Chronique de Concert
Kill the Thrill (+ Jon Volante)
Encore un soir avec trop de choix ... Pour moi ça se jouait entre Louise Osman feat. Hakim Hamadouche à la Meson, Jon Volante (ex KinG) et Kill the Thrill au Moulin, et Farouche Zoé à la Réserve à Bulles et Veteran chez Même pas Mal ... Les 2 premiers commençant à peu près à la même heure et ayant déjà raté KTT lors de leur premier concert (depuis de trop nombreuses années) à la Busserine, et le second sur ma route, ce sont donc ceux deux-là qui ont gagné ma préférence. Je me suis donc échappé du vraiment très chouette concert de Farouche Zoé et les Garçonnes Cosmiques nouvelle formule (avec Solenn - Stella Pire à la place de Blandine) sur le dernier morceau (chronique par ici) pour tenter de ne pas rater Jon Volante, nouveau projet de Alexandre Maillard ex KinG.
De Jon Volante je n'entendrai que ce que les épais murs du Moulin laisseront s'échapper pendant que je ferai la queue pour récupérer ma place, puis pendant que j'essaierai de convaincre la sécurité que j'avais bien le droit de faire des photos ... au moment où je rentrerai enfin ce sera pour voir Alex ranger ses instruments ... grrr ! du coup je ronge mon frein pendant le changement de set et en profite pour saluer pas mal de connaissances. En effet, dans ce Moulin en configuration club j'ai l'impression de reconnaitre des têtes dans toutes les directions. Têtes, et corps, que je n'ai pas croisés depuis de nombreuses années pour certains.
Qui sont là pour les mêmes raisons que moi. Re-voir enfin Kill the Thrill nouvelle formule. La dernière fois pour moi c'était en 2013, à la Machine à Coudre (voir chronique par ici). Comme je le disais j'avais raté leur concert de la Busserine car je n'étais pas à Marseille, par contre j'avais commandé le disque chez Season of Mist assez rapidement et avais eu le temps de l'écouter plusieurs fois (certaines des 4 faces plus souvent que d'autre surement étant un peu flemmard pour les retourner). Sur certains morceaux j'avais trouvé un petit quelque chose de Tanger dans le chant de Nico.
Je suis assez impatient de les voir pour la première fois avec un batteur, et pas avec n'importe lequel puisqu'il s'agit de François Rossi dont la qualité du jeu n'a d'égal que la variété des styles des groupes dans lesquels il excelle. J'avais déjà du faire ce listing dans une chronique précédente mais je recommence : Rosa, Punjab, This Quartet, Manuchello, Motto, Harsh, Das Simple, L'exil de la baleine, Dupain, Amorchestra, Deli Teli ... (pour ne citer que ce que nous avons eu la chance de chroniquer sur Concertandco) ou aux côtés de Fantazio, Emilie Lesbros, Sam Karpienia, Alexis Chevrier, Statonells, (même remarque) ...
Et ça tombe bien car j'ai toujours été un peu frustré par le fait que Kill the Thrill n'ait pas de batteur mais des séquences. Ce qui outre le côté du coup complètement chronométré des morceaux (comme chez Catalogue) donc prédictible, avait aussi un côté incomplet en live, la batterie étant souvent l'instrument auquel je me raccroche lorsque les guitares et autres instruments commencent à trop saturer.
Bref ce soir je sais que je vais en prendre plein et les oreilles et ce sera aussi grâce à Stéphane Guillouzouic qui remplace l'historique Marylin à la basse, et Julien Robaut à la guitare qui remplace Fred et Nico, puisque Nicolas a laissé son instrument pour se consacrer au chant. Un chant en français désormais, en tout cas sur pas mal de morceaux, ce qu'on entend bien sur les morceaux les plus clames ou aux débuts des plus énervés.
Par contre lorsqu'il hurle en même temps que les autres instruments et les séquences rugissent on ne comprend plus (on ira découvrir les paroles dans le disque) ce qui ne nous empêche pas de sentir la tension et parfois une certaine forme de tristesse dans ses rugissements. S'il y a désormais un batteur, pas question non plus que ça parte dans tous les sens. François joue au casque (au clic), et cette fois ci en chaussures, cogne de façon métronomique sur ses fûts.
Il reste parfaitement sur les rails des séquences qui ajoutent à la puissance de chaque morceau. Du vent, de la pluie, des crissements ou grincements, ou tout un tas d'autres sons viennent s'ajouter au mur du son qu'on a l'impression de se prendre en pleine tête à chaque morceau. Autant j'avais aperçu Fred plus tôt dans la soirée autant je n'avais pas vu Marylin.
Sur le côté de la scène elle filme, sourit, danse, chante les paroles qu'elle connait visiblement par coeur. Moi qui avais l'impression que je n'avais pas le droit de m'enthousiasmer complètement en écoutant un KTT certes bon mais dont il manquait la moitié (j'ai oublié de vous préciser qu?à ce moment du concert je pensais toujours que Marylin avait tourné la page de la musique et laissé les rênes de KTT à Nico qui du coup s'était re-entouré de musiciens talentueux), je prends ça comme un "allez y éclatez-vous, comme moi !"
Cela opère comme un déclic. A partir de là mes derniers remparts cèdent et je me laisse complètement embarquer. Aux pieds de l'immense Nicolas, qui parait à la fois solide comme un roc et fragile lorsque son visage se tord de douleur lorsqu'il hurle "encore et encore !" avec sa main droite qui commence à se lever comme si elle cherchait un support invisible. De temps en temps il s'éloigne du devant de la scène comme pour aller souffler un peu ...
D'un morceau à l'autre les éclairages changent. Ambiances bleues (j'ai pensé à un des tous premiers concerts où j'avais découvert Kill the Thrill (c'était à la MJC Mirabeau en 1999 - voir chronique par ici), blanches (crues), vertes ou même en or (très impressionnant) , ...
8 morceaux du nouvel album directement enchainés avec 2 plus anciens sans (faux) rappel, et malgré quelques problèmes techniques évoqués mais pas franchement ressentis côté public ("on s'en bat les couilles de la technique !" d'une voix reconnaissable entre mille) un de ces moments de communion qui nous poussent à venir nous rassembler comme cela le soir avec des gens qu'on ne connait pas forcement mais dont on se sent proche en partageant une telle expérience.
Si je suis resté au pied de la scène quasiment tout le concert, je finirai par me mettre sur le côté gauche histoire d'avoir un peu moins les lumières dans le visage, et aussi parce que j'avais envie de voir un peu les gens dans le public. Sur la mezzanine et en bas. Une moyenne d'âge un peu élevé au premier coup d'oeil mais avec quand même quelques (plus) jeunes (que nous) dans le lot et qui n'avaient pas l'air de s'ennuyer.
Après avoir remercié le public et pendant qu'ils déballeront de leurs cartons fraichement arrivés des vinyle de cet Autophagie, nouveau chapitre dans leur belle et longue discographie, j'en profiterai pour saluer Marylin (et c'est là que je comprendrai qu'elle fait toujours partie de l'aventure mais qu'il lui faut juste un peu de temps pour que son épaule se remette) ainsi que Rudy, Ben et Fred pour discuter anniversaire ... Je trainerai ainsi jusqu'à ce qu'on nous mette gentiment dehors (pour préparer la salle pour IAM le lendemain) avant de rentrer sans m'arrêter par le Baraki histoire de ne pas avoir une chronique de plus à faire ...
Set list : Le dernier train, La Dérive, Les enfants brulent, Tout va bien se terminer, Capitan, Clusterheadache, Autophagie, Je suis là, 203 Barriers, Permanent
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Critique écrite le 21 avril 2024 par Pirlouiiiit
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