Chronique de Concert
Jay Jay Johanson
La première fois que j'ai vu Jay Jay Johanson c'était dans un Poste à Galène archi blindé (la fois où j'ai assurément été le plus serré là-bas). En ce 24 novembre 1997*, je ne prenais pas de photos et ne faisais même pas encore de chroniques - les premières datent de 1998 - par contre j'enregistrais... Donc la seule trace écrite qu'il y a de ce concert est dans la chronique du concert suivant (voir chronique par ici). Depuis je l'avais revu une fois, au Poste à Galène, en 2011 (voir chronique par ici). Pour me remettre dans le bain j'avais pendant le week-end réécouté les 2 seuls albums que j'ai de lui à savoir Tatoo (1998) et Poison (2000) ... depuis il en a sorti 13 autres ...
Les retrouvailles prennent le magnifique cadre de l'ArtPlexe, comme précédemment pour le concert de Mellano Soyoc (voir chronique par ici). Lorsque j'arrive, tout en essayant de régler le problème de la confirmation d'inscription au cirque pour Cyril, la salle est déjà presque pleine. Le concert organisé par AMAM affiche logiquement complet malgré son prix un peu élevé.
Dès que tout le monde a pris place, ils arrivent par la même porte que nous mais tourne tout de suite à droite pour passer derrière le rideau. Ils se sont Jay Jay Johanson bien sûr, Erik Jannson son comparse de toujours au clavier et Magnus Frykberg lui aussi un fidèle à la batterie. Ce sont eux qui ouvriront le bal avec une intro jazzy plutôt jazzy .. celle de So Tell The Girls That I Am Back In Town . La magie opère instantanément et ce d'autant plus facilement que je connais comme tout le monde ce morceau tiré de son premier album.
Lui n'a pas vraiment changé. Sauf peut être ces drôles de chaussures ... des baskets avec un drôle de talon. Assez posé, appliqué, limite précieux dans sa façon de tenir son micro il posera pendant une bonne heure et demi sa voix reconnaissable entre mille sur des morceaux que je n'avais pas écouté depuis si longtemps (The Girl I Love Is Gone, It Hurts Me So, She's Mine But I'm Not Hers, Milan Madrid Chicago Paris, Quel Dommage, I'm older now)et qui n'ont pas pris une ride.
Des tas de nouveaux morceaux aussi pour moi dont certains me taperont dans l'oreille à la première écoute donc comme cette irrésistible Heard Somebody Whistle. C'est amusant car les morceaux sont construits globalement de la même façon : un rythme trip hop plus ou moins rapide, sur lequel il vient poser sa voix grave avec un refrain répété en boucle et le tout parlant en général d'amour contrarié, déçu ou finissant. Et pourtant ça n'est jamais lassant et quasiment à chaque fois touchant.
De façon étonnante les noms que j'ai noté à son écoute m'ont surpris : Neil Young à l'écoute de Seine, Phil Collins sur Not Time Yet ... De là où je suis-je vois mal les images qui défilent derrière lui, à cause de l'angle, mais aussi car il y a beaucoup de lumière sur la scène. Sur Smoke j'étais sur le point de me caler devant entre les 2 groupes de fauteuils mais quelqu'un a eu l'idée avant moi.
Il me faudra attendre quelques morceaux de plus, pour que je reconnaisse pourquoi ces images de grattes ciel, de routes et de voitures m'étaient familière. En effet sur Far Away je reconnaitrai le pilote de chasse qui pose pour l'avoir déjà croisé lors du ciné concert Koyaanisqatsi (voir chronique par ici).
Pour It hurts me so nous n'aurons pas le droit à la version délicieusement électrique dont je gardais un souvenir ému, mais à la version plutôt calme avec des bouts en français "l'amour est bien plus fort que nous". Belle version dépouillée piano-voix de She's mine but i'm not hers, moins trip hop que les autres.
* c'est à ce moment là qu'il demandera qui était présent à son premier concert en 1997 (étant assis par terre au premier rang je ne verrai pas qui d'autre leva la main) et qu'il rappellera (ce que j'avais complètement oublié) que c'était le soir de la mort de Barbara. De là je me suis mis à penser qu'il s'était passé moins de temps entre ma naissance et ce concert, qu'entre ce concert et maintenant ... ce qui m'a presque autant choqué que lorsque on m'avait fait remarquer qu'il s'était écoulé moins de temps entre la fin des Beatles et Nirvana, qu'entre Nirvana et maintenant ...
Darling don't turn of the light sera presque bossa. Sur Heard Somebody Whistle je remarquerai que certains n'ont pas sur se retenir de se lever et de se mettre à danser (pas facile dans un cinéma). Après avoir quitté la scène une première fois il reviendra seul pour un Whispering Words a capella et sera ensuite rejoint par Erik et Magnus pour Believe in Us avant de clore en beauté ce concert avec un I'm older now très Divine Comedyesque.
Celui-ci finit, et alors que Erik avait lancé le My way des Sex Pistols, Jay Jay qui s'était lâché progressivement pendant le concert a commencé à serrer des mains sur les premiers rangs puis faire des accolades. Touchant, mais quand arrivé à ma proximité, il en a fait de même avec moi en me soufflant "I hop you got nice shots !" j'avoue que j'ai été vraiment ému.
C'est vrai que aussi invisible que je pense être pour ne gêner ni le public ni l'artiste je ne le suis pas et qu'il a dû faire abstraction de mon objectif régulièrement pointé sur le lui. Merci pour ce beau moment, bravo et à la prochaine (je n'attendrai pas 10 ans de plus pour le revoir !).
Liste des chansons (de mémoire car ils ont remballé les leurs sans que je puisse même les photographier) : So Tell The Girls That I Am Back In Town, Poison, Seine, You'll Miss Me When I'm Gone, Smoke, Not Time Yet, The Girl I Love Is Gone, Far Away, Finally, It Hurts Me So, She's Mine But I'm Not Hers, Milan Madrid Chicago Paris, Tomorrow, Quel Dommage, Heard Somebody Whistle. Rappel : Whispering Words, Believe in Us, I'm older now
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Critique écrite le 08 octobre 2023 par Pirlouiiiit
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