Chronique de Concert
Laura Cox Band + Hell's Strippers
Au lendemain d'un chouette concert du légendaire Bill Deraime dans la capitale auvergnate, ce soir c'est découverte d'une célébrité 2.0, Laura Cox à Riom. Accompagné à nouveau de mon apprenti rockeur de fils, nous allons d'un pas ferme et décidé vers cette salle qui affiche complet ce soir. Phénomène, curiosité, les motifs de venir ce soir sont nombreux. Laura Cox est déjà célèbre avant d'être connue. Vue des millions de fois sur internet pour des reprises très bien exécutées de classiques du rock, la jeune et jolie (ça compte pour faire le buzz) rockeuse a monté un groupe, Laura Cox Band, sorti un album et attaqué une tournée. En gros, la communication était bien faite avant d'aller sur scène. Donc on va voir...
Hell's Strippers
La soirée est ouverte par les Hell's Strippers, trio rock clermontois. Ce groupe mélangeant allègrement des influences allant de Led Zeppelin à Wolfmother fait carrément le job. Le batteur, chemise à carreaux et cheveux long a un point commun avec les Eagles il est aussi chanteur, et ce même avec un micro qui n'est pas très coopératif. Ne s'embarrassant pas avec des cymbales qu'il n'a pas sur son kit (il a raison, c'est pénible à nettoyer le cuivre), il martèle sauvagement ses fûts en envoyant un rock/blues diablement efficace.
Pas de fioritures, de chouettes solos de Les Paul, de bonnes parties de basse par le nouveau membre du groupe, une grosse demie heure de jeu et le tour est joué. Ce groupe est typiquement le genre de rassemblement de mecs bourrés de talents, mais qui n'en ont rien à foutre et ça c'est terriblement Rock 'n Roll.
Laura Cox Band
Pour l'arrivée de Laura Cox, la salle est chaude, surchauffée, même quasi tropicale, avec un brouillard quasi Londonien. Sur scène, une belle collection d'amplis Orange, un grand back drop "Laura Cox Band southern hard blues". devant la scène, des photographes, pleins de photographes, et pas mal de curieux. Peu semblent vraiment connaître l'album de la demoiselle. Beaucoup sont venus, fidèles à la très bonne programmation de Rock the Night. Et puis pour une fois que c'est un groupe jeune, français, avec une guitariste à la tête, faut pas bouder son plaisir !
Vers 22h, après une dernière vérification de matos sur scène, Laura Cox entre en scène avec son band : un batteur, un second guitariste et un bassiste. Déjà très scénarisée et organisée, l'entrée en scène laisse prévoir un show bien rodé. Le son est extrêmement bon, ce qui est toujours agréable surtout lorsque l'on a sur scène une belle collection de guitare de chez Loïc le Pape. Pendant 1h30, les riffs vont s'enchaîner, tous plus rock les uns que les autres. Laura Cox en plus de manier la six cordes avec une belle dextérité, s'occupe aussi du chant avec une voix plutôt cassée. Ce n'est pas une virtuose du chant c'est certain, les churs sont parfois un peu à côté, mais le cur y est. Par contre, je n'arrive pas à décoller, mes pieds refusent de bouger. Les morceaux débutent, j'ai parfois un espoir d'un truc qui me fasse des guili-guili dans le ventre, mais non rien, ça retombe vite. Le solo basse/batterie, qui généralement m'ennuie fortement, m'a pour le coup redonner un peu d'envie. Mais malgré tout c'est pas ça.
Une heure et demie de jeu, des morceaux de l'ancien album, d'autres du futur, une reprise du "Foxy Lady" d'Hendrix, une autre de "Johnny be good" de Chuck Berry, et c'est fini. Le public autour de moi semble dans l'ensemble très satisfait. Certains qui ont, comme moi, trouvé le truc un peu long partent rapidement. Quant à moi, mon opinion est modérée. Y'a du métier, c'est parfaitement rodé, le son est excellent, le merchandising abondant, les sponsors multiples, la technique de jeu parfaite, l'énergie réelle, mais... ça sonne un peu creux. Il y a la forme, mais il manque de fond. Comme si on avait construit le produit après l'avoir vendu. Il n'y a pas grand-chose à raconter. Et quelle idée de ne pas plus mettre en valeur le groupe. Ces musiciens sont aussi très bons, et je pense (et ce n'est que mon avis, ne me tapez pas !) que Laura aurait à gagner à leur laisser plus de place. Bref, l'avenir nous dira ce qu'il restera de tout cela dans quelques années. J'espère me tromper, c'est tout le mal que je lui souhaite...
Photos : Yann Cabello www.yanncabello.com, www.facebook.com/yann.cabello.7, twitter.com/YannCabello, instagram.com/yanncabello...
Critique écrite le 08 avril 2019 par Jérôme Justine
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