Chronique de Concert
Jerome Sabbagh trio
Arrivés mercredi soir à DC nous voici partis pour NYC pour le week-end, au grand désespoir des enfants il faut bien le reconnaître. Bien que je sache que Les Village voice et Time-out que j'ai connus n'existent plus (en tout cas dans leurs formats papier) je n'ai pas pris la peine d'éplucher le web à la recherche de concerts ... ce week-end sera plutôt friend-driven et jazz.
En effet, Svet recevant toujours la newsletter de Jérôme (la mienne doit partir dans mes spams) c'est au Bar Bayeux que nous avons donné rendez-vous à Ira et Gaby. Et demain Steve nous a proposé de nous retrouver du côté de Tompkins Square pour un tribute à Billie Holiday. Tout juste descendu du bus (dans lequel le chauffeur a tenté de nous congeler) et après avoir retrouvé la chaleur des quais du métro c'est donc avec notre valise que nous débarquons au dit bar.
Comme à chaque fois que je rentre dans un de ces bars étroits tout en longueur je suis épaté par la différence d'ambiance entre l'intérieur (lumière tamisée, immense comptoir, tabourets hauts) et l'extérieur (il fait encore bien jour, tous un tas de mecs du quartier qui traînent autour, pas spécialement jazz)
Ce lieu est aussi doté d'une petite cour intérieure avec des tables et tous les compresseurs des Clims qui surchauffent et dégoulinent. Vu la chaleur humide et surtout le fait que c'est là que Jérôme s'apprête à jouer nous testons bien évidemment dedans.
La première fois que j'ai vu Jérôme c'était en 2003 grâce à Florence alors que je venais d'arriver à NY, c'était à l'Europa Club, en 2004 au Cornelia Street Cafe, en 2011 à Paris au Sunset et même en 2017 au JAM à Marseille. Et même si j ai un peu perdu le fil de sa discographie c'est avec plaisir (et la garantie de passer un bon moment) que je suis là.
Les gens dehors fêtant un anniversaire c'est avec la mélodie bien connue que l'on doit aux surs Patty et Mildred Hill d'après Wikipedia, que le Jérôme Sabbagh trio commencera. Dans ce nouveau trio (pour moi) il est accompagné de Rick Rosato à la contrebasse et de Kush Abadey à la batterie.
Il annoncera le premier morceau ... je comprendrai The ditch mais n'en trouvant aucune trace dans sa discographie, j'ai un doute. Qu'importe le nom, en tout cas un beau et long morceau pendant lequel je remarquerai que Jérôme tient son saxo sur la gauche, qu'il n'a pas besoin de souffler trop fort pour faire des merveilles et surtout qu'il sautille en permanence
Très vite un chouette solo de contrebasse puis un jeu de question réponse entre le saxophone et la batterie. Je me ferai la réflexion que mes goûts ont bien évolué depuis ce premier concert de jazz chez Small's début 2000 où je m'étais dit que le jazz n'était pas pour moi, surtout lorsque le batteur joue avec des balais.
Et les balais Kush s'en servira une grosse partie de la soirée. Quand il ne joue pas Jérome écoute et s'efface physiquement en se décalant pour donner toute la lumière à Rick et Kush. Au début de certains morceaux il lui arrive de donner quelques instructions "Trust me" murmure t il au contrebassiste qui a l'air sceptique sur une séquence.
Et en effet il faut bien car le résultat est là. Fluide, limpide, doux et chaleureux. Entre les morceaux Jérôme nous rappellera l'existence d'un seau au bout du bar "pour ceux qui se promenent encore avec du cash" (espèce en voie de disparition en effet) et pour les autres un QR code au mur pour donner pour les musiciens. Dans ces moments-là, rien ne veut un bon chapeau qui circule.
Dans le bar pas mal de gens qui n'ont pas l'air là par hasard et/ou du métier. Jérôme invitera d'ailleurs un certain Jay ou Kay à la batterie le temps d'un morceau et d'un solo sans balais et plein de puissance; il invitera aussi un certain Mike à la contrebasse qui, lui, préférera rester au bar.
Le concert finira avec une ballade du nom de Chelsea bridge tout en douceurl comme cela avait commencé. Ayant fini notre bière à 8+1 dollar j'irai féliciter Jérôme pour ce très beau moment, échanger sur quelques souvenirs communs et puis nous filerons en Uber (ces derniers ayant remplacé toute forme de taxi dans Brooklyn) direction Bedstuy.
Le lendemain nous avions prévu de retrouver le tribute Billie Holiday mais ça se transformera en une deuxième tournée de Mint Prosecco lemonade, protégés d'une pluie battante par les cabanes en bois qui ont fait leur apparition dans les caniveaux pour aider les restaus dans leur lutte contre la Covid.
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Critique écrite le 18 juillet 2021 par Pirlouiiiit
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