Chronique de Concert
Katie Melua + Yoav
Etant à la bourre, je ne pénètre dans la salle que sur le dernier titre du mec seul à la gratte faisant office de première partie, prénommé Yoav. Je ne jugerai pas le peu entendu, surtout que ce système de "boucles", sans paroles, ca ne me botte pas des masses.
La demi heure d'entracte me laisse tout loisir pour observer la faune présente, bien plus agée globalement que ce à quoi je m'attendais, même si ca allait de 18 à 65 ans. J'ai aussi été surpris de voir le Dôme en configuration réduite tout assis. Me serais-je trompé de live ? Katie Melua serait elle officieusement plus vieille que prévu ? Aurait elle fait du musette sur son dernier opus ?
Ma foi non, rien de tout cela lorsque les lumières s'éteignent et que sa belle voix retentit derrière un rideau noir qui ne tardera pas à s'écarter, pour nous laisser admirer tout son charme naturel, sa seule guitare pour accompagnement.
Au fil des morceaux, je vais découvrir toutes les facettes de l'artiste. Et c'est une découverte très plaisante, malgré les quelques coups de mou lors de ballades trop calmes ("Red balloons"), émaillant le set d'une petite heure quarante.
En effet, que ce soit lors d'un génial "The Flood" à l'intro bien lourde suivie d'une accéleration bien pêchue, d'une cover remaniée et réussie d'un classique des Cure ("Just like heaven"), des jazzy "A moment of madness", "My Aphrodisiac Is You" ou "Call Off the Search", d'un catchy "Perfect circle", du vénéneux "I'd love to kill you", du bluesy "The one I love is gone", des entêtant "Twisted" et "A happy place", du hit "Nine millions bicycles", ou encore de la magnifique "berceuse" finale "I cried for you"; la maitrise vocale est assez hallucinante !
Pas un déraillement, même lors des longues notes, même dans un registre grave, encore moins dans les montées dont elle n'abuse pas. Sa voix se fait sensuelle lors des titres jazzy, limpide sur les ballades, cajoleuse lors de refrains hypnotiques, puissamment claire pour le reste.
Pour ne rien gâcher, elle dégage beaucoup de charme, tout en étant réservée. Et si je peux lui reprocher quelque chose, c'est bien ce manque de folie scénique, dans le sens où sans attendre une frontwoman bondissante, j'aurai aimé la voir se lâcher beaucoup plus lors des compos enlevées, comme elle a pu nous en donner un aperçu sur "God on drums, devil on the bass" par exemple.
En même temps, avec un public très poli, très fan (applaudissements entre chaque chanson, standing ovation aux rappels... sur ça rien à dire...) mais surtout amorphe durant plus d'une heure et quart, ne poussant jamais un cri plus haut, ne poussant jamais à la folie, ben ca aide pas !
Là non plus je ne demandais pas une Wembley Arena rugissante, mais un peu plus d'enthousiasme aurait pu faire de ce live quelque chose de plus convivial, plus communicatif.
L'autre bémol se situe au niveau du delay sur le micro, heureusement pas sur toutes les paroles (loin de là), car je pense qu'avec son timbre magnifique, c'est bien superflu. Et puis je me doute qu'elle ne pouvait pas emmener avec elle toute une section cordes/cuivres pour les quelques morceaux l'exigeant, mais un peu dommage le coup des samples sur le superbe "A moment of madness", ou encore sur "Call of the search"...
M'enfin, je n'ai pas boudé mon plaisir, car les musiciens entourant Katie Melua nous ont démontré avec discrétion qu'ils étaient des pointures, notamment lors du final instrumental de "A perfect circle", où le gratteux d'abord, le pianiste ensuite, nous ont fait tripper avec leurs soli emplis de feeling, sans aucune velléité de démonstration stérile.
Comme la jolie brune, ils étaient au service des compos, se sentant concernés et non pas simples musiciens de studio. C'est ainsi que je l'ai ressenti, comme j'ai ressenti beaucoup d'humilité dans les nombreuses interventions (en anglais) de Melua pour introduire ses titres.
A noter également des décors sobres mais suffisants, tel cet escalier central ainsi que cet écran diffusant images diverses ou clips idoines. Idem pour les lights, tout en douceurs. Au final, un très beau timbre vocal, des morceaux qui me restent dans la tête ("Twisted", "The flood", "A happy place", "Going up the country", la cover des Canned Heat...), un son à la hauteur, et un sourire sincère...
Katie "laissez le charme agir" Melua m'a conquis !
Setlist
The Closest Thing to Crazy
Just like heaven (The Cure cover)
If You Were a Sailboat
The Flood
Tiny Alien
I'd Love To Kill You
A Moment of Madness
Perfect Circle
Lilac Wine
The One I Love Is Gone
Going Up The Country (Canned Heat cover)
God on the Drums, Devil on the Bass
The House
Red Balloons
Plague of Love
Call Off the Search
Twisted
A Happy Place
My Aphrodisiac Is You
Rappels:
Nine Million Bicycles
Kosmic Blues (Janis Joplin cover)
I Cried for You
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et une petite de Katie Melua ici
Critique écrite le 23 mars 2011 par Gandalf
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