Chronique de Concert
Les Jolis + The Hatepinks
Alors prêt pour un dernier shoot de haine rose ?!
Machine à Coudre et samedi oblige, la salle se remplie tardivement mais le peuple répond présent, l'image du foudroyant concert d'adieu des Gasolheads bien blottis dans le coin du cerveau stockant les endorphines. Ce soir, c'est clair, on se finit ! Ou pas.
C'est les Jolis, nouveaux dandys du rock marseillais, qui assurent la première partie et la descendance niveau consanguinité. Ca doit bien être la première fois où je suis concentré (comprendre passablement sobre) au moment de les voir. Aussi je dispose de la fraicheur jouvencelle de la découverte.
Si sur disque les Jolis sonnent comme un mix plus ou moins improbable entre les Dogs (pour le meilleur), la nouvelle vague parisienne (pour le pire) et les consanguins marseillais (Hatepinks et Aggravation en tête de bourre), sur scène ce n'est pas la même affaire. Ils sont (probablement) jolis vu l'éventail de groupies sur le front, mais ils sont surtout énervés. Ca va plutôt vite et le chant deviens plus nerveux, voire strident, voire punk rock. Un peu dommage qu'il soit étouffé dans ce flot de son.
Les morceaux franco-anglais sont en grande partie tirés de leurs (bon) premier album sortie en début d'année chez Scanner. Cool et plus ravagé que sur disque où leur garage devient ici fortement punk rock.
Comme il commence à faire une chaleur étouffante il est grand temps de retourner d'urgence au ravitaillement. Cet entracte paddocks sera l'occasion de faire un brin de bilan.
Les Hatepinks en chiffre ça donne quoi ? 6 ans d'activité, une chié de tournée dans une chiée de pays d'une chiée de continent (deux en fait, pas faute d'avoir fait des appels du pied aux pays du Maghreb), deux batteurs, deux albums mais 23 disques dans toutes sortes de versions et sur tout les supports possibles et imaginables (même la K7 audio et la disquette d'ordi), des morceaux dépassant rarement la minute trente, un nombre X de drogue (mais beaucoup), 16 titres sur un 45T, 42 morceaux sur un CD et plein d'autres chiffres inintéressants du genre.
Et puis les Hatepinks c'est aussi des amis trous du cul, des téléphones roses, des policiers à l'amour expressif, de la drogue, des reprises improbables, du très bon rock'n'roll, du plastique sous toutes ses formes, du scotch, des parasites dans le cul, des fichiers JPEG, Philippe Manuvre, du pipi dans les piscines, des pizzas, des ours polaire, Stéphane Eicher, une cuisine IKEA, des têtes malades et tout et tout. Des trucs quoi.
Ah ca commence je peux arrêter de meubler. La salle est gorgée de ce qui ressemble à un mélange d'être humain, de bière et de sueur chauffé à blanc. Bref les conditions sont réunis pour nous laisser agonisant sur le sol suintant de la Machine après s'êtres brisés les jambes d'avoir trop guinché...
Malheureusement ce ne fus pas le cas.
Malgré l'enthousiasme outrancier du public le concert n'a jamais vraiment décollé. Manque de fougue peut être, bout du rouleau (de PQ ?) aussi. On a connu les Hatepinks tellement plus fous, tellement plus déchainés que cet ultime baroud d'honneur laisse un gout pâteux. Un set express (ou alors j'étais déjà bien bourré, ce qui n'est pas exclus), trop de morceaux récents (c'est un concert d'adieu, on veut de la vieillerie ringarde de quand ils faisaient des morceaux de plus de 40 secondes avec des vrais instruments) et un manque de folie.
Bon après on ne va pas faire les rabats joies, c'était quand même bien en soit, mais pour les Hatepinks et leurs concerts de psychopathes ça déçoit. Pas d'enroulage de tête, pas de roulade par terre, pas de tâtonnement testiculaire, pas de bris d'objet, pas de sac plastique (en fait si), pas de ballons, merde les Hatepinks c'est les AC/DC marseillais, on vient aussi pour la débauche technique !
Tout ça c'est pour râler, le plus dommage c'est que leur concert était moins irrésistiblement swinguant qu'autrefois, que l'envie n'était peut être plus là et quand on peut plus dire "ce sera mieux la prochaine fois", quand on sait que c'est le dernier, on est triste. Parce qu'on vit dans le passé, qu'on veut revivre nos émois de jeunes rockeurs aux jambes titubantes et que la vie dehors est moche. Vous pleurez j'espère ?
Bon je résumé pour les feignants. C'était plutôt cool mais loin d'être exceptionnel pour ce groupe phénoménal qu'aura été les Hatepinks et pour ce qu'aurai mérité d'être leur concert d'adieu. Et puisqu'ils ne pouvaient pas couper à la référence, ce n'était pas l'adieu euphorique des Gasolheads. Mais ils partent la tête haute, en pleine bourre, sans devoir fêté des anniversaires d'aigris. Tout à une fin !
Aller on se tourne vers l'avenir, malgré leur grand âge, les membres des haines rose en ont encore sous le capot et prépare plein de nouveaux groupes consanguins. Pour les oreilles indiscrètes, il circule dans les milieux autorisés des rumeurs comme quoi on aurait droit à un mix Aggravation / Hatepinks par là et un groupe réunissant du Hatepinks, de l'Ich Bin Dead, du A-Phones et compagnie par ailleurs. Mais chut.
Bon en attendant Should I kill myself or go jogging ?, bah moi je me suis tuer la tête puis le lendemain je suis allé faire du jogging. Parce que je suis punk rock. Tout ça pour dire que si vous ne trouvez aucune référence à un quelconque morceau qu'ils aient pu jouer c'est parce que je m'en souviens plus. Si vous voulez du journalisme scientifique tournez vous vers un certains Philippe B. et son calepin. Il boycotte la prose mais il sera ravi de vous fournir une set list.
Plus de photos par Pirlouiiiit (arrivé après Les Jolis, désolé !) en cliquant ici
Critique écrite le 19 juin 2009 par Zhou
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