Chronique de Concert
John Carpenter
C'est une armée de lecteurs de "Mad Movies" et de "L'Ecran Fantastique" qui fait un triomphe à John Carpenter lorsque celui-ci pénétre sur la scène du Grand Rex, le jour de l'élection de Donald Trump. Auteur de "B movies" fauchés naviguant du Thriller au slasher, Carpenter est cependant devenu à juste titre un cinéaste totalement culte. Dans les années 70 et 80, grâce à une créativité hors norme et à un certain génie de la mise en scène, le réalisateur américain a pondu de vrais bons films ("Assaut", "Halloween", "The thing") et une uvre plus que singulière ("Christine", "New YorK 1997", "Vampires", "Fog"...) et extrêmement rentable. Et ce sans la moindre concession au politiquement correct et aux diktats des grands studios hollywoodiens.
La musique est extrêmement importante dans les films de John Carpenter, puisqu'elle est quasiment à chaque fois un personnage à part entière et systématiquement un élément incontournable de sa mise en scène et de l'ambiance de ses films. Chose rare, même si d'illustres prédécesseurs comme Chaplin l'ont fait avant lui, Carpenter compose lui-même la musique de ses films. De son propre aveu, c'est surtout par nécessité économique, plus que la volonté d'affirmer ses talents de compositeurs qu'il a signé la globalité de ses BO, à l'exception de "The Thing" qu'il avait confié Ennio Morricone car il avait, une fois n'est pas coutume, l'enveloppe budgétaire suffisante.
Totalement synthétique, minimaliste et répétitif à l'opposé de John Williams et des compositeurs marquants de l'époque, la signature musicale Carpenter a fait de lui l'un des pionniers reconnus de la musique électronique. Il faut dire qu'en dehors de François de Roubaix, presque personne ne s'aventurait à composer exclusivement des BO sur des synthétiseurs et des machines dans les années 70... Les thèmes d'"Assaut", "Halloween" ou "New York 1997" sont, 40 ans après, devenus des classiques repris ou remixés par des groupes d'électro comme Zombie Zombie et Carpenter fait aujourd'hui office de référence incontournable pour des groupe comme Air, Turzi, Jean-Michel Jarre ou Daft Punk.
Comme Carpenter a le sens de la mise en scène, il a rapidement compris qu'il ne fallait pas qu'il se présente comme un DJ ou comme l'orchestre des Silver Apples, seul derrière son synthétiseur pour faire vivre sa musique en live. C'est donc accompagné par un vrai groupe de rock (basse guitare, batterie) formé par des musiciens énergiques d'une vingtaine d'année, parmi lesquels son fils l'accompagne au synthétiseur et son neveu, qui est aussi le fils d'un des frères Davies des Kinks, à la guitare électrique.
C'est avec des versions surpuissantes du Thème de "New York 1997" et du thème d'"Assaut" que cette troupe de choc entame le concert, sous les cris de furie d'une meute de geeks en plein orgasme. Les cris d'extases devinrent encore plus puissants quand les images des films des thèmes joués apparurent sur un grand écran derrière le groupe au milieu d'un très bon light show.
De nombreux clins d'il à la filmographie du maître de cérémonie ponctuent le set. C'est une scène envahie par les fumigènes qui sert d'écrin à l'interprétation du Thème de "FOG". Pour le Thème d'"Invasion Los Angeles", tout le groupe se munit des fameuses lunettes de soleil de Roddy Piper sous les cris hystériques des inconditionnels de la filmographie.
Carpenter rend aussi hommage à Morricone en interprétant le thème de "The Thing" et passe en revue les grands thèmes de sa filmographie au cours du concert : "Halloween", "Big trouble in little china", "Le Prince des ténèbres", ou de "L'antre de la folie"...
Critique écrite le 14 novembre 2016 par lol
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