Chronique de Concert
King Gizzard And The Lizard Wizard + Mild High Club
Dans le cadre de leur tournée européenne, les ovnis australiens de King Gizzard & The Lizard Wizard passent en France pour quelques dates et notamment à Paris au Bataclan, qui affiche complet pour l'occasion. Ces petits génies complétement barrés du rock psyché viennent défendre leur nouvel album, enfin non pas vraiment, on peut plutôt écrire les concernant qu'ils sont venus jouer des extraits entre autres des cinq albums qu'ils ont sorti en 2017. Oui, cinq albums, vous avez bien lu, et cela représente un véritable exploit ! Musiciens talentueux et très prolifiques depuis leurs débuts en 2011, ils en sont à leur déjà 13ème disque à ce jour et ce qui est encore plus impressionnant chez eux, c'est que la qualité voire l'enchantement sont beaucoup plus présents que les morceaux quelconques qui se retrouvent donc minoritaires. En février 2017, c'est "Flying Microtonal Banana" (chronique du disque à lire ici) qui fait son apparition puis "Murder of the Universe" sort le 23 juin ainsi que "Sketches of Brunswick" le 18 août, "Polygondwanaland" le 17 novembre et pour finir, "Gumboot Soup", le 31 décembre dernier.
Mild High Club :
On aura eu droit en première partie à la formation Mild High Club mené par son leader bien cinglé Alex Brettin. Pour tout avouer, pendant les 30 minutes de sa courte prestation, on n'a pas tout compris. Ils donnent dans une pop psyché et folk mais surtout via une structure bien décalée et à contre-courant. Le leader des King Gizzard, Stu Mackenzie viendra faire une apparition sur un morceau à la flûte traversière.
King Gizzard & The Lizard Wizard :
Après 20 minutes de pause toutes lumières allumées, les musiciens qui composent le groupe au drôle de nom arrivent devant nous d'une manière relax et décontractée, il est 20 heures 50. Les 7 garçons sont positionnés comme un bloc et au milieu, on retrouve deux batteurs qui joueront face à face. Devant eux, ils ont 1500 fans qui sont bien motivés et prêt à en découdre et à s'éclater. On débute idéalement avec le long, savoureux et très énergique morceau "Rattlesnake", qui va durer 8 minutes. On a l'impression d'avoir pris un train à grande vitesse qui finira par tout ravager sur son passage durant le concert. "Greenhouse Heat Death" poursuit le trajet fou et on prend son pied.
Stu MacKenzie le leader chanteur, guitariste et flûtiste, est au centre des attentions tant l'homme est omniprésent, purement génial et amène tous ses camarades vers l'excellence. Sa voix à l'effet bizarre et sa manière hystérique de jouer de la guitare en se tordant de partout donnent un effet extraordinaire. Il a deux guitaristes autour de lui, Joey Walker, qui accompagne très souvent Stu au chant, et Cook Craig, qui lui ne chante pas. Les autres, Ambrose Kenny Smith aux claviers, à l'harmonica et voix, Lucas Skinner à la basse et les deux batteurs, Eric Moore et Michael Cavanagh, tiennent leur rôle à la perfection. Leur musique est carrément jouissive et jubilatoire sur scène ! Difficile de les classer quelque part car ils sont purement inclassables...
L'esprit est totalement psychédélique, marqué par les années 60 et 70 et on retrouve dans ce joyeux bordel, de la pop, du blues, de la folk, du jazz, une forme de musique de film, du rock, du son garage et du heavy psyché. Sur des morceaux tels que "Han-Tyumi the Confused Cyborg", "The Lord of Lightning", le rythme est tellement rapide et puissant qu'on a peur de voir le train déraillé. King Gizzard & The Lizard Wizard est un putain de groupe de rock avant tout. On terminera sur le tranquille "God Is in the Rhythm" et on entendra des gros "Thank You" venus de nulle part à de nombreuses reprises. On voit le groupe nous saluer et nous quitter déjà. On se retrouve un peu frustré et loin d'être rassasié. La lumière s'allume à nouveau et éclaire toute la salle. On entend malheureusement la sono cracher un morceau et on comprend à ce moment-là que le rappel ne viendra pas. On aura eu pratiquement 1 heure 30 de pure folie mais il faut avouer qu'on serait bien resté plus longtemps dans ce train complètement fou.
A lire, une Interview avec Stu Mackenzie du groupe King Gizzard & The Lizard Wizard à l'occasion de la sortie de l'album Flying Microtonal Banana...
Remerciements à Pias, Camille Edel, Mathieu Pinaud et Alias
Set List :
Rattlesnake
Greenhouse Heat Death
Nuclear Fusion
All Is Known
Welcome to an Altered Future
Digital Black
Han-Tyumi the Confused Cyborg
The Lord of Lightning
Polygondwanaland
Crumbling Castle
The Fourth Colour
Cellophane
Robot Stop
Big Fig Wasp
Gamma Knife
The River
God Is in the Rhythm
Critique écrite le 04 mars 2018 par Lebonair
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