Chronique de Concert
Ladies Ballbreakers + Rocket Queens + Motörqueens (tribute bands AC/DC, Guns N' Roses et Motorhead)
La Puce à l'Oreille (salle Dumoulin), Riom 14 décembre 2019
Critique écrite le 17 décembre 2019 par Jérôme Justine
Motörqueens
Alors ce soir de samedi de l'Avent, on sort la veste à patchs pour accueillir comme il se doit les Italiennes de Motörqueens représentant Lemmy et sa bande, les re-Italiennes de Rocket Queens pour figurer les Guns n' Roses et enfin les Françaises de Ladies Ballbreakers dans le rôle des Australiens en tenues d'écoliers. On est pas là pour rigoler, soirée cuir et rock n roll sur la ligne de départ. 5, 4, 3, 2, 1, c'est parti...
Près de 700 personnes sont attendues ce soir, et dès 19h on se bouscule gentiment aux portes. C'est qu'on veut être en bord de scène pour mieux voir, hein, bande de petits coquins ! Ayant assisté aux balances, je sais ce qui nous attend et je suis assez impatient de voir ce que ça va donner en live. L'honneur est fait aux Motörqueens d'ouvrir la soirée, de lustrer les tympans du public, d'ébaucher l'acouphène. A 19h30 quasi pétante, elles entrent en scène, tout de noir court vêtues, accaparant la grande scène de la salle Dumoulin, sur laquelle il y a fort fort longtemps les Motörhead et les AC/DC ont lancé leur doux babils. Jenny à la basse Rickenbaker (natürlich) et aux lunettes aviateurs en bout de nez, Elisa à la guitare et aux longues jambes, et Veronica aux martèlemente de fûts vont rendre un très bel hommage au meilleur groupe de rock de tout les temps. Quoi, je ne suis pas impartial ? Non, et alors ? J'assume ! Elles assurent vraiment bien les trois miss. Le son est là, même si le pantalon ne tremble pas devant un mur de Marshall.
Même si elles sont un peu statiques, les trois motörheadbangueuses envoient du bois sans état d'âme. Avec une classe et un look qui j'en suis sûr n'auraient pas déplu au Lemmy, elles proposent une set list composée de titres indispensables et d'autres morceaux plus rares sur scène : "Bomber", "Stay clean", "The Game", "Born to Raised Hell", "Rock Out", "Hell Raiser", "I'll be your Sister", "Love me like a Reptile", "Iron Fist", "Motörhead", "Going to Brazil", "Orgasmastron" (et quelques soucis d'accordages !), "Ace of Spades", "Killed by Death"... et le "Please don't Touch" joué à l'époque avec Wendy O Williams. Avec tout ça, l'heure de jeu passe vite, bien trop vite. Les éternels endeuillés de mister Kilmister s'en vont vider des fûts, heureux de ce moment passé, et je les accompagne en attendant la suite.
Rocket Queens
Aux alentours de 21h, montent sur scène Hell-Ena au chant, Beatrix à la guitare rythmique, Clea à la basse, Ari au haut de forme Slashesque, et Ale à la batterie pour nous concocter des reprises des Guns n' Roses bien mitonnées aux petits oignons. Commençant à l'heure (c'est pas fidèle aux habitudes des Guns ça!!), et avec le sourire, les cinq Italiennes vont nous faire la démonstrations de ce que rock 'n roll, énergie, agressivité, boulot veulent dire. Attaquant bille en tête par le titre "Nightrain", le quintet affiche une volonté d'en découdre évident. Elles vont jouer comme si leur vie en dépendait, se défendant autour des deux Gibson marshalisées et d'une section basse/batterie hyper en place.
Et quelle présence sur scène, mes aïeux ! A droite, à gauche, devant, derrière, elles sont partout à la fois. Elles prennent du plaisir sur scène, c'est évident, et elles nous en donnent tout autant. Et puis un enchaînement de titres comme "Outta Get me", "Civil War", "Paradise City", "Patience", "I Used to love her", "Don't Cry" ne peut laisser indifférent quand on aime les Guns n' Roses. Quand en plus, ces titres sont entrecoupés de solo de batterie avec un faux malaise, d'un solo de basse, d'un moment acoustique floydien, d'un solo de guitare mafieux que vouloir de plus. C'est aussi bien qu'en vrai, peut-être même mieux. Pour finir le set, en liaison avec le groupe suivant et en rapport avec le dépannage du rouquin boudiné à AC/DC, les Rocket Queens nous posent dans les gencives un : "Shoot to Thrill" et un "Let there be Rock" d'anthologie. Mission accomplie pour ces demoiselles, et pour cette prestation exceptionnelle et ce professionnalisme, un énorme BRAVO à vous.
Ladies Ballbreakers
Comme il fait dans la salle une chaleur digne de finir en slip, je file avec les copains du soir m'en mettre une autre bien fraîche et mousseuse derrière la cravate. Rien de mieux qu'une petite "Levrette" bien tirée pour se requinquer et hop, je regrimpe dans les étages, pour prendre position pour écouter et shooter les casses-couilles de la soirée ! Car la soirée est loin d'être finie. Même si elles sont arrivées bien fatiguées de la Rochelle, les Ladies Ballbreakers ont eu le temps, après les balances d'une sieste réparatrice. Et effectivement, on sent que, dès leur entrée sur scène au son d'un "Highway to Hell" de cabaret, les batteries sont tellement rechargées qu'elles sont prêtes à fondre .
L'intro passée, les Ladies appuient sur accélérateur. Menées de main de maître par Céline au chant, Anaïs dans le rôle d'Angus, Cerise dans le rôle du regretté Malcolm, Laëza en charge de groover comme Phill Rudd et Blandine bassant tel Cliff Williams, les Ladies BallBreakers vont nous régaler pendant 1h30 d'un show mêlant humour, grande maîtrise musicale, folie et énergie, headbanging, solos de guitares sur épaules, remuage de popotin et tapage de pieds, Bref du bon vieux rock n roll de kangourous. La set list est en plus composée de ce qui est pour moi la meilleure partie de la vie des Australiens, celle avec Bon Scott au chant, ce qui du coup frôle la perfection.
Joués avec beaucoup d'élégance et de talent, parfois revisités, comme ce "Hell Bells" acoustique ou ce "Thunderstruck" bluesy, les morceaux s'enchaînent sans temps mort, avec une patate communicative. La salle est entièrement aux genoux des Ladies, sous le charme, sous la coupe. On en voudrait encore plus, même si avec "TNT", "Whole Lotta Rosie", "The Jack" (hyper sexy), "Dirty " oï " Deeds", "High Voltage", "Bad Boys Boogie", "Back in Black", "If you want blood", "Highway to Hell" et "Riff Raff", on n'est pas malheureux, mais hélas c'est déjà la fin. La fin ? Humm, pas tout à fait, car le gynécée complet revient sur scène pour nous achever avec un "For Those about to rock" orgiaque. Alors pour cette vraiment belle soirée, je pense que on peut vous répondre ceci : "We Salute You" !
Critique écrite le 17 décembre 2019 par Jérôme Justine
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> Réponse le 18 décembre 2019, par philippe
[salle dumoulin riom - 14 décembre 2019] Motörqueens et Rocket Queens, c'est super Top ! Ladies Ballbreakers, j'ai trouvé la chanteuse moyenne, très, très moyenne, mais musicalement c'est excellent ! Réagir
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