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Chronique de concert Joseph Arthur
Mercredi 18 décembre 2024 : 6773 concerts, 27251 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Joseph Arthur
Quand je vais quelque part en voyage quelque part si je n'ai pas vu d'église ni de salle de concert j'ai l'impression d'être passé à côté du lieu. Après avoir vu moult églises entre Plymouth et Brighton, et 3 groupes du coin en concert hier (cf chronique par ici) je n'avais plus aucune obligation. Mais ce matin en me réveillant, avant d'aller nous baigner à la plage et d'aller nous balader dans les environs de Brighton, j'ai envoyé un petit message à Joseph Arthur (c'est devenu rare les artistes qui ne cachent pas leur mail) pour lui demander s'il était possible de venir faire des photos à son concert au Folklore Rooms.
Ayant reçu une réponse positive d'Amélie, sa manageuse, je n'ai pas eu trop de mal à convaincre Matt et Liz de nous y accompagner. Aussi, de retour de Stamer park après avoir dévoré un délicieux plats / bouillon de nouilles chinoises nous nous sommes mis en direction de cette salle qui existe depuis 2021 et qui peut accueillir 60 personnes d'après le site, et qui est cachée à l'étage aussi du Quadrant pub, lui-même caché ce soir derrière des échafaudages.
A notre arrivée, le groupe programmé en 1ère partie (Rea) vient de finir. Une partie des spectateurs descendent chercher à boire. Le pub n'est pas immense est sur plusieurs niveaux (il y a même des niveaux intermédiaires et des passages cachés lorsqu'ils sont fermés). Alors que nous patientons un peu pour voir si on pourra nous trouver deux petites places de plus (le concert affiche en fait complet), nous voyons arriver Joseph Arthur housse de guitare sur le dos et chemise à fleurs (il a lui aussi raté Rea ...)
Très cool, le gars à l'entrée nous fait le tarif prévente et nous trouve 4 places assises dans le fond à gauche, autour de la table de merchandising (comme le rappelait justement une affiche en bas "band merchandising is the most direct way of supporting the artist"). Il est venu avec des CD, des vinyles, des t-shirts, quelques toiles et même un cahier de coloriages ! 
Bref, nous sommes au fond mais quand même très près vu la taille de la salle. Il y fait très chaud. Malgré le ventilateur qui pointe vers lui et le décor de plantes vertes, il fait beaucoup trop chaud pour que Joseph tienne longtemps avec sa veste (customisée par ses soins) qui fait peut too much. Il commencera par Black Lexus, comme demandé un peu plus tôt par un certain Mark qui est venu le voir à son arrivée.
Seul à la guitare mais avec 2 micros. Un normal avec cet effet multiple qui y est pour beaucoup dans le son "Joseph Arthur". C'est marrant car sans être un fan hardcore et sans avoir jamais eu de vrai coup de foudre pour sa musique (même si comme beaucoup j'avais vraiment aimé son premier album) je l'ai quand même croisé 5 fois en un peu plus de 20 ans : après l'avoir raté en 2000 en première partie de Ben Harper (cf chronique par ici), je l'ai vu une première fois au Café Julien en 2002 (cf chronique par ici) où je l'avais même interviewé (cf itw par ici), en première partie de REM au dome en 2005 (cf chronique par ici). Ma dernière rencontre avait eu lieu à l'éphémère manufacture 284c en 2013 (cf chronique par ici), ses plutôt nombreux passages à Marseille ayant été couverts par J2C (cf chroniques par ici).
Bref en ce dimanche soir c'est donc la 6ème fois et je suis d'autant plus content d'être là que je ne suis pas complètement sûr que je serai capable d'aller le voir au théâtre de l'oeuvre quand j'aurai repris le boulot. La seconde est une nouvelle (pas encore sortie), écrite pour et à propos de sa fille Grateful. Un morceau tendre et forcément émouvant. Toujours aussi habile avec les boucles il construit rapidement avec 2-3 riffs et percussions sur sa guitare des morceaux qui ont pas mal de coffre.
Transpirant à grosses gouttes il finira par se servir de ses boucles sur Crying like a man pour lâcher sa guitare le temps d'enlever sa veste sans interrompre le morceau (il nous avouera après avoir choisi de chanter ce morceau là à ce moment-là pour cela). Sur ce morceau (où il s'accompagnera aussi à l'harmonica) je ne pourrai pas m'empêcher de penser à Leonard Cohen.
Suivra Birthday card, un autre morceau de son premier album Big City Secrets enregistré non loin d'ici en 1995 au studio de Real World comme il nous le rappellera ("i must have been only three years old at the time"). Je ne m'en souvenais pas autant que de Daddy's on Prozac, ce qui me permettra de le redécouvrir avec plaisir.
Suivra une "chanson" écrite la veille pendant le soundcheck basé sur le Ho'oponopono mantra. 10 bonnes minutes pendant laquelle il chantera et nous fera chanter en boucle "I love you i'm sorry please forgive me thank you" tout en partageant avec nous tout le bien que ce mantra avait pu lui faire, et de façon plus général les bienfaits du pardon ... virage un peu spirituel dans ce concert et en même temps un petit côté déconneur qui frisait le manque de sérieux.
Juste derrière le très Dylan Travels as equal bien pêchu avec ses multiples couches de guitare suivi d'un de ses tubes In the sun (repris par Michael Stipe, Chris Martin et même Peter Gabriel), joué avec peut-être un peu trop d'emphase à mon goût sur la fin.
Deuxième passage qu'on pourrait qualifier de spirituel sinon en tout cas très positif avec un Thank you is my mantra limite rappé et écrit dans un bain glacé apparemment. Petit retour en arrière avec Honey and the moon que je découvrais et qui m'a beaucoup fait penser à the National (sur les "right now" j'aurais pu parier qu'il s'agissait de Matt Berninger) et un peu aussi Bruce Springsteen curieusement ...) avec son drôle de final reggae !
C'est à ce moment que j'ai vraiment pris conscience qu'il avait changé et semblait véritablement apaisé. Sur Innocent world (morceau à côté duquel j'étais passé) il me surprendra par ses envolées lyriques. C'est pendant ce morceau que je me décalerai pour laisser passer Liz qui est allée chercher 3 pintes à l'étage en dessous pour le plus grand bonheur de notre équilibre hydrique.
Pour le morceau suivant, la reprise de Coney island baby de Lou Reed il s'éloignera des micros et obligera le cameraman qui s'occupait du live stream à changer de cadre. Très beau morceau, très beau moment malgré le côté un peu cucul de ces "glory of love" qu'il nous invitait à chanter avec lui.
Retour au micro pour One life pendant lequel il cassera une corde. Vu le côté intime du lieu et sa bonne humeur (ce qui n'a pas toujours été le cas par le passé dans mon souvenir) ce sera une nouvelle occasion d'échanger sympathiquement avec le public, de nous expliquer avec un peu d'auto-dérision la genèse du morceau, avant de reprendre là où le morceau s'était arrêté, comme si de rien n'était.
Il en profitera aussi pour nous annoncer la sortie prochaine d'un nouvel album qui devrait contenir 25 morceaux ("that's what kids do these days") et dont One life le premier single sortira début septembre.
Après un I miss the zoo où je penserai à nouveau à Bob Dylan pour le chant et l'harmonica, et un peu aussi à America pour le jeu de guitare, enchainé directement avec You are free et son "I'm no longer who i was", il finira par un touchant Favorite girl qu'il dédiera à Amélie qui "a rallumé sa touring life" et l'a motivé à sortir un nouvel album.
Un grand merci à elle aussi pour cette belle soirée dont j'ai presque tout aimé, à commencer par son enthousiasme retrouvé et son côté mystique positif, et toutes les autres à venir. Ravi d'avoir passé ma dernière soirée à Brigthon en si bonne compagnie. De façon assez amusante le lendemain nous les croiserons à nouveau par 2 fois en faisant un dernier petit tour avant de nous rendre à la gare pour aller attraper notre ferry à Portsmouth.
(Beaucoup) plus de photos et vidéos par Pirlouiiiit par ici
Critique écrite le 15 août 2024 par Pirlouiiiit
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