Chronique de Concert
Laurent Boudin & the Crystaloves + Lumineuses Fièvres + Orties Bruyantes
Ce soir j'ai prévu d'aller à la Machine à Coudre pour le retour de Laurent Boudin qui s'est sauvé de Marseille il y a quelques années pour aller s'installer en Belgique (pas certain que ce soit pour une histoire d'impôts cette fois). Il revient donc et il n'est pas seul car outre les Emeline Dufoulon et Lenka Luptakova aka the Crystaloves il est aussi venu avec les Orties Bruyantes et Les Lumineuses Fièvres dans le cadre du Boudin Orties tour. La représentation de Mirror and Music de la compagnie Karas de Saburo Teshigawara au Festival de Marseille ayant commencé avec une bonne demi-heure de retard pour cause de conflit avec des Intermittents, Svet est rentrée à la maison plus tard que prévu et lorsque je suis arrivé à la Machine, Laurent Boudin et ses Crystaloves avaient déjà finit leur set.
Heureusement pour moi ils reviendront le temps d'un morceau pour rappeler le public vers la scène pour la deuxième partie de la soirée. En effet quoi de mieux qu'un petit Enculé pour attirer l'attention. Ce morceau qui date quand même de l'époque Attendez est toujours aussi efficace, et accompagné par Emeline Dufoulon au synthé et Lenka Luptakova à la batterie la chanson prend un autre dimension, surtout lorsqu'elles se mettent à chanter. Je peux noter pendant ce morceau qu'il y a pas mal de bazar sur la scène : deux saladiers plein d'eau, une horloge, du riz (tout plus ou moins relié à des capteurs) ...
Le morceau fini et le public remonté du bar ils cèdent discrètement la place aux Lumineuses Fièvres décrit sur l'événement fb comme "Un dandy punk au chant, une dactylo sexy au synthé, des churs en confetti et en fumée, des slows électro-rock et des textes d'amour décalés, décadents...Les Lumineuses Fièvres c'est un peu comme des vacances à la pleine lune dans les ruines d'un club med.", une description qui prend tout son sens une fois qu'on les a vu, mais qui avant ne donne pas beaucoup d'indications sur leur musique.
Le "dandy punk au chant" avec ses bottes pied de chèvre, sa crevate mal mise et sa mini crète se prenome Phabrice Petitdemange (voir son site pour avoir une idée du bonhomme). Il est accompagné d'une en effet charmante musicienne qui en plus de jouer du clavier/orgue (dont elle joue comme ? and the Mysterians en joue dans 96 Tears - c'est en tout cas à ça que j'ai pensé) et de la flute traversière assure les choeurs. Son chant a lui par contre m'a fait pensé à un mélange de David Lafore et de Chinaski. Le premier pour le côté absurde et nonchalance délirante, le deuxième plus pour le timbre.
Il s'accompagne à la guitare normale ou à l'aide d'une guitare construite à base de pédales (avec laquelle il aura des problèmes pour le premier morceau qu'il comptait jouer avec). Il descendra chanter dans le public où il prendra à parti le chanteur des Garces Kellys (ans savoir à qui il avait à faire), qui improvisera un couplet sur le morceau en cours. En avançant dans le set je penserai aussi à Ignatus pour le phrasé. Je n'ai pas retenu le nom des morceaux mais un un peu plus nerveux que les autres s'appelait visiblement Locomotive.
Un autre (ou celui là) racontait une experience au Club Med d'un petit garçon de 7 ans ... j'ai eu très peur lorsque j'ai entendu le premier refrain et qu'il a commencé à dire "tu as violé mon enfan...ce". Beaucoup de ses textes et jeux de mots sont sur le fil ... presque glauques, presque scato, ... le tout avec une musique légère et rétro on ne peut plus plaisante qui m'a fait penser (dernière comparaison pour eux) à celle des très bons La Position du Tireur Couché. Sur la fin ils seront rejoints sur scène par deux filles en bleu de travail ...
... qui s'avereront être les Orties Bruyantes. Là aussi je ne resite pas à la tentation de vous copier coller le descirptif officiel : " Deux femmes, deux micros, mélodies, bruits en direct, son des machines diverses actionnées par les comédiennes, accueillent des textes dits, hurlés, scandés ou chantonnés. Une cavalcade sonore et visuelle vers l'inexorable épuisement, celui de la recherche frénétique d'un sens à la vie. Délurées, révulsées par l'état du monde, elles tentent de restituer le postulat du film tchécoslovaque - Les Petites Marguerites : "Puisque le monde est dégénéré, nous serons dégénérées nous aussi." Une explosion de 30 minutes qui, une fois lancée, ne cesse de croître en intensité. Un goût de trop plein, le trop plein qui cherche à pallier le vide existentiel."
Descriptif que je n'avais pas lu avant le concert. En effet ce qui a suivi fut un sorte de grand n'importe quoi. Tout le bazar sur la scène c'était pour eux. Je ne vais pas tenter de décrire leur set de façon linéaire d'une part parce que je ne suis pas certain d'en être capable, et d'autre part parce que ça gâcherait la surprise pour les futurs spectateurs (même si j'imagine que ça doit pas mal changer d'une fois à l'autre). En tout cas il y a eu du chant, des textes, des positions scabreuses, des tas de choses sorties de leurs culottes, de la chantilly, un plat de pattes, du riz, de l'apnée, un couteau électrique, des raquettes de tennis, de la grosse caisse jouée de façon on conventionnelle, du harponnage de cornichons, et bien d'autres choses, le tout avec une certaine progression.
Par moments c'était un peu too much pour que je tente de capturer cela en photo ; je préférais chercher le sens ou juste écouter. Là aussi on est sur la fil ... entre le truc angoissant (il est question d'un mec à qui on présente une fille avec tout de suite un rapport de force un peu malsain), provocant et amusant (il y a quand même dans les regards et les sourires comme un clin d'oeil), le tout sur fond de question philosophique sur en effet le sens de la vie.
On se demande où tout ceci va nous amener et/ou comment cela va finir. Cela finira en re-invitant tout le monde : les Lumineuses Fièvres, Laurent Boudin et la Crystalove qui n'est pas déjà sur scène, pour un final joyeusement bordélique avec public qui danse. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu un tel foutoir sur la scène de la Machine. Pas exclu que je retourne les voir le demain (surtout pour voir le set de Laurent Boudin) puisqu'ils seront pour la dernière date de leur tournée aux Demoiselles du Cinq. Comme j'ai prévu d'aller voir Keith Richards Overdose et Mic Wigfall au Molotov et que c'est juste à côté, c'est carrément jouable.
Plus de photos par Pirlouiiiit par ici
Bonus video :
et une toute petite (carte mémoire saturée) des Orties Bruyantes ici
et une guère plus longue des Lumineuses Fièvres là
Critique écrite le 28 juin 2014 par pirlouiiiit
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