Chronique de Concert
Jo Wedin & Jean Felzine
Après le mouvement interplanétaire #balancetonporc, et le non moins renommé local #balancetonsexe avec le passage de Rocco Siffredi dans notre chère ville il y a 3 semaines, on pourrait, après la soirée passée avec Jo Wedin & Jean Felzine au Baraka ce samedi soir, ajouter à cela #balancetonexpression, avec pour argument non pas une, mais deux confirmations :"y'a que les cons qui ne changent pas d'avis", et "Ne fais pas d'un cas particulier une généralité" ou plutôt "ne fais pas d'une généralité, une généralité". Car d'un point de vue tout à fait subjectif, je n'aime, en général, ni la pop chantée en français, encore moins celles aux influences sixties, et très rarement les voix féminines. Exceptions il y aura sur ces trois critères ce soir, comme un dépoussiérage de mes vulgaires préjugés personnels, et quand on atteint ce niveau de "put.. ces morceaux sont trop bien foutus" qui hante nos pensées tout au long du set, on ne peut que s'abandonner au charme de ce groupe.
Jo, leader suédoise de MAI, s'est associée, à Jean, de Mustang, pour sortir en fin d'année dernière un premier album sous le nom de "Pique-Nique", et nous présentent ce soir un live au son rétro pop sixties, teintés de rocksteady, soul et disco. Le duo glamour, elle au clavier, lui sur sa guitare Archtop, et leur acolyte à la batterie, nous délivrent un set enjoué composé de pop dansante, légère et sexy, véhiculant des messages forts, parfois sombre, remaniant souvent le thème de la relation sentimentale, de la jouissance à la déception, avec un point de vue franc et élégant, sans mièvreries, et relevé d'une touche d'ironie. La contradiction est intéressante, et donne de la profondeur à ce sujet pourtant souvent abordé. Si on ajoute à cela l'harmonie parfaite des voix et leur complicité, du regard au geste, le public présent ce soir ne peut que succomber à cette délicieuse osmose.
On notera les incontournables "Chanter, baiser, boire et manger" et "Les hommes ne sont plus des hommes", deux véritables tubes aux mélodies entêtantes, ainsi qu'"Idiot", subtile ballade posée. Après une petite parenthèse anglophone avec deux titres, tout aussi séduisants, dont une reprise sensuellement interprétée d'"After Laughter (comes tears)" de Wendy Rene, Jo nous dévoile ensuite, au travers d'un nouvelle compo, l'émotion de sa langue natale, aux sonorités suaves plus qu'intéressantes, et on en redemanderait volontiers. Petite déception tout de même, puisqu'on nous annonce qu'il n'y aura pas de rappel, suite à un mystérieux "problème technique", qui nous laisse tous sur notre faim...
Mais pour remédier à cela, on pouvait assister, le lundi suivant, à leur passage à Radio Campus pour l'émission enregistrée de Live In Room avec interview et concert. Et comme vous étiez un peu mou ce lundi, que la motivation de la reprise du travail s'est soldée par un avachissement dans le canapé quand vous êtes rentrés le soir, vous avez manqué ce moment magnifique d'une dizaine de morceaux en guitare-voix, qu'on a savouré à la manière d'un live privé intimiste, ce qui, il faut l'avouer, n'était pas pour nous déplaire non plus...
Photos : Yann Cabello (album complet ici) www.yanncabello.com, www.facebook.com/yann.cabello.7, twitter.com/YannCabello, instagram.com/yanncabello...
Critique écrite le 27 mars 2018 par Dissy
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