Chronique de Concert
Lee Fields and the Expressions
Lee Fields, qui est l'artiste que l'on surnomme depuis des décennies "Le petit James Brown", est repassé en cette fin d'année en France lors d'une courte tournée de 6 dates et évidemment à Paris, au Trabendo, en ce mardi =4 novembre. Ce ne fut que du bonheur et bien plus encore !
Sa musique, trop souvent connue des seuls amateurs de Soul, nous vient tout droit des sixties. Depuis, l'Américain Lee Fields, né en Caroline du Nord, a connu des hauts (les années 70), une traversée du désert (les années 80 avec le disco) et, depuis le début de ce siècle, une étonnante renaissance artistique. Les sceptiques peuvent écouter les albums "My World" et "Faithfull man", publiés en 2009 et 2012 et bien entendu le très réussi petit dernier sorti cette année "Emma Jean" qui porte le nom de sa maman décédée en 1992. Souvent comparée à celle de James Brown, la voix de celui qui vient de célébrer ses 63 printemps demeure toujours d'une folle intensité.
Par ailleurs, pour nos amis rockeurs, Emma Jean a été réalisé notamment à Nashville dans le studio de Dan Auerbarch la moitié des Black Keys. Ma soul sister m'accompagne ce soir et nous sommes très heureux de voir l'artiste et de pouvoir plonger en live dans son délicieux univers soul funk que nous proposent Lee Fields et sa musique. Nous marchons en direction du Trabendo qui est à deux pas du Zénith de Paris et je me disais ceci.
Un artiste de cette trempe ne devrait pas jouer dans une salle de cette taille qui affichait complet par ailleurs (700 places) mais au Zénith au moins (7000 places) car avec son talent, ses récentes et brillantes productions et sa longue carrière, cela devrait lui permettre de le faire. Mais non, ce n'est pas le cas ici malheureusement. C'est presque incroyable pour ma part, à ne rien n'y comprendre mais la France a les oreilles bouchées et pas qu'au niveau musique d'ailleurs, bref.
Au moins nous, on s'est pourquoi on est là. "Little JB" est accompagné sur scène des six musiciens de "The Expressions". Il est bientôt 21 heures et la salle est blindée comme rarement ici. Les gens ont l'air déjà très heureux et voici qui arrivent sur scène devant nous les six musiciens de "The Expressions" qui démarrent par un instrumental de 5 minutes purement jouissif. Puis arrivera enfin, Mister Fields et il recevra déjà sa première ovation dès son entrée. La formation de jeunes blancs "The Expressions" qui l'accompagne est parfaite : les musiciens mettent en valeur merveilleusement bien la sublime voix du maître.
On est ici en présence de ce qui se fait de mieux en matière de soul music en 2014 au même titre que les Sharon Jones and The Dap Kings ou autres Charles BradleyLee Fields a su transformer son passé et ses douleurs en énergie. Ses paroles sont porteuses d'espoir en général et il chante les amours déçus, les blessures profondes et les joies éternelles de l'existence. Sa voix rocailleuse fait merveille et ils nous touchent en plein mille.
Le concert passera bien trop vite, ce qui sera son seul défaut car pour le reste, on touche la grâce. On est dans le vrai, dans l'authentique et tout cela sent forcément bon le vécu mais sans talent, il n'en serait rien et Lee F. possède tout. Après 1 heure 15 d'un merveilleux concert, les jeunes musiciens se retirent de scène et leur leader aux faux airs de boxeur en fin de combat nous quittera également. On aurait souhaité au fond de nous en entendre un peu plus mais on ne fera point de reproche ce soir tant nous nous sommes régalés ! La prochaine fois, il faudra que vous soyez là !
Remerciements à Florent Muset, agence MPC Promotions, à Charlotte également, à ma soul sister Emilie...
Crédits photos: Lebonair
Critique écrite le 12 novembre 2014 par Lebonair
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