est visiblement dans les tuyaux, waouh !

La soirée de rêve se poursuit après un petit discours du saint homme ayant organisé le concert, Gilles Dupuy, qui annonce qu'une sérigraphie (très réussie) signée François Puzenat sera en vente à la fin et encourage le public à demander un rappel. Qui sera vite accordé... Très complices, Lytle et Thomas Fairguson décident de jouer ensemble et à la bonne franquette des chansons de leurs amis communs de Midlake. Et là encore, c'est très beau. A la fin du concert, comme prévu, on se demande vraiment si l'on n'a pas rêvé. Jason Lytle en solo devant 80 personnes, au pied des volcans d'Auvergne, ça paraît irréel !

Photos : Yann Cabello www.profocus63.com www.facebook.com/yann.cabello.7 twitter.com/Profocus63 instagram.com/profocus63

Affiche : François Puzenat

Critique écrite le 04 mai 2015 par Pierre Andrieu
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> Réponse le 04 mai 2015, par Philippe

Evidemment ! Avec son look de rustre bucheron élevé au grain, Jason Lytle ne pouvait jouer que devant des gens qui lui ressemblent, au seul endroit où l'on porte encore de telles chemises à carreaux... à Clermont-Ferrand donc ! Bon, ok, je sors... (allez, vous fachez pas, c'pour rire, ce n'est que de la jalousie... you lucky bastards) ;-) Réagir

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