Chronique de Concert
Lana Del Rey (Festival Rock en Seine 2014)
Parc de Saint-Cloud, près de Paris 24 août 2014
Critique écrite le 16 septembre 2014 par Pierre Andrieu
Juste après le set électrisant de Thurston Moore et avant la tête d'affiche du jour, les toujours fringants Queens Of The Stone Age, la divine pin up/chanteuse/tête à claques Lana Del Rey a réussi à emmener dans son troublant univers une grande partie du public réuni en début de soirée au festival Rock en Seine... Quand l'excessivement sexy jeune femme apparaît en plein jour sur l'immense et très dépouillée scène dressée dans le Parc de Saint-Cloud, on ne sait pas trop à quoi s'attendre : grand spectacle marketé pour les kids en mal d'émois adolescents, show en playback avec fausse héroïne en carton pâte, concert formaté digne d'une émission de télé réalité présentée par le désespérant Nikos Aliagas ou prestation sincère d'une jeune étoile filante un peu perdue... En fait, pour résumer la chose, c'était un peu un mélange de tout ça !
Ce que l'on remarque immédiatement lors de ce début de concert de Lana Del Rey, outre sa beauté plastique et la sensualité de ses déplacements sur les planches (OUCH !), c'est que la belle Américaine semble avoir réussi à vaincre le trac qui l'empêchait de chanter juste à ses débuts. Là, encouragée par une horde de fans complètement hystériques (ils auront d'ailleurs droit à une première séance de selfies et de dédicaces dès la fin du morceau inaugural... ), la récente auteure de l'album Ultraviolence paraît - presque - à l'aise, plutôt contente d'être là et bien décidée à faire le job. Entre deux sourires enjôleurs (voire plus si affinités) et quelques poses outrageusement lascives, elle n'oublie pas de créer de jolies atmosphères, mélancoliques et suicidaires à la David Lynch dans la série Twin Peaks. Certes, le groupe de scène de Lana est peu inventif et assez scolaire. Certes, la scénographie est plutôt cheapos, avec un pauvre écran en fond de scène qui diffuse des clips déjà vus et revus. Mais il se passe quelque chose, une sorte de frisson chargé d'émotions fortes, un truc sans doute provoqué par le sentiment d'avoir le privilège d'assister dans de bonnes conditions au concert événement d'une diva appelée à disparaître tragiquement (n'a-t-elle pas récemment déclaré à un journaliste anglais vouloir être déjà morte ?). Bref, on se fait de petits films dans la tête et l'on apprécie la pléiade de tubes et de titres langoureux proposés en live : Cola, Body Electric, Blue Jeans, West Coast, Born to Die.
Mais au bout d'un certain temps, apparaît une impression de monotonie encouragée par l'accumulation de ballades désespérées avec tempos lents : on se lasse un peu. Et le légèrement plus enlevé Summertime Sadness n'y fait pas grand chose. Sur ce, Lana sent qu'on décroche un peu et fait venir un assistant qui lui allume une clope, qu'elle fume à la perfection, c'est à dire comme une femme fatale dans un film des années 60. Puis, elle joue son tout premier tube, le bouleversifiant Video Games, avec un touchant mélange de nonchalance, de conviction premier degré et de professionnalisme. Et elle choisit de terminer la chanson en empruntant l'avancée de scène, ce qui donne l'impression surréaliste d'un ange déchu flottant au dessous de la multitude des fans.
C'est reparti pour un tour, on est à nouveau dans le concert. Qui se termine par le très hip hop/R&B, National Anthem, permettant à la Marilyn Monroe du 21ème siècle (clin d'oeil à la vidéo de ce titre... ) de partir sur une note un peu plus "nerveuse". Ultime salut à ses aficionados hardcore, pendant que son combo ferraille une outro musclée un peu cliché, elle descend près des barrières pour une nouvelle séance de selfies, dédicaces, bisous sur la bouche, sourires, fumages de clopes etc. Puis elle disparaît définitivement, pour ce soir. Rideau sur un show sexy et divertissant.
Set list :
1. Cola
2. Body Electric
3. Blue Jeans
4. West Coast
5. Born to Die
6. Ultraviolence
7. Young and Beautiful
8. Summertime Sadness
9. Ride
10. Video Games
11. Money Power Glory
12. Carmen
13. Fucked My Way Up to the Top
14. National Anthem
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Critique écrite le 16 septembre 2014 par Pierre Andrieu
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