Chronique de Concert
Kool & The Gang + Sister Sledge
C'est elles qui ouvrent la soirée à 20h00 tapantes, dans un Zénith de Lille modestement rempli. Initialement quatre, les surs Sledge sont aujourd'hui trois sur scène, dont seulement deux issues du combo originel. Elles chantent pendant près de quarante-cinq minutes, enchaînant des titres de leur composition et d'autres de Chic, dont elles ont la lourde charge de faire oublier l'absence. C'est d'ailleurs Good Times qui lance vraiment les hostilités, avec sa ligne de basse ravageuse, jouée par un pur bassiste funk, roi du slapping, qui envoie ses cordes claquer sur les tympans d'un public qui en redemande. Le dernier tiers de leur prestation est quant à lui presque entièrement consacré à une longue présentation des différents musiciens, chanteuses comprises, qui permet à chacun de faire montre de son talent, avec en trame de fond le titre Lost In Music. Les surs finissent évidemment cette première partie par leur tube : un We Are Family survitaminé qui emballe enfin le public, jusqu'alors plutôt réservé, qui se met enfin à chanter en chur. Ca y est, la soirée est lancée, mais ce n'est encore que le début.
Il faut s'armer d'un peu de patience avant que les stars du soir prennent enfin possession de la scène. Ils s'offrent une entrée théâtrale, très américaine et très disco, à base de gyrophares et de voix ténébreuse pour annoncer leur arrivée. Ils débutent leur set par une reprise inattendue du Don't Stop ‘Til You Get Enough de Michael Jackson, avant d'enchaîner sur l'un de leurs plus grands tubes : Fresh. L'ambiance est bonne, la fosse se déhanche en rythme, arrosée de la bonne humeur et de l'énergie que les onze musiciens envoient par grandes rasades. Les chansons se succèdent, les vétérans du funk sont dans une forme olympique et se relayent sur le devant de la scène pour chauffer la foule. Quelques titres connus émergent ça et là : Jungle Boogie, tout d'abord, puis le plus romantique Cherish, qui aura rappelé à plus d'un la douceur un peu désuète du traditionnel "quart d'heure américain". Les membres du groupe, des plus anciens aux plus jeunes (seuls quatre musiciens subsistent du line-up originel), alternent d'ailleurs les déhanchés suggestifs et les sourires charmeurs en direction du public féminin, dont l'émoi se fait de plus en plus sonore à mesure que le concert avance.
La soirée se déroule ainsi, agréable, sans pourtant s'emballer vraiment. Il faut attendre Let's Go Dancing (Ooh, La, La, La), repris à tue-tête par le public, pour que la fête soit vraiment lancée. Les spectateurs se lâchent, se dandinent sans retenue et on aperçoit même quelques démonstrations de danse ça et là dans la fosse. Avec Ladies Night, la bande de Robert "Kool" Bell fait encore monter la température d'un cran. Entre temps, la boule à facettes suspendue au-dessus de la scène a fait son entrée et envoie ses éclats de lumière sur les visages humides d'un auditoire chaud-bouillant. Les maîtres du funk assènent encore Get Down On It, troisième tube consécutif, pour finir d'emporter tout le monde dans ce bal vintage aux allures de surprise-party géante.
C'est le moment que choisit le groupe pour rentrer dans les coulisses, laissant le public, en transe, crier à pleins poumons pour le faire revenir. Le Zénith de Lille a encore de l'énergie à revendre et il va pouvoir en faire la démonstration : en guise d'introduction au rappel, le batteur revient seul et s'offre un excellent solo, qui s'approche parfois de rythmiques techno, soutenu par un lightshow épileptique. Le reste de la troupe rentre enfin sur la scène et entame son plus grand tube : Celebration. Dès les premières notes, tout le monde se met à sauter en tous sens, les mains en l'air, y compris dans les gradins. Hurlant de toutes les forces qui lui restent, le public reprend en chur les "wouhou" du refrain avec un enthousiasme à faire pâlir Damon Albarn et les fans du Song 2 de Blur. Le Zénith se transforme en gigantesque boîte de nuit et se déchaîne sur ce titre mythique de l'histoire du disco, achevant la soirée sur une petite note de folie collective des plus réjouissantes. Sitôt la dernière note jouée, le public retient ses héros en leur rendant un hommage long et appuyé. Les Kool & The Gang restent encore un peu sur scène pour profiter de cette bouffée d'amour et de reconnaissance que lui envoient les Lillois et c'est par petits groupes qu'ils quittent la scène, un grand sourire aux lèvres. La salle se vide à son tour, c'est la fin d'une soirée exaltante, kitsch et sans prétention, dans la plus pure tradition disco.
Merci à Candice Mattern et Yves El-Baze.
Critique écrite le 22 octobre 2010 par Fredc
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