Chronique de Concert
Jean-Louis Murat
Mon Compte-rendu publié sur le blog www.surjeanlouismurat.com, toute l'actu de Jean-Louis Murat et un peu plus...
Configuration de "La Source" en assis/debout, comme prévu... 400/500 places assises, et un rectangle devant assez large (6 mètres sur 20), et cette large large scène... Donc pas la même configuration que le KAO, petite grotte. Je me place devant et on reste un petit moment tous seuls devant (avec deux autres fans) alors que les places assises prennent preneur rapidement... Un public pas de première jeunesse... mais qui s'avérera encore très vert ! Les jeunes... enfin, les plus jeunes, arrivent au dernier moment... ou pendant la première partie : Louise, petite jeunette blondissante et lolitesque (mais très sage)... mais qui assure joliment, malgré son âge... Dommage qu'elle ne nous livre qu'un seul texte en français. Accompagnée d'un groupe et électrifiée, ses chansons seraient sans doute très très accrocheuses. Reste plus qu'à trouver un nom...parce que les chanteuses à prénom, ça suffit comme ça.
Le maitre du lieu joue les monsieur Loyal gentiment, et rappelle que le chanteur interdit les photos et indique où se trouve les toilettes... C'est familial... mais c'est bien plein!
21h15 passé... et arrivé sur scène, tendu.
Pas de surprise : "La lettre de la pampa"... Jean-Louis Murat porte sa chemise à fleur bleue sous sa chemise de maquignon, jean bleu... ouh: c'est court, tout juste, 3 minutes... Trois riffs et le chant part....On s'inquiète un peu... Il prononce un truc que je ne comprends pas (bonjour? )... et c'est "Les rouges souliers".... Là, encore, pas de digression (4 minutes)... Je me rends compte que ça va être difficile de comparer avec le KAO où j'avais assisté au concert à 10 mètres de la scène... Je passe ainsi complétement à côté du light show cette fois... A priori, vu la large scène, je pense qu'il est moins efficace. Mais je n'en ai pas discuté avec des gens qui ont assisté au concert de plus loin... Autre chose : le son. Je n'ai pas vraiment le son de la salle. Mais celui des retours. J'ai plus de mal à comprendre les paroles. Bruno m'a fait même le retour... lui, pestant contre les techniciens qui ne mettaient pas la voix de Jean-Louis Murat suffisamment en avant, notamment quand il se déchainait sur la guitare... mon impression à moi était plus d'un laissez-allé du chanteur au niveau prononciation... semble-t-il plus décidé à s'amuser à la guitare... Un petit oubli de texte à noter sur un titre (je ne me rappelle plus lequel).. Autre remarque : pas de basse trop forte comme au Kao...
"Le champion espagnol"... Toujours les churs ("sa maison... sa maison")... super chouette... mais encore de la frustration que les morceaux n'aient pas le temps de s'installer... Moins de quatre minutes pour le coureur espagnol... Murat se déride un peu et sourit aux musiciens durant le morceau. Là, c'est enfin parti... mais avantage au KAO, pour l'ouverture où l'enchainement "qu'est-ce que ça veut dire", "sans pitié pour le cheval" enflammait illico...
Toujours l'impression d'enchainement trop rapide.... "Vendre les près" débute pendant les applaudissements"... Ah, c'est moi qui suis tendu ! Je passe un peu à côté de ce titre... C'est fidèle à l'album, et on ne sent pas un immense plaisir sur scène...même si je m'amuse à la fin de voir le regard attentif et légèrement dubitatif de Stéphane à la batterie pour suivre Jean-Louis sur la fin qui donne au morceau une petite prolongation pourtant soignée (5 bonnes minutes)...
Très beau "Haut Arverne" ensuite... Jean-Louis se lâche bien sur la voix, à la fin ("destins de choses..."), avec les choeurs en soutien (4,5)... et là, encore, on y va.. on y va... pas le temps de souffler... "Alexandrie" : le changement est brutal... mais saisissant...
Jean-Louis commence seul, avant d'être rejoint doucement par les musiciens. Au Kao, le titre m'avait un peu échappé mais là, c'est lui qui me saisit. Très beau court solo de Jean-Louis Murat. Belle émotion. Là, encore, un vrai vrai plus au niveau des choeurs (plus de 6 min). Le public apprécie, mais ça reste encore calme... Murat desserre un peu les dents mais ce n'est pas encore ça.
"Rémi est mort ainsi" (5) souffre un peu de passer après Alexandrie. Il me manque un peu les coups de sabre tels que sur l'album... Heureusement, le titre finit sur les "lalallalalla" que le public reprend un peu (sans que Murat ne le demande). Pas révolutionnaire mais de bon aloi....
"Sans pitié pour le cheval"... Belle cavalcade... Toujours les choeurs, toujours une belle guitare... mais 3 minutes... ah, c'est trop court (comme au Kao). Un grand morceau du Murat rock en tout cas!
Et dans la série "grand lièvre", on termine donc par l'autre grand morceau de l'album... "Qu'est-ce que ça veut dire"...
L'intro est différente du Kao... plus rapide... Bravo à Slim... et la guitare. ah... la guitare. Ouah, c'est vraiment bon. Mais le retour sur ses pattes est plus délicat et moins harmonieux. On oublie vite car le refrain est déjà là... accompagné d'une guitare absolument extra... Comme je le disais pour le Kao, ce titre méritait d'être joué "à chaud"... qu'il perdait à être joué au début... et là, sétépafo, sétépafo!... J'ai attrapé des frissons dans le bas du dos. Jean-Louis Murat se lance dans un solo d'enfer, et un "oooohh...." super... puis se déchaine sur les hellos... Pense-t-il à son père ? Moi, j'y pense. Le final est lui aussi très réussi, avec un retour au calme rapide mais bien maitrisé.
7 minutes qui méritaient le voyage... et qui me donnent des envies d'autres concerts. Gros succès dans la salle.
Mais ça continue d'enchainer... sur le passé... Puisque ça en est fini avec le Grand lièvre. Et j'ai l'impression qu'un autre concert débute: avec un Murat soustrait de ses obligations. Faut dire que c'est "mousse noire"... Et là, encore, ouah, quelle version! Très longue intro (3 minutes, faut dire que Murat en profite pour tomber la chemise en coulisse et boire un coup... Je me demande si Murat n'est pas superstitieux (en portant cette chemise qui commence à fatiguer au niveau des boutons, ce qui laissera découvrir son ventre)... Section rythmique impeccable ( et coup de boutoir de Stéphane)... et un plaisir évident du chanteur guitariste! "Qu'aurais-je manqué?"... Rien, j'étais à Grenoble ! Après ces deux titres endiablés, le public devient chaud, chaud ! Version de près de 8 minutes... alors qu'au Kao, on était en deçà... Une nouvelle preuve évidente, s'il le fallait, pour dire qu'un concert de Murat ne se reproduit jamais à l'identique... Sur cette tournée et la précédente, ce n'est pas comme cela a pu arriver certaines fois, avoir du mal à reconnaitre les morceaux (on garde les rythmes des chansons...), mais le chant, les guitares, les ponts musicaux, offrent à chaque fois de vrais surprises... sans que cela parte sur des impros étranges et des cris d'animaux... comme ça a pu arriver... et que certains n'aimaient guère... D'ailleurs, la suite est une vraie surprise pour moi, et n'a absolument pas eu lieu au kao :
Une longue intro débute, Murat frappe dans ses mains... puis entame... Sans qu'on l'entende trop au départ un " slim, slim, Slim!"... C'est une présentation des musiciens qui débute ! Il enchaine ainsi ensuite avec "Fred", répété de nombreuses fois... puis "Stéphane! Stéphane !" qui nous gratifie de quelques coups de baguettes magiques ! Vraiment sympa ! et très réussi ! C'est certes un exercice rebattu du concert de rock... mais on adore ça ! Et c'est "Yes sir" (6 avec la présentation) qui débute... Le public applaudit sans que Murat ait besoin de le demander...
"Vous allez chanter avec nous sur celle-là"... Là, encore, il rajoute quelques mots mais je ne les comprends pas... Très bel orgue de Slim.. Ce n'est pas un titre que je me réjouissais de réentendre. mais la très très longue intro est superbe.. et ça chante plutôt bien dans la salle... Sur la fin, le rythme s'accélère. puis on repart pour un petit chant tous ensembles... en frappant des mains. et ça réaccélère... "MERCI!!!!!" mais pas le temps de digérer après 8 minutes de dégustation. le prochain titre est enchainé : L'intro est très proche de ce qui était joué au départ de "yes sir"... Isabelle, à côté, muratienne historique me questionne pour savoir quel est ce titre... je me refuse de lui dévoiler... Faut dire; c'est impossible de deviner je pense... Le public a encore les mains chaudes... et ça frappe... et ça frappe.. et cette intro s'agrémente d'une guitare rageuse... "en avant à cheval"... JIM... Je relis qu'au Kao, je n'avais pas adoré...et bien... je trouve ce soir que c'est très bon... Les phrases en anglais sont excellentes, Jean-Louis est brûlant.
Public en délirium tremens ('malgré l'absence d'alcool dans la salle)....Encore une présentation des musiciens... des mercis, une main sur le coeur... et un "VOUS ETES FORMIDABLES"... dont on me dira qu'il est très rare.. Fred, Stéphane semblent ravis.. malgré la timidité... Fred esquisse un poing levé! Je repense au fait qu'on ne le voit pas "sauter"' sur cette tournée... Aurait-il dit adieu au sport ? Il est en tout cas sage... Peut-être le fait d'avoir accompagné papi Johnny ? (note pour plus tard: poser la question à Fred s'il va tourner avec Johnny sur ses prochaines dates).
Et c'est parti pour "Alcaline"... Jean-Louis a bien changé de guitare... mais j'ai l'impression que celle du KAO était plus grosse... C'est une Fender... L'intro me semble une nouvelle fois différente elle-aussi... On peut reconnaitre rapidement "alcaline". toujours une guitare très saturée. Jean-Louis s'amuse à aller tester des zones limite-limite... Je ne sais pas trop où on est... et je repense soudain aux chers têtes blanches assises en tribune... Ca doit être difficile pour certains... mais en volume, devant la scène, c'est fort sans être douloureux pour les oreilles. Pas de longue séance de stroboscope comme au Kao sur ce titre. On a droit à une séquence rallongée (11)car Jean-Louis Murat a un problème de guitare au milieu (on le voit triturer son cordon...), puis elle ne marche plus du tout... Un technicien vient le dépanner d'un câble... avec Murat persuadé que ça ne vient pas de là (il hoche négativement de la tête) mais c'est réparé... et du coup, Jean-Louis repart sur un couplet déjà chanté. Bien réalisé. Grand professionnel... Au cours du concert, il avait déjà indiqué subrepticement qu'il n'avait pas assez de retour entre deux vers...
Difficile là encore d'enchainer avec la suite... Mais à l'aide d'un orgue plaisant, et d'un Jean-Louis Murat incitant à chanter...on passe aux "voyageurs perdus" (7). On retrouve cette excellente version (Jean-Louis n'a pas l'harmonica comme il l'avait pris... pour ne pas l'utiliser... au KAO). J'apprécie le titre pour l'ambiance dans la salle, le chant du public... Jean-Louis me semble-t-il dit qu'"il y a plus de voyageuses que de voyageurs" quand le public chante...
2e rappel...
Toujours pas de surprise... et de titres sortis du chapeau de magicien... (sur la set liste telle qu'elle était indiquée sur scène ce soir figurait en option : 16 heures..et pas le cours ordinaire des choses...pour ce dont je me rappelle...) C'est donc le jour du jaguar... avec sa partie de guitare culte pour les muratiens que l'on retrouve rapidement, très saturée cette fois, avec écho.. L'intro est superbe et longue. A noter la présence du clavier...qui ajoute une note nostalgique mais un brin répétitive... avant qu'on ait droit à une petite rupture rythmique pour le dernier refrain et couplet... Jean-Louis ne déstructure pas le morceau, et interprète son texte (on a connu version plus débridée) mais le solo final accompagné de la batterie donne une bonne claque(8'5)...
Bravo, bravo... et "merci beaucoup".... Tout le monde semble absolument ravi... Et Jean-Louis aussi. 1h45 de concert, avec les prolongations liées au problème technique, la présentation des chanteurs...
Séance de dédicace dans le hall, calme et détendu... Tout le monde a droit à sa signature. Jean-Louis a dû demander depuis le Kao (où il était seul avec Jocelyne) d'avoir une baby carny sitter avec lui (une personne du tourneur) pour faire un peu la police si besoin (et refuser les photos si besoin)... mais pas besoin d'interventions... si ce n'est gérer la correspondante de la presse locale qui se prend pour Philippe Manoeuvre...
Après le concert, on entend les mêmes remarques qu'au KAO: "mon meilleur concert de Murat"... Une personne (pas Jocelyne) me dit qu'il s'agit du meilleur concert de la tournée... Murat étant nettement plus à l'aise qu'à Lyon... et montrant son plaisir d'être là en remerciant le public, présentant les musiciens... Effectivement, grâce à l'ambiance de la salle, on peut mettre devant le concert de Fontaine, mais dommage que le démarrage ait été plus difficile, plus tendu...
Je ne vais pas refaire les mêmes remarques que dans mon compte-rendu précédent sur la sélection des titres mais je reste sur le même regret... et l'ordre des titres du grand lièvre mériterait encore à être révisé: "sans pitié pour le cheval" pour débuter?...
J'ai oublié de remercier Jean-Louis Murat du concert en faisant dédicacer les maxi "au delà" et "mont sans souci"... alors:
MERCI JEAN-LOUIS MURAT !
merci d'avoir rendu hommage à l'AOC de the "Noise" de Grenoble... en délivrant de telles sons!
Je rajoute le commentaire sur FaceBook sur cet article de F. :
Pour avoir été là, je n'ai absolument pas ressenti la même chose que toi sur le déroulement du concert. On a eu un JLM détendu à souhait, qui a pris plus de temps sur ce concert que pour les autres, et outre un petit ennui de guitare, il a parfaitement joué et chanté, s'est lâché sans tomber dans ses travers, et est resté hyper concentré de bout en bout avec une envie d'être là qui s'est parfaitement sentie. Non vraiment, pour moi le Kao était un excellent deuxième concert de tournée, mais celui-ci sera dur à battre. NB : ne jamais se mettre au premier rang pour apprécier le son, les lumières et l'ambiance générale d'un concert. Tout était parfait.
Ma réponse : J'ai précisé effectivement que ça serait dur à comparer, et par rapport au Kao, j'ai juste évoqué le début du set... qui me paraissait meilleur... Par contre, dire "absolument pas la même chose" me chagrine un peu : ça veut dire que j'ai raté quelque chose dans mon Compte Rendu... oui, il était concentré et sa prestation a été excellente... mais sa concentration ou son trac, et l'enchainement des titres, m'a fait juste ressentir un peu de tension... mais rien de très étonnant chez Murat... à qui la perfection ne va pas si bien que ça... ;.)
A lire également, une interview de JLM à propos de l'album Le Cours Ordinaire Des Choses, ainsi que des entretiens avec Murat en novembre 2006 (sur Taormina), octobre 2004 (sur A bird on a poire), octobre 2003 (sur Lilith) et juin 2003 (sur le concert pour Koloko)...
Liens : www.facebook.com/pages/JP-NATAF, www.jlmurat.com, www.myspace.com/jlmurat, www.facebook.com/jeanlouismurat, https://twitter.com/jeanlouismurat, www.leliendefait.com, www.surjeanlouismurat.com.
Critique écrite le 16 novembre 2011 par surjeanlouismurat
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