Chronique de Concert
Jessie Evans + Andromakers (Les Femmes s'en mêlent)
Pour ma part je garde un souvenir encore ému du formidable passage de la trop méconnue A Girl Called Eddy en 2005 et attendait pas mal de cette soirée, délaissant bien volontiers (et à raison) match de l'OM et concert de toute façon complet de Biolay pas très loin.
D'abord inquiet pendant la semaine d'une possible annulation (une promotion une place achetée une offerte balancée dans la semaine, c'est sympa mais pas très rassurant), soulagé par son maintien (merci le PAG, vraiment) mais un brin déçu d'arriver dans une salle très peu fournie.
Dommage pour les Aixoises d'Andromakers qui ouvrent la soirée devant une assistance clairsemée mais attentive.
Déjà écrit tout le bien que je pensais d'elle aux festivals Marsatac, je ne peux que persister et signer : on a ici affaire à un des groupes locaux les plus précieux de l'époque.
Évidement il faut aimer la synth pop intimiste, les sonorités vintage (clavier, xylophone, cowbell...) et les voix vertigineuses.
Celle de Nadège, toujours aussi habitée, évoque à plusieurs reprises de bien audacieux modèles (Björk, Bat For Lashes) tandis que sa complice Lucille est aussi discrète qu'habile pour tisser des mélodies et ambiances agréables à l'oreille, moins électronique et plus organique qu'auparavant.
A l'écho déprimant de la salle ce soir le duo, pas décontenancé mais sans doute un peu triste, répond de la manière la plus exigeante et gracieuse avec une musique déjà familière, qui ne demande qu'à être entendue, encouragée, pourquoi pas remixée, dans tout les cas vivement appréciée.
Ne ratez donc pas leur prochain passage dans le coin.
Un peu plus de monde pour la suite, et quelle suite, assurée par Jessie Evans.
Autant être franc je ne connais pas du tout son passé décrit comme gothique au sein du groupe The Vanishing mais sur les conseils avisés d'une amie connaissant mes goûts, j'ai succombé il y a peu à son album "Is it fire" sorti l'an dernier dans l'indifférence générale.
Peu probable que cette aberration subsiste avec la dizaine de dates Françaises qui vont suivre si ses concerts, et on n'en doute pas une seconde, sont du même acabit que celui-ci.
Bon déjà quand on annonce sa venue sur un re-edit du thème d'"Un homme et une femme" de Francis Lai c'est gagné, on est déjà amoureux.
L'homme de la situation c'est Toby Dammit, batteur dont le jeu syncopé et explosif n'a d'égal que la classe de son noeu papillon.
Une légende des fûts qui a accompagné Iggy Pop par le passé, embarqué cette fois dans une collaboration toute aussi explosive, la touche de glamour en plus.
Alors à propos de la passionnée et passionnante Jessie Evans, que dire sans tomber dans l'avalanche de dithyrambes qui plombe régulièrement mes chroniques les plus enthousiastes ?
Une artiste complète, là ou d'autres pourraient juste se contenter de chanter bien accompagnée, elle joue du saxo, danse, se contorsionne même, avec comme seule potion magique apparente, une tisane (!).
Les quelques bouteilles d'eau qui trainent sur scène, ce sera pour asperger ma gueule et celles des premiers rangs.
Premiers rangs dans lesquels elle n'hésitera pas à se mêler pour des danses endiablées, semant un trouble mémorable chez votre chroniqueur de service.
Moquant gentiment les groupies hystériques d'Adam Green dans ces mêmes lieux il y a une quinzaine, je suis ici grillé en flagrant délit de coup de foudre par la dream team des photographes de Liveinmarseille mais qu'importe, le spectacle vaut largement cet emballement aussi bien visuellement que musicalement.
Outre son indéniable pouvoir de séduction, la force de Jessie et de son chic type, c'est quand même la musique proposée.
Un dépoussiérage festif et tribal de musiques qu'on associe plus volontiers aux trente glorieuses qu'aux rythmes robotiques et froids de cette époque de crise.
Jessie, seul vrai remède à la morosité ambiante ?
Mambo, Cha cha cha, Salsa, avec un soupçon de jazz et aussi une bonne louche de rock Vaudou.
Telle une nièce cachée de Screamin Jay' Hawkins la miss nous jette un sort imparable (en gros, danse ou rentre chez toi) et à l'instar d'un Arthur Brown elle met littéralement le feu, les pieds et hanches lui disent merci.
Un drôle de cabaret à l'esprit un peu punk, qui dans les rares moments calmes rappelle l'intensité d'une Siouxsie également.
Ajoutez à cela quelques instruments exotiques et des samples particulièrement bien utilisés et vous obtenez un spectacle total.
A voir l'attroupement vers le stand de merchandising après ce show époustouflant, il semble que la plupart des happy few ont apprécié ce (trop) court moment.
Mais soyez bien sûrs que ce compte rendu est très, mais alors très loin de retranscrire le plaisir ressenti ce soir.
Critique écrite le 22 mars 2010 par sami
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