Chronique de Concert
Katel + Lou
L'album Après, on verra m'avait plu, mais depuis 2010 on ne voyait rien paraître de nouveau. Il fallait la voir en live pour entendre quelques nouveaux titres respirer.
C'est un set tout en douceur, en délicatesse qu'elle délivre. Elle nous parle d'amour et de néant, de solitude désirée, de mort aussi.
Envoûtante, Lou chante comme elle écrit: au bord du précipice.
Elle a la belle présence d'une druidesse, ses mots sont infiniment poétiques. Sa juste retenue la rend touchante, parfois bouleversante.
On lit dans ses métaphores une sensibilité exacerbée qu'elle sait partager sans effets de manches. L'ambiance trip-hop, languissante, nous berce, nous hypnotise. On sort de son set comme d'un rêve.
Le set de Katel a été entièrement remanié depuis septembre (voir chronique ici). Il a été enrichi de morceaux issus des deux premiers albums, remaniés, épurés.
Leur choix m'a semblé pertinent et cohérent.
De ces derniers, c'est Decorum qui est véritablement sorti du lot: que ce soit aux pianos ou à la batterie, les quatre artistes (Skye, Claire Joseph, Nathalie Réaux et Diane Sorel) autour de Katel ont accompli un fabuleux travail.
Le côté musique minimaliste accentué par la ligne de la batterie m'a beaucoup plu. Les choeurs étaient magnifiques. Nathalie Réaux m'a éblouie sur le titre Au large. Christophe Menanteau, au son, sait habilement mettre en valeur cet ensemble.
Toutefois, pour Katel, il sembla difficile d'investir tous les registres de sentiments (colère, détresse, espoir, amour naissant...) d'hier et d'aujourd'hui. Je n'ai pas été émue aux larmes, comme en septembre, par sa voix qui fut un peu moins précise, et moins limpide.
A chaque date, son état d'âme... Son spectacle demeure malgré cela très "haut de gamme".
Pour avoir vu cette artiste flirter avec la perfection, mon vu le plus cher est de la voir un jour se transcender.
Critique écrite le 23 mai 2016 par lartsenic
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