Chronique de Concert
The Jim Jones Revue + Parlor Snakes
Un pianiste stylé à la Jerry Lee Lewis.
Le Jerry Lee quand il était encore jeune et qu'il épousait encore sa cousine, hein...
Mèche de cheveux comprise.
Un guitariste échappé d'un film de Jim Jarmusch ou de Aki Kaurismaki, genre vieux rocker perdu dans un monde oublié.
Un chanteur dandy à la voix éraillée.
Attention, pour le chanteur, le poil doit être lisse, le cheveu brillant et la voix bien polie au papier de verre.
C'est important.
Sinon, ça le fait pas.
Ajoutez à cela une section rythmique bien carrée.
Mettez le tout dans une petite salle bondée de 290 pinpins, de type Poste à Galène, à la moyenne d'âge certes un peu élevée mais avec pas mal de jeunots néanmoins.
Branchez l'électricité.
Pogotez un tantinet en prenant soin de renverser votre bière sur le cuir du voisin pour l'hydrater.
Slammer deux ou trois fois en imprimant doucement l'empreinte de votre chaussure sur le front du rocker d'à côté.
Vous pouvez, en suggestion, arroser votre gosier d'une ou deux petites Pelforth ou Duvel...
Dégustez alors un concert de Jim Jones Revue sans modération !
Du véritable Rock Garage sixties!
Et, à l'attention des incultes et autres cuistres contrariants, je dis bien GARAGE SIXTIES !!
Je dis ça comme ça, pour Kinder Pingui et le fan de Scorpions, là, entre autre...
Parce qu'on est quand même plus près des Sonics ou des Count Five que de Little Richard ou Charlies Feather, je trouve...
Mais laissons ces querelles de clocher qui me vaudront surement de violentes représailles et une inscription sur la black list des chroniqueurs de côté, pour nous intéresser à cette bonne soirée en forme de surprise.
Surprise car, en ignorant que je suis, je n'avais fait qu'entendre parler de Jim Jones Revue sans en avoir écouté la moindre note. Mais mes potes, en gens de goût avisés m'avaient dit : "putain, sa mère, y déchire tout sur scène les Jim Jones !!" (ils sont avisés mais ils parlent mal...)
Et je dois dire que je n'ai pas pu leur donner tort !
Car ça tient la route sur scène et ça tient la route dans les oreilles, tout ça...
Leur présence scénique est certaine et puis, comment ne pas tomber sous le charme d'un chanteur aux ongles pailletés ? C'est qu'il sait prendre son public par les sentiments, le bougre. Regards perçants, poses, mouvements suggestifs du bassin, bref, la panoplie d'un bon frontman dans un groupe de Rock n'Roll.
Musicalement, leur rock garage est varié, largement plus varié que celui les Lords of Altamont par exemple.
Les différentes ambiances sont suffisamment bien pesées et homogènes entre elles pour vous permettre de rentrer dans le show sans vous perdre et surtout sans vous lasser.
Z'êtes pas gagnés par la monotonie, voyez?
Z'êtes plutôt gagnés par le boogie woogie flu !
Never let you go, ses congas et son jungle beat à la Bo Diddley version Sonics.
Chain Gang et son tempo lourd et menaçant.
7 times aroud the sun aux trois voix posées sur son beat de batterie et quelques accords de piano, style hymn gospel tout à fait à inattendu mais fort à propos !
Et le piano hypnotique et inquiétant sur Eagle eye ball , yeah, transcendant !
J'ai bien accroché au très beau Midnight ocean aussi, lors du rappel, et son léger côté dark, comme si une effluve de Joy Division et une goutte de Nick Cave étaient tombées dans leur Rock n'roll vintage au détour d'un riff...
Bref, c'est pas compliqué : j'ai commencé la soirée en écoutant nonchalamment un groupe au nom de Jim Jones Revue et j'ai fini le concert à me laisser envahir le corps et l'esprit par leur zique et à pogoter.
C'est un signe.
Et un bon.
C'est que ça m'a plu.
Ça fait du bien.
Seul regret éternel, la durée du show.
Mais c'est une habitude aujourd'hui, 1h20, pour la grande majorité des groupes, c'est le grand maximum.
Va falloir que j'arrête de râler, mais je râle quand même. D'accord il font du rock style 60's, mais c'est pas la peine de pousser la nostalgie jusqu'à proposer la même durée des shows qu'à l'époque. Sinon, on va bientôt se retrouver avec des concerts de 40 minutes ! Ou alors il faut faire les même prix des places qu'à l'époque...
hum...
Springsteen, ils sont devenus fous... pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font... enfin si, j'exagère un peu quand même, ils font du Rock n'roll et ils le font bien. Sans blah blah et avec de l'énergie.
OOOOOOOOOhhhhhhhhhhhhh!!!!!!!!
Et j'allais oublier de dire un mot sur Parlors Snakes, le groupe assurant la première partie !
Je pourrais tout à fait en dire du bien en deux mots, même si je ne suis pas un fervent adepte de ce type de rock un peu arty, et c'est d'ailleurs ce que je vais faire !
Car à l'écoute de leur musique, des références comme les Stooges (de Fun House), Television ou Patti Smith sont venues taper à mon cervelet.
C'est que ça pouvait pas être mauvais, hein ??
J'irais même jusqu'à dire que c'était agréable, autant visuellement que musicalement.
Tout repose peut-être un peu trop sur la chanteuse au talon rouge comme son synthé, le reste du groupe me paraissant un chouïa trop statique mais les compos tiennent le choc. A revoir à l'occasion.
Bon, allez, pour ceux qui n'ont pas suivi, qui sont fatigués ou qui ont tout simplement eu la flemme de lire ce torchon virtuel sans inspiration:
Résumé de la chronique dans laquelle j'ai employé 9 fois le terme Rock n'Roll pour parler de Jim Jones Revue...euh, 10 fois, disais-je donc :
Jim Jones Revue, c'est de la bonne cuisine Rock n'roll, genre gastronomique traditionnel. Y aller sans crainte d'être déçu !
Critique écrite le 09 décembre 2012 par Jorma
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> Réponse le 16 décembre 2012, par Philippe
FIFTIES, sisisi, je persiste et signe, et moi aussi j'ai des disques des Sonics et de Count Five à la maison, môssieu. d'abord moi je connaissais The Jim Jones Revue avant de venir, je sais comment ça sonne sur disque mais évidemment avec le prisme scène - son gonflé, ça a pu vous sembler déborder sur les 60's, si vous insistez.... Cela étant, me traiter de fan de Scorpions alors qu'on s'est croisés à leur concert CA c'est vraiment un coup bas. Je ne vous salue pas, camarade Jorma. PS très jolie chronique gonzo par ailleurs. Réagir
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