Chronique de Concert
Kyuss Lives
Samedi dernier, c'est un évènement important qui a eu lieu à Paris avec le concert de Kyuss Lives. Mené à leurs débuts par John Garcia, Josh Homme, Nick Oliveri et Brant Bjork, Kyuss est devenu au fil des années un groupe mythique grâce à 4 albums sortis entre 1991 et 1995 dont notamment trois totales réussites. C'est de cette formation que sortent les cendres du groupe Queens Of The Stone Age mené par l'emblématique Josh Homme.
Seul manque à l'appel en 2011, Homme qui n'a pas pour habitude de regarder en arrière et qui est bien trop occupé par les QOTSA et ces activités diverses. A sa place pour cette reformation, Bruno Fevery, du groupe belge Arsenal, qui joue donc avec ses idoles vu qu'il a participé pendant son adolescence à un "tribute band" de Kyuss.
Il est 20h, c'est le début de l'été et je croise Nick Oliveri au bar à côté du Bataclan pour quelques photos sympas en sa compagnie. Oliveri a fait aussi partie du groupe QOTSA jusqu'en 2004 avant de se faire virer par son pote d'enfance Josh Homme pour raisons diverses (pour son côté ingérable ou trop déjanté à l'époque à priori).
Pour beaucoup, les Queens Of The Stone Age sans lui, ce n'est plus vraiment la même chose, il semblerait qu'ils ont perdu beaucoup de leur folie avec cette éviction. Je fais partie de ceux qui pensent cela même si les prestations des QOTSA (voir par ailleurs le compte rendu de leur dernier concert à l'Olympia fin mai) m'excitent toujours énormément. La présence du fameux bassiste suffirait à mon bonheur mais pouvoir entendre pour la 1ère fois en live des morceaux qui représentent mes premiers émois rock, c'est quand même quelque chose.
Pour accueillir le groupe sorti tout droit de la fournaise de Palm Desert, il n'y a pas mieux que le four du Bataclan. Ce soir, je ne subirai pas la chaleur, je suis armé d'une bouteille d'eau glacée et d'un vaporisateur. Le vigile me laisse rentrer avec ma bouteille par compassion. Il est 20h20, on se trouve dans la salle déjà bien moite et humide. C'est presque plein ce soir avec 1200 personnes plutôt du genre masculin. Pas mal de gens de 30, 40 ans mais on trouve des plus anciens et des plus jeunes aussi.
La première partie a été assuré par les norvégiens de "Troy Torino" et nous, on se cale tranquillement devant sur un côté. Je me retourne et je vois au niveau du balcon deux ventilateurs de merde qui ne servent à rien mais, c'est bien, vous avez fait un effort de dingue au Bataclan. Maintenant, au lieu de faire 45, il ne fait plus que 44 degrés. Vraiment, n'importe quoi et je me lasse de répéter la même chose depuis si longtemps. Au Trianon, à la Cigale entre autres, c'est le bonheur alors pourquoi ici c'est l'horreur ?
Les musiciens arrivent sur scène autour de 20h30 et ça démarre par "Spaceship Landing". Le titre (que j'aime beaucoup) n'est pas parfait pour démarrer les hostilités et je mets un peu de temps à rentrer pleinement dans le concert. On passe à un niveau au dessus à l'entame de "Thumb" qui aurait pu être le morceau choisi pour commencer.
Première sentiment, le volume sonore de la guitare est trop fort, ça finira par s'arranger quelque peu par la suite mais par moments, elle sature de trop et couvre les autres instruments. La basse est en dedans et manque durant toute la prestation de volume et de rondeur. Nick Oliveri est devenu plus sage, moins fou que ce que j'ai connu de lui à l'époque des QOTSA et ce soir, il est tout en discrétion sauf quand il se met à gueuler à certains moments. John Garcia est tout de noir vêtu et ne fait pas très stoner ; par contre il assure bien sa partie.
Certes, par moment, sa voix est inaudible mais ça le fait quand même. Il souffre par contre de la chaleur et quitte à chaque fois, pendant les jams, la scène pour aller se rafraîchir sous peine d'évanouissement. Les murs au balcon transpirent comme nous d'ailleurs. Parlons 2 minutes de Brant Bjork, il a assuré une prestation 4 étoiles et son jeu fait de lui un batteur hors norme. Son look, son parcours, sa vie le rendent tellement stoner, c'est le désert ce mec à lui tout seul. Je regrette par contre de ne pas l'avoir vu ou si peu. Il aurait été bien senti pour cette tournée de sur-élever son kit de batterie enfin de le voir jouer. Plus près du public, plus visible, cette configuration aurait offert une intensité bien plus forte à leurs sets.
Malgré tout, on passe un bon moment et chacun lutte comme il peut contre cette chaleur qui tue l'envie, public et musiciens compris. John Garcia distribue de l'eau à son public et au bout d'une heure, on sent la fatigue se pointer. Pas mal de titres de l'album "Welcome to the Sky Valley" seront joués ce soir, ainsi que 5 titres du cultissime "Blues For The Red Sun" notamment. Le rappel arrive avec deux morceaux dont le mémorable "Green Machine" qui conclura le set après 1h30. Presque un exploit vu la chaleur étouffante et une chanson comme "Allen's Wrench" passera à la trappe. C'est donc pas la 1ère fois que je vois des concerts au Bataclan écourtés à cause de la chaleur.
La soirée fut de qualité mais ce ne fut pas un rêve total, juste un très bon concert au final. Y aura-t-il un nouvel album à l'avenir, une autre tournée ? La formation porte bien son nom, Kyuss Lives est donc bien en vie et nous, on va respirer enfin dehors. Une chose de sûre, les chansons de Kyuss traversent merveilleusement le temps et ne prennent pas une ride, la marque des grands.
Remerciements :
Marie Chantepie et Roger Weisser
Base Productions
Credit photos Stéphane Carubelli
Critique écrite le 05 juillet 2011 par Lebonair
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