Chronique de Concert
Julia Kent
Voici Julia Kent seule avec son instrument et ses nombreuses pédales sur la scène du Poste devant un parterre limité mais attentif, bercé par le son du violoncelle et qui va progressivement préférer la station assise.
L'autosampling est de rigueur et Julia en use sans en abuser, ses pieds nus parcourant la demi-douzaine de pédales à sa disposition. Du coup sa musique prend du relief notamment sur une pièce où elle peaufine la rythmique avec cinq ou six couches. Sur les unes, l'archet caresse les cordes, sur une autre, il les percute, sur une autre, les doigts les pincent...
Le public est sous le charme. Julia semble nous aimer aussi. Elle plaisante avec nous ("Vous ne vous attendiez pas à ce que je chante ?"), elle loue notre écoute "calme, paisible et merveilleuse". Comme son onirique musique.
Et c'est là qu'arrive l'incident : après un titre où elle nous fait côtoyer des dauphins, elle se lève et sort de scène sans dire mot. Dans la salle, les regards se croisent : elle va chercher un gilet ? Il y aurait une pause ? Si c'était le cas, la salle se serait rallumée. L'idée n'a traversé l'esprit de personne que ça pouvait déjà être terminé une demi-heure après avoir débuté.
Eh bien si ! J'ai appris depuis qu'elle avait prévu de faire plein de rappels. Le problème, c'est que pas un spectateur ne l'a rappelée. Nous sommes restés calmes, paisibles, merveilleux.
Si vous étiez au Poste à Galène samedi, ne jetez pas votre billet, on ne sait jamais. Elle ne pourra pas faire autre chose que nous inviter lors de son prochain passage pour compenser cet étonnant manque de communication. On peut continuer à rêver, non ?
Critique écrite le 27 janvier 2010 par Mcyavell
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