Chronique de Concert
Jungle Fever + Lipstick Vibrators
Encore une soirée pour les punque, dirait-on, et comme d'hab quand c'est Relax'n'Co qui recommande, sauf flemmingite aigüe ou traquenard spécifique, on se radine sans discuter.
Premiers à dégainer, Jungle Fever et sa scène tout de peaux de bêtes vêtues (batteries et micro), avec animaux sauvages en peluche - ça pourrait être assez bucolique mais ce n'est que prétexte à une certaine sauvagerie - manger et ne pas être mangé ? Le groupe qui semble avoir attiré sur son nom un public psychobilly (avec par exemple des morceaux de Devil Crockett dedans) pratique en effet divers styles dont le psycho-surf-à-collier-de-Rahan, et autre garage-punkitudes, voire du surf rock à grosse basse. Ce qu'ils appellent du primitive rock'n'roll - pas si mal comme définition, sinon il y avait aussi 'Stray Cats joués par Elektrolux', enfin c'est juste un exemple.
C'est donc joué très fort et servi sans réglages sonores particuliers - il y a une butée sur les potards, ça doit servir à ça, non ? Le public spécialisé est assez en joie, ça se pousse même un peu, et même avec des fille qui participent. Pour ma part j'avoue une certaine désinvolture générale ce soir-là, dans la mesure où la salle est peuplée de bons camarades avec qui boire des coups, comme par exemple un skin-head tatoueur de mes amis, particulièrement jovial ce soir-là. Pas comme le public que j'ai trouvé plutôt amorphe en l'occurence - il y a des soirs comme ça, sans raisons particulières.
Pourtant j'ai bien noté que les compositions du groupe (on croit d'ailleurs y entendre du français) étaient assez classieuses. Mais aussi ses reprises, telle cette assez formidable cover de Isla de Encanta des Pixies, qui a bien failli laisser le chanteur aphone. Ou cet étrange medley démarré sur la basse d'Ace of Spades, sur laquelle se sont plaquées Le Cri du Dernier Train de la Mano Negra, avant que ça évolue plusieurs minutes (en passant sûrement par d'autres choses) pour échouer sur un She Said joué par Hazil feat. Motörhead, explosif en somme !
Au final Jungle Fever s'avère un combo effectivement assez sauvage et carrément doué, porté notamment par un batteur puissant, une panthère en peluche et une solide envie d'en découdre. Découverte donc, qu'on reverra sûrement, et plaisir, puisque leur jungle se situe juste à l'entrée du Vaucluse.
Deuxième partie, lunettes noires pour tout le monde, ce sont les Lipstick Vibrators from Paris, qui pratiquent tout simplement le garage punk, comme d'autre le point de croix. On confesse une sympathie coupable (et très peu professionnelle pour un chroniqueur) envers le batteur Mathieu, et il est du coup impossible de dire si c'est effectivement lui le meilleur et le plus motivé ce soir, où si ce n'est qu'une impression... En tout cas le groupe est sur une fin de tournée, et un peu fatigué - le chanteur boit même de l'eau, c'est dire... le public qu'on a déjà décrit comme légèrement apathique et/ou éméché ne va certes pas trop les aider.
Ca ne les empêche pas de fourbir les armes habituelles : gros son, chanteur braillard, hargneux et dépravé juste ce qu'il faut, une fille à la basse - c'est toujours classe, enfin pas autant qu'un groupe de garage punk exclusivement femelle bien sûr ! Et un gang efficace tout autour, avec 2 guitares, soit probablement une de trop d'un point de vue strictement auditif, vêtu de tenues noires qui vont tomber les unes après les autres, la température montant. Autre gage d'efficacité, des chansons courtes (1'30 de moyenne approximative). Là-aussi, le chant se fait le plus souvent dans le rouge, par exemple sur une reprise trash de Call Me de Blondie - l'un des meilleurs moments de ce soir.
Pour finir et comme déjà confessé, je n'écoute pas trop et rate la fin, parti que je suis dans une grande discussion - toujours avec mon crâne d'oeuf tatoué - sur les mérites comparés de Let There Be rock et de Back in Black, en bas au bar.... A priori le sympathisant LiveinMarseille infiltré dans le groupe n'est pas follement ravi de ce concert - si j'ai trouvé les Lipstick Vibrators un poil répétitifs, ils m'ont pourtant fait très bonne impression, à révoir peut-être plus en forme des deux côtés du micro ? Gageons que tout ceci a bien continué au Rat pack de Clermont-Ferrand, après un dimanche au vert.
Just for the record : il y avait dans le deuxième groupes les 2/3 des Defenestrors, également programmés dans des temps reculés par la fine équipe et chroniqués par votre serviteur. Et pour conclure, il convient de saluer une belle affluence ce soir-là (malgré la concurrence d'une soirée hommage à Lux Interior, avec nos Cramps locaux en vedette et qui a du drainer une partie du public potentiel). Affluence confirmant s'il en était encore besoin la pertinence des choix du gang des Relax'n'Co - du moins tant qu'on ne parle pas de tricots à têtes de morts.
Photos des JF ratées par Philippe, des LV réussies par Pirlouiiiit.
Plus de photos des Lipstick Vibrators par Pirlouiiiit en cliquant ici et des videos par moi en cliquant ici
4 autres vidéos de 2 groupes : ici!
Critique écrite le 15 mars 2009 par Philippe
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> Réponse le 16 mars 2009, par odliz'
[la Machine à Coudre - 13 mars 2009] Dans la série des chroniqueurs à l'objectivité limitée (..) j'ai préféré laisser le choix des armes à mon copilote Philippe qui a bien résumé cette soirée du vendredi 13 où groupe et public, sûrement faute de conjonctions astrales favorables (..), semblaient sentir la gueule de bois et le scrabble du dimanche. Mais faut quand même avouer qu'ils ont une sacrée classe les parisiengs, même fatigués. Bon j'arrête.. Quant aux JF, c'est totalement déplorable, mais j'étais coincée derrière un stand (et non pas au bar, n'est ce pas Philippe!) et je n'ai donc pu capturer une seule miette de leur prestation scénique..mais ça tourne sans problème, au coeur d'une machine à coudre tropicale. Merde aux loges sur-squattées et longue vie aux chandails au point de croix tête de mort! Réagir
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