Chronique de Concert
Jours + Slowflow
Nuit pluvieuse en plein Jours l'heureux tour pour l'arrivée imminente de son deuxième album Les boucles sauvages . Entourée d'un bassiste-batteur devenu guitariste et d'un rockeur parisien importé pour l'occasion, Clara ouvre le bal, ondulant en poupée éthérée, fragile danseuse de boîte à musique, portée par une pop-mélopée au couleur d'un mois de mai pluvieux, qui détonne par des sursauts d'énergie revitalisante et les réguliers échanges d'instruments des deux hommes en noir et paillettes.
Imperturbable, Clara chante, en Brigitte Bardot yéyé, d'une voix qui funambule sur la margelle du faux. La guitare résonne en boucles soigneuses, parfois loopées (avec deux o) sur des paroles Brigitte Fontainiennes quand elles ne sont pas camouflées par un anglais effleuré.
Batterie aux balais et instrus-bidouillages, les chansons se parfument d'une langueur lancinante, tant et si bien que l'attention finit par se dissiper, digérant la mélancolie ; alors Jours s'énerve, la batterie hausse le ton ;
puis c'est l'heure du slow et du featuring avec Fred Nevchehirlian , à l'origine du groupe et des chansons d'amour de Clara.
Délicieux fond sonore free-jazz-lounge-équitable avec des basses dancefloor. Tellement délicieux qu'on imagine un monde merveilleux où toute la musique ressemblerait à ça. Stérile et prétentieuse.
Heureusement que des vrais musiciens montent en faim sur scène et stoppent le massacre sonore. Pour commencer une autre sorte de massacre. Celui de la musique linéaire et convenue (‘ah tiens là, ça va être le refrain'). Le trio Slowflow avec son chanteur-pantin désarticulé, son machiniste en transe et son geek-tariste à la Marc Ribot couvant ses comètes électroniques enchaîne des perles expérimentales et subtilement décousues digne d'un Mike Patton au sommet de sa forme.
Echappé des Grosses Papilles, le chanteur, personnage à la croisée d'un Beck et d'un Jello Biaffra , égrène sa folie et s'exorcise à la Wire , auréolé de néons verticaux blancs et rouges ; l'homme aux deux micros ruisselle le spasme méthodique, entre les deux rimes trop faciles du début de son set.
Etranges voix loopées (décidément) et habillages sonores débridés, Slowflow entremêle jusqu'au vertige free jazz, rock full power, electro planante ou indus ; ossature et battement de cur. Puis le slam prend de la hauteur, il s'approfondit et se thématise ; slam amoureux, lascif, absurde et organique.
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Critique écrite le 16 mai 2009 par odliz
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