Chronique de Concert
Kerakoum
Théatre Armand Salon de Provence 16 Novembre 2012
Critique écrite le 17 novembre 2012 par Bertrand 13rugissant
En plein Salon de provence, le théâtre .... Fait très classe en arrivant.
En attendant dans le hall boisé sur lit de moquette rouge, j'avoue que j'ai un peu de mal à me mettre dans l'ambiance. Un gros quart d'heure pour placer la copine à la bonne place et surtout à côté de sa pote septuagénaire aussi, un peu de patience sur fond de formes de politesse et j'ai enfin mon sésame pour accéder à ma place.
Le théâtre est très haut de plafond, avec quelques étages de balcons, une belle scène, bref une belle salle bien étudiée pour être au plus proche de la scène.
La lumière tombe, et c'est parti !
Je ne vais pas trop divulguer de détails sur le spectacle, mais c'est un voyage temporel sur une période de l'Histoire qui nous est à la fois familière, et lointaine.
Les liens entre la France et l'Algérie sont très fort, et une version officielle bien souvent édulcorée dans les heures les plus sombres.
Kerakoum, dans son spectacle se retrousse les manches et nous explique une autre vision.
Pour cela, ils se sont épaulé de grands écrivains Algériens de tous horizons comme un appel au voyage.
Le décor est planté avec un narguilé des photophores, et un service à thé au fond de la scène
Et au niveau musical, ils utilisent toutes leurs influences grâce à divers instruments.
Daniel Gaglione (aka Nielo du groupe Naïas) de Port de Bouc, qui a l'air l'instigateur de ce projet.
Kerakoum ou comment allez-vous ? En arabe c'est une formation inédite avec Yves à l'accordéon, JB à la guitare, Nono à la basse, Malik à l'oud et Matéo à la batterie et aux percus.
Deux chanteurs : Yan Gilg (aka Hantz) et Séverine (aka Severe). Un contraste vocal qui montre le métissage musical du groupe. Autour du slam, du rap et de refrain plus chanson française, ils nous présentent des thématiques variés gravitant autour de l'Histoire tourmentée d'un pays ayant subi la colonisation.
Mais c'est une route qui défile, et le chemin à un départ et une arrivée, et comme on dit c'est la route qui y mène qui est le plus important.
Ce n'est pas sur des clichés qu'ils s'arrêtent, mais plutôt sur des images d'Epinal qu'ils reviennent sur un passé émouvant.
Une réelle recherche a été faite tant par les textes, que la mise en scène. Hantz est un vrai bonhomme. Le genre de gars qui fait un peu peur au premier abord, mais où l'on discerne un type attachant. Il joue avec une force étonnante, une vraie sincérité qu'il frappe en pleine figure.
Mon gros coup de cur avec une voix légèrement rauque, et un phrasé percutant.
Severe à une force plus dans la nuance, avec des montées très orientale qui font voyager.
Naïas qui chante aussi, tout comme le guitariste et donne des couleurs différentes, qui viennent compléter le tableau.
Une fraicheur, et un discours militant est non sans rappeler HK et les Saltimbanks, ou encore les chanteurs de Zebda qui avaient d'ailleurs un répertoire spécialement dédié à des écrivains du Maghreb.
Mais Kerakoum ont une identité bien à eux, simple et chaleureux.
Hantz rappellera bien à la fin du spectacle son but, montrer que le groupe aime ses cultures, et prône la diversité. Ils aiment l'Algérie, mais aussi la France.
Un vrai régal pour les yeux et les oreilles, et en plus j'ai approfondi mes connaissances comme si j'avais vu un bon documentaire... A voir...
Et la découverte de ce beau théâtre à deux pas de chez moi !
Critique écrite le 17 novembre 2012 par Bertrand 13rugissant
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