Chronique de Concert
Jean-Louis Murat & The Delano Orchestra
Contrairement à Pierre Andrieu, je n'emploierai pas des termes comme énormissime ou excellentissime car l'excès en toutes choses dessert souvent le propos d'origine. Je dirai juste que le Delano Orchestra est composé de très bons musiciens et je suis d'accord que l'alchimie entre Morgane Imbeaud et Jean-Louis Murat était parfaite, leurs voix sont à l'unisson.
En ce qui concerne le choix de la set-list, je regrette un peu la permanence de "Qu'est-ce qu'au fond du cœur ?" sur tous les concerts qui a le mérite de posséder un bon riff de guitares mais est tout de même assez pauvre au niveau des paroles, "Mujade Ribe" n'est à mon avis pas époustouflant mais un peu abscons, en revanche "le Blues du Cygne" est une merveille aussi bien sur scène (elle peut être étirée à l'infini ... je pense au final du concert d'Uriage) que sur disque, cette chanson est une vraie réussite, elle caracole aux côtés du très réussi "Frelons d'Asie", je dirais que ce sont les deux chansons-phares de chaque concert et leur petite sœur est "Vallée des Merveilles". "Les Ronces" sont plus ou moins bien interprétées en fonction du lieu et du moment, la dernière interprétation étant à mon avis trop lente.
"En direction du Crest" était un choix courageux car pas simple à entamer... mais pari réussi (refrain très entraînant, lancinant même) "Michigan", rien à redire, comme d'habitude une belle interprétation qui peut prendre des formes très multiples selon l'humeur du chanteur, "Long John", aucun avis, cette chanson me laisse de marbre, mais et là je ne suis pas d'accord avec Pierre Andrieu, "Passions triste"s a été très mal chantée, elle perdait toute sa beauté un peu... triste.
Je comprends l'introduction de "l'Au-delà" dans ce set essentiellement babelien, pour la raison qu'elle passe très bien sur scène mais j'ai aussi un regret, que "Chagrin violette" ne fasse pas partie du tour de chant (belle mélodie, ça passerait très bien).
Au sujet des tirades que Jean-Louis Murat a dispensé au public en tout début de concert, on souriait sur ses "métiers à la con..." ou "... ferait mieux d'aller cultiver mon potager" mais on aime moins les sorties d'un goût douteux sur les faits et gestes de Marianne Faithfull ou ses jugements sur Charles Aznavour. Quant à son couplet Souchy-Voulzon, je rêve d'un monde où on n'entendrait plus ce refrain qui commence à sentir le ranci. Donc, non, on n'a pas ri aux éclats. Mais on espère quand même qu'il ne s'arrêtera pas là, tout en reconnaissant que plus un album est réussi plus il est difficile de lui trouver un successeur.
Critique écrite le 02 décembre 2014 par Florence Lohéac
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