Chronique de Concert
Jean-Louis Aubert
La Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand 16 octobre 2002
Critique écrite le 17 octobre 2002 par Pierre Andrieu
A l'instar de l'éditorialiste en manque d'inspiration se servant de sa liste des courses en guise d'édito, le chroniqueur de concerts se trouve avec Jean-Louis Aubert avec une peur de la page blanche renforcée par un dilemme assez cruel : descendre en flammes pour faire le malin, dire que c'est génial pour contenter les fans ou écrire ce qu'il pense réellement... La solution de la liste des "points faibles" puis des "points forts" est donc adoptée à l'unanimité !
Points faibles de Jean-Louis Aubert :
1- Les textes de ses morceaux sont un peu niais, le côté écolo révolté qui vocifère autour du feu des chansons d'amour pour les couples de 35 ans peut donner de l'urticaire aux personnes sujettes à ce type de problèmes !
2- Le côté indéniablement démago de ses propos avec le public : "l'Auvergne, c'est beau", "les gens sont jolis", "merci d'être venus", la chanson sur Cuba...
3- L'accoutrement du maître de cérémonie : les serviettes et les peignoirs portés lors des rappels sont de véritables tue-l'amour !
4- Les soli de guitares, s'ils ont un peu disparus par rapport à une époque pas si lointaine, font parfois leur réapparition et occasionnent des grincements de dents incontrôlés !
5- Le morceau Locataire est vraiment exécrable : musique fadasse, texte niaiseux, arrangement à rallonge : une purge !
6- Les titres de Comme un accord ont le mérite d'être plus sobres que les précédents méfaits du monsieur mais, malheureusement, cette économie de moyens permet de se rendre compte de l'indigence des textes et des musiques (voir plus haut...)...
7- Les animations reprenant le thème de certaines chansons sur le fond de la scène sont d'une ringardise assez incroyable : on se pince pour le croire ! Qui est responsable de ça ?
8- Les personnes qui essayent de chanter plus fort que J.L.A. sur les morceaux qu'ils reconnaissent...
Points forts de Jean-Louis Aubert :
1- Il est content d'être là, il sourit, il parle... Dans le monde impitoyable de la variété française, tout le monde ne peut pas en dire autant !
2- Il respecte ses musiciens, il les présente et leur laisse une place de choix...
3- Il se donne sur scène et forcément, il sue beaucoup : obligé de revenir avec une serviette autour du cou lors du premier rappel et un peignoir ridicule en deuxième rappel, cela le renvoie donc dans la catégorie "points faibles".
4- Les titres de Téléphone : Au cœur de la nuit, Argent trop cher, New-York avec toi, La bombe humaine, Le jour s'est levé, Un autre monde, Ça (c'est vraiment toi). Pour ne pas lasser l'auditoire, il place ces titres entre ses morceaux solo plus récents et il les joue avec fougue ! Le trentenaire peut ainsi se remémorer ses jeunes années où il écoutait le groupe Téléphone chez lui, à l'école, en boîte de nuit, lors de soirées, en voiture, à la télé...
5- Les petites caméras qui filment les musiciens sont "très gadget", bien sûr, mais quand le visage de Jean-Louis Aubert, chantant en direct, se retrouve pris dans une bulle qui rebondit doucement sur l'écran géant, on se dit en soi-même : c'est beau la technologie ! Eviter d'utiliser des substances psychotropes sinon risque de désagréments !
6- Richard Kolinka qui, même s'il ne peut s'empêcher d'être très exubérant, fait plaisir à voir : son sourire et ses facéties prouvent qu'il n'est pas blasé !
7- La voix de Jean-Louis est restée intacte, même si elle est parfois fausse ; on est immédiatement transporté 20 ans en arrière !
Le résultat des courses ? On a passé une assez bonne soirée au milieu d'un nombreux public ravi par ce concert où il a pu danser, chanter et communier avec son idole. On ne se procurera pas les disques, on ne se lancera pas dans l'achat d'un t-shirt, d'une affiche ou d'un disque live mais on se souviendra d'un concert sympa et sans prétention donné par un éternel adolescent à l'optimisme un peu béat ; on ne peut pas demander à Jean-Louis Aubert d'être quelqu'un d'autre !
Critique écrite le 17 octobre 2002 par Pierre Andrieu
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