Chronique de Concert
John Maus (TINALS This Is Not A Love Song Festival 2018)
Ouch ! Il faut avoir le cur bien accroché pour attaquer direct peu après 18 heures dans la grande salle de Paloma avec le concert du gentil taré John Maus, qui joue en ouverture du deuxième jour du This Is Not A Love Song Festival. Venu présenter ses derniers disques Screen Memories et Addendum, le mec se lance dans un set mémorable et complètement hystérique où son comportement incontrôlable (il hurle comme un possédé, se met des coups de poings et des gifles dans la tronche etc.) est en claire opposition avec la musique délivrée, une sorte de synth pop à la fois mystérieuse, planante, gothique et remuante.
Un truc plutôt dérangé certes, mais qui pourrait être assez lisse (il y a beaucoup de synthés un peu kitsch qui sonnent parfois à la A-Ha !) si tout cela n'était pas chanté par un vocaliste totalement habité faisant penser à un croisement audacieux entre Ozzy Osbourne (il y un air de ressemblance entre les deux et leurs côtés psychiatriques les rapprochent) et Iggy Pop, pour la déglingue scénique et les litres de sueurs déversés. Un croisement réalisé sous le haut patronage de John Carpenter, auquel on pense pour cette fascinante utilisation des synthés délivrant des ambiances zarbis foutrement malaisantes.
Entouré par un batteur, un bassiste et un claviériste, qui ont l'air de bien halluciner (comme le public, d'ailleurs !), John Maus réussit le tour de force de faire enter la plupart de la foule dans son infernale spirale électronique, à la fois cinématique et étrange. Le son proposé est dansant, évocateur et totalement barré, Maus pouvant chanter comme un être à peine sorti de l'asile juste après avoir vocalisé à peu près "normalement". La schizophrénie du truc interloque, laissant l'impression d'assister à un show assez rare où un mec bipolaire se sort les tripes pour tout donner à son public, en allant parfois très loin. Quand il franchit les limites, on a mal pour lui, surtout quand on comprend (au bruit) qu'il se frappe réellement le visage entre deux cris bestiaux ! En live, John Maus autorise à vivre une expérience vraiment à part...
Photos : Titouan Massé www.facebook.com/titouanmassephoto, titouanmasse.tumblr.com, www.flickr.com/photos/titouanbzh, twitter.com/titouanbzh
Critique écrite le 28 juin 2018 par Pierre Andrieu
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