Chronique de Concert
Julien Doré
J'ai laissé décanter mon ressenti avant de livrer mes impressions sur ce concert de Julien Doré aux Folies Berghère à Paris, tant elles sont ambivalentes. J'étais même tenté de la jouer Télérama style version "la rédaction est divisée pour/contre", et je me suis finalement dit que la partie "contre" aurait été injuste. Parce que soyons clairs, c'est un excellent concert ! D'où les cinq étoiles en tête de ma critique.
Seulement voilà, j'avais assisté à des concerts de Julien Doré sur les deux précédentes tournées (Ersatz et Bichon), et je ne peux m'empêcher de voir dans ce Løve Tour l'étape de synthèse finale des deux précédents, une étape ultime, dernier tableau d'un triptyque dans un même axe de recherche. On retrouve en effet les "meilleurs" ingrédients de mise en scène, essayés précédemment (la boule à facettes sur la tête du Bichon, le set acoustique amorcé qui ouvrait déjà le concert sur la fin de tournée Ersatz et que l'on retrouvait au "milieu" du set du Bichon Tour, le morceau au mégaphone dans la salle etc...), parfaitement enveloppés dans une scéno et une disposition scénique du groupe judicieuse et astucieuse, mais, (hélas?) sans réelle grande nouveauté, hormis, bien sûr, les titres du derniers albums, forcément inédits sur scène.
Ce n'est évidemment pas grave, puisque je le redis et j'insiste, le résultat est excellent, et le public n'est pas supposé avoir assisté aux tournées précédentes. Simplement, je me surprends à finalement attendre la quatrième tournée, qui, je l'espère, fera table rase de ces "gimmicks", et nous proposera un "nouvel" univers scénique. Parce que, sans aucun doute, Julien Doré et sa bande ont un immense talent artistique et créatif.
Je me suis donc retrouvé un petit peu "en marge" du concert, même si le public était chaud, l'ambiance excellente, les lumières très belles et inspirées, que çà jouait et chantait très bien... Et je me suis alors aperçu, et c'est vraiment l'impression qui est ressortie de la période de "décantation", qu'il n'y avait pas 7 talentueux musiciens, mais bien 8. Le huitième est invisible, et pour cause il n'est pas sur scène dans la lumière, mais dans l'ombre, dans la salle. Je veux parler de l'ingé son.
En toute sincérité, et à cause de la sensation insidieuse de "déjà vu" évoquée plus haut, je me suis rendu compte de l'énorme travail qu'il produit, et de l'importance que celui-ci a sur le rendu du show. Le son lui-même était excellent, ce qui est déjà très appréciable, mais ce qui m'a vraiment impressionné, c'est la finesse du mix! Chaque morceau change imperceptiblement de "couleur sonore", les arrangements sont magnifiés et soulignés en finesse, mais toujours avec justesse et beaucoup de goût. Les choeurs, nombreux, sont sublimes, merveilleusement "emballés", le son des guitares est parfait, les sons "synthétiques" des claviers trouvent toujours leur place, et le son du basse/batterie est juste une tuerie: c'est puissant mais pas agressif, joli, et géré à la perfection pour titiller et "obliger" nos derrières assis à se trémousser, pris par le groove!
Le dosage du mix est vraiment parfait, et donne, à mon sens, toute la dynamique au concert: même moi qui était un peu "à côté" me suis fait rattraper et mettre en mouvement par une rythmique un tout petit peu plus appuyée ici, puis retrouver à planer enveloppé par des guitares aériennes, toujours accompagné par la voix grave, sublime, précise de ce chanteur, il faut le dire, exceptionnel.
En gros, le mix m'a, gentiment, "forcé" à rentrer dans le concert, et a donc sauvé ma soirée ! En toute honnêteté, j'ai été bluffé, c'est de l'orfèvrerie... Et ainsi, même les morceaux que je n'ai jamais aimé, où ceux que je n'aime plus (Winnipeg, les limites....stop!), ont réussi à passer comme une lettre à la poste!
En revanche, ce qui m'a vraiment achevé, c'est le trio de fin : Bleu Canard, On attendra L'hiver, et Corbeau Blanc! Une tension et une noirceur qui vont crescendo et finissent en apothéose "Mogwaïesque" (si !) sur le dernier instrumental de Corbeau Blanc. Du délire !
Vraiment, c'est cette noirceur anglo-saxonne que je préfère, et de loin, dans le répertoire de Julien Doré.
Mon apache, en rappel, avec là encore un magnifique instrumental de fiu, fini de nous combler, avant de retrouver, ultime récupération du Bichon Tour, le I need Someone de Sharko, le chanteur seul en scène en guitare/voix et tout le groupe en chorale unplugged au balcon... Déjà vu, oui, mais c'est beau...
Une excellente soirée, au final, presque malgré tout serais-je tenté d'ajouter. Le spectacle en lui-même, mérite ses 5 étoiles sans aucun doute, mais la légère frustration due à la répétition de certaines "mécaniques" passées aurait pu (ou pourrait) dégrader cette note à 4 voire 3, étoiles, sévères, mais dans le but d'encourager Julien Doré et ses gars à chercher plus loin... Ils en sont tellement capables...
Critique écrite le 17 mars 2014 par Hugues Martin
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