Chronique de Concert
Jay Jay Johanson
J'arrive donc au Cargo de Nuit avec une légère appréhension... Et puis, une scène avec deux claviers (ceux de son fidèle Erik Jansson) et un micro pour tout équipement, ça n'était pas fait pour me rassurer... Où sont les guitare et batterie dont tu t'entourais parfois autrefois Jay Jay ? Bon, pas trop de stress non plus (ses derniers concerts vus il y a une dizaine d'années m'avaient toujours laisser repartir avec une mélancolie joyeuse dans la poitrine)... Mais quand même... Et puis ce n'est pas le mac portable installé devant lui quand il arrive qui va me rassurer...
Heureusement, il n'aura fallu à peu près qu'une seconde et demi avant que je ne sois rassuré. Le temps que Jay Jay ouvre la bouche et fasse entendre sa voix sur l'inaugural Alone Again : "How could a love like ours come to an end ? we had it all but lost it 'round the bend, there's something that I'll never understand"... Moi non plus, Jay Jay, je ne comprends pas comment on a pu en arriver là. Cette voix ! Ces textes ! Certes, tu n'es pas un rigolo, en tout cas, tes chansons, à part rares exceptions comme le I'm Older Now que tu chanteras en toute fin de set son bien souvent subtilement déprimantes. Certes, tu n'es pas une bête de scène dansante. Certes, tu n'as pas le charisme assuré d'un leader de groupe de rock... Mais QUELLE VOIX !
Du haut de ses presque deux mètres, Jay Jay Johanson me colle instantanément des frissons dans le dos... De ceux qui remontent comme ça, de là à ici en faisant le tour du dos... Et je me dis que j'ai bien fait de venir, que quoi qu'il arrive maintenant, ces quelques secondes de frissons valaient le voyage. Et je ne dois pas être le seul à avoir eu ces frissons, parce que je n'ai quasiment jamais vu un public aussi attentif et aimant que celui venu te voir ce soir là au Cargo, Jay Jay ! Pas un bruit quand tu chantes... Quand je me suis retourné, je n'ai vu que des visages radieux fixées sur ta tête d'ange, des oreilles à l'affût, des corps accompagnant tes rythmes et des lèvres murmurant tes chansons...
Et le voyage ne faisait que commencer : pour ma plus grande joie, tu n'as pas chanté que des titres récents, tu as choisi de passer en revue ceux qui font que tu restes une perle de ce qu'on appelait trip-hop (sans doute à la hauteur de ces Portishead que tu aimes tant). Entre Milan, Madrid, Chicago, Paris, tu nous as rappelé que The Girl I Love is Gone, et que même si on n'est plus tout jeunes ("I'm Older Now, much older than I was, when I was young") ça peut encore blesser (It Hurts me so). Un mal, oui, mais un mal pour un bien, qui réussit même à faire passer en beauté On the Radio, le titre introductif de l'album de la rupture.
Il y a aussi eu de beaux moments avec tes nouvelles chansons, Jay Jay. Wonder Wonder, Liar ou la poignante My Mother's Grave ont été de sublimes découvertes... Alors oui, comme tu le dis toi même, Quel Dommage ! de t'avoir perdu de vue pendant si longtemps... "This was supposed to last forever"... Mais c'est reparti, mon Jay Jay ! Maintenant, je sais que you "never meant to cause me sorrow", et la première chose que j'ai faite en me levant le lendemain de ce concert, c'était essayer de rattraper mon retard. Filler dans un des derniers magasins de disques du coin (et oui ça existe encore !), et aller acheter ton dernier album (Self Portrait). Il faudra que je retrouve ton précédent aussi (Rush), parce que ton interprétation de ce Rush que je n'avais fait qu'apercevoir il y a quatre ans me laisse penser que cet album là aussi doit être un bijou. "I guess you feel the same way too, I know you're still in love with me" chantes tu sur ce titre... Je ne peux que te l'avouer : oui.
Un extrait vidéo (par Francesco) :
https://www.myspace.com/jayjayjohanson
Critique écrite le 04 avril 2009 par Chlorophil
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> Réponse le 07 avril 2009, par cali
Que dire si ce n'est que je suis entièrement d'accord avec cette critique. Je ne peux qu'ardemment conseiller à son auteur d'également jeter une oreille attentive au très beau "The Long Term Physical Effects Are Not Yet Known" (j'ai triché je le connait pas par coeur...), album sorti entre "Rush" et "Self Portrait". D'ailleurs si je lis entre les lignes de ta chronique, tu risques d'être déçu par Rush (que j'ai toujours laissé à coté de Antenna sur l'étagère)... Donc un bien joli moment dans un bien joli lieu et ce malgré les craintes évoquées par le "line-up". Thanks Jay-Jay Réagir
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