Chronique de Concert
Julien Doré
Aussi, faisant fi de ma dernière expérience de scène de Julien Doré remontant à son passage au théâtre de Nîmes lors de sa première tournée, qui m'avait déçu (concert "brouillon" et son pourri), je me suis décidé à retenter ma chance pour son nouveau passage dans cette belle salle de Paloma.
J'ai bien fait!
Même si j'ai eu très très peur pendant la première parie, pour laquelle le son était atroce et criard, m'empêchant complètement de rentrer dans le concert tant je me sentais agressé! Je veux bien admettre que je suis pénible et pointu sur le sujet parce qu'incorrigible audiophile, mais là, vraiment c'était la boucherie!
Bref, passé ce douloureux moment, arrive l'entracte et le changement de plateau pour la mise en place du set de Julien Doré. Première surprise, l'opération s'effectue sur une musique d'attente "classique" un peu épique, mais bien agréable.
On distingue quelques éléments de décor, mais très mal, astucieusement aveuglés que nous sommes par des lumières venant de la scène.
Enfin, un grand bruit sec et fort dans les enceintes nous prend au dépourvu tandis que toutes les lumières s'éteignent brutalement. Panne? Problème technique?
Non, déjà les premiers sons synthétiques produits par les deux clavieristes se font entendre, baignés dans des lumières clair-obscures rouges. C'est parti!
Rentre ensuite la grosse caisse, puissante et pleine, qui monte progressivement en intensité, nous frappant au cœur et à l'estomac, mais sans douleur cette fois-ci!
Arrive enfin dans cette pénombre le chanteur qui se penche vers son micro et attaque sous les hurlements de la foule "Viborg". Et dés cet instant, je comprends que la soirée sera bonne: le son de l'instru de début est déjà excellent, mais lorsque la voix rentre, je suis terrassé: quel grain, quelle finesse! C'est absolument dingue! Au risque de me faire moquer, elle m'évoque immédiatement Mark Lannegan! (Si!).
Vient le premier refrain où le son semble s'ouvrir comme un cygne qui déploierait ses ailes au ralenti! Incroyable! La sensation est physiquement perceptible tant la mise en espace des envolées des chœurs et des guitares est judicieuse et colle aux arrangements! Je prends une claque dés le début et oubli bien vite le calvaire vécu au théâtre de Nîmes il y'a quelques années...
Le concert se poursuit avec Piano Lys, du premier album. Là encore, je suis stupéfait de la qualité du son! Tellement fin, puissant mais maitrisé, et révélant habilement la subtilité de tous les arrangements, sans jamais perdre la qualité et le grain de la voix!
Vient "hôtel Thérèse", parfait encore! Et je remarque alors la parfaite adéquation entre le visuel et l'audible: tous les tableaux "lumières" sont en parfaite harmonie avec le traitement sonore! Quel travail!
Pourtant, Julien dira lors d'une de ses premières interventions parlées que c'est seulement leur quatrième date!
Bluffant...
Je ne vais pas détailler tous les titres bien sûr, mais le son était tellement génial tout le temps que je me suis demandé par moment si il n'y avait pas quelques "machines" qui tournaient avec des voix de chœurs ou quelques percus pré-enregistrées...
Et même, peut-être, la voix de Julien lorsqu'il chante avec une énorme boule à facettes sur la tête, tant le grain était parfait et laisser passer toute l'émotion de l'interprétation...
Soit. Même si c'était le cas, je ne leur en voudrais pas, ce ne seraient pas les premiers par les temps qui courent à utiliser la technologie pour assurer la perfection d'un spectacle "d'entertainement"...
Quoi qu'il en soit, tout l'album Løve et joué, avec des versions magnifiques qui subliment les morceaux, le tout servi par une mise en scène dynamique et riche en événements habillant comme un gant la set list.
Sans chauvinisme, je conclurai en disant qu'il y a très longtemps que je n'avais pas vu un concert réunissant autant de qualités! C'est tout simplement génial !
Le public ne s'y est d'ailleurs pas trompé, en rappelant à pleins poumons deux fois l'artiste, qui nous gratifiera de deux rappels "acoustiques" d'une classe totale!
Un immense bravo à Julien Doré et toute son équipe! Foncez!
Critique écrite le 10 février 2014 par Fabio Cattan
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> Réponse le 12 février 2014, par Fabio Cattan
[Nîmes Paloma - 8 février 2014] Une petite retouche sur ce que j'ai publié ci-dessus: Non, la voix de Julien Doré ne "ressemble" pas à celle de Mark Lannegan! C'est la profondeur dans le grave lors de certaines interprétations qui m'y a fait songer, c'est tout... En fait, Julien Doré a sa propre identité vocale, qui ne ressemble à aucune autre, et c'est tant mieux! Réagir
> Réponse le 12 février 2014, par Carole Giroud
[Nimes - Paloma - 8 fevrier] J'étais également à ce concert... J'ai un problème avec Julien Doré, il m'agace... Non pas par ses frasques ou sa façon d'être, mais par son ambivalence. Ce que j'aime de lui, c'est sa part d'ombre, le côté obscur qu'il laisse apparaître sur certaines de ses chansons (Glenn Close, Acacia, On attendra l'hiver, Corbeau blanc...). Et, en revanche, je déteste ses "tubes" pour midinettes de camping (Les limites, Paris-Seycheylles etc..). Soit. Mais l'ayant déjà vu en concert, je savais que la scène transfigure ses morceaux, et j'ai donc pris mes places très tôt pour ce concert sur ses Terres, à Paloma. J'avais comme secret espoir, même si ce n'est pas le cas du dernier album, que le côté sombre serait majoritaire.... Et bien non.... Et c'est bien là ce qui m'agace le plus! Car loin d'être... La suite | Réagir
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