Il faut bien se rendre à l'évidence: il y a des groupes de scène et des groupes de studio. BIOHAZARD, par exemple, fait partie de la première catégorie, tandis que le cas KORN est plus délicat à traiter. Si le concert d'octobre 1995 à l'Arapaho permettait d'envisager le meilleur pour le groupe, le concert de ce soir aura laissé d'autres sortes traces dans l'histoire.
Prenons les choses dans l'ordre. Le son est mauvais comme il sait l'être au Zénith, le volume est boosté à fond bref, une horreur! L'ambiance est chaude mais on sent que les gens se moquent de la performance en elle-même. Il leur suffit de voir des dread-locks pour aussitôt se mettre à hurler. Le décor est amusant: des poupées accrochées partout autour de la batterie et des amplis.
Les deux premières parties nous auront tant bien que mal fait patienter (il faut tout de même accorder une mention spéciale à THE URGE qui ont su amuser le public avec leur fusion à la MR. BUNGLE ).
Lorsque les lumières s'éteignent, on y croit. Une petite animation sur l'écran derrière la scène et c'est parti avec "Twist". Déjà le constat est amer: Jonathan Davis ne sait pas se servir de son micro. Il sait beugler mais pas en face de l'instrument, d'où problème! Suit "Blind". Les problèmes de son ne s'arrangent pas, Davis chante toujours à côté, et nous, on a du mal à supporter tout ça!
Lorsqu'on les voit sur scène, les gars de KORN font penser aux groupes de glam des années 80: tout pour le style (le survet' ADIDAS en paillettes de Davis en est le parfait exemple)! Le summum est atteint pendant "Clown": le groupe s'arrête de jouer pendant 3 à 4 minutes, projecteurs dans la tronche, positions à la "style genre", pour faire gueuler le public. Tout cela parait faux, rapporté et déjà fait 100000 fois!
Faut-il en conclure que KORN est un groupe de poseurs? Ce n'est pas impossible! Mais c'est avec amertume que l'on en arrive à ce terrible constat.
Le groupe a tout de même quelques circonstances atténuantes: la salle permet difficilement d'avoir un son correct, la tournée aura été longue et touchait à sa fin, et puis il peut y avoir des jours sans!
Quand ils quittent la salle, sans rappel au bout d'une heure dix, on se dit quand même que l'on s'est fait avoir. De plus, il est permis de dire bonjour ou un autre mot au public entre les chansons!
Dégonflez de la tête, ne vous dites pas que passer sur MTV est une fin en soi, et revenez dans de meilleures conditions!

Durée: 1h10
Son: épouvantable
Ambiance: agitée
Moment fort: le silence après le pétard mouillé