Chronique de Concert
Lee Zeirjick + Neptune
Cymbales mâchouillées par des dents de fer, pistons graisseux, grosse caisse plastifiée, guitare-asterohache aux cordes de fer parasitées par un petite cuillère en travers de la gorge, tableau de bord déglingué, phares de bicyclettes pendus à la chemise, engrenages d'acier. Et j'en passe. Neptune est le genre de groupe qui aurait pu naitre d'un monde rétro-futuriste post-apocalyptique. Ce soir, ils sont pourtant bien là, devant nous avec leur beau bordel, ces 3 natifs d'une autre planète.
Ça commence par un jeu d'interrupteurs on/off bourdonnant qui, lentement, fait monter la pression. La machine est en chauffe, comme une vieille locomotive à vapeur, grondant et dévorant goulument le charbon par sacs entiers. Puis la rythmique, sèche, dure, vraie, sourde et violente, emballe le tout dans un fracas tribal et industriel. Les titres de Gong Lake font pleuvoir le metal chauffé à blanc et les courts-circuits sonores. On est surpris en permanence, les yeux écarquillés par des sonorités sorties d'une boite de Pandore. En véritable électron libre, fouettant les rouages et le plafond comme un escrimeur ou déchirant les barbelés de sa guitare-faucille, Mark oriente les morceaux vers des versants ultra-rythmiques ou des magmas usiniers bruitistes et renversants. Neptune se donne sans compter jusqu'à la crampe auditive et musculaire, et pourtant ne s'autorise que peu de temps-mort. La ferraille rougeoie et leur cavalcade ne fait que s'intensifier au fil des minutes, pour finir sur un morceau-rappel dantesque, où le chant en filigrane agit comme de l'huile entre les roues dentelées d'un mécanisme définitivement unique.
1h15 plus tard, au terme de ce grand huit vert-de-gris dans une dimension parallèle, on se dit que le reste n'est que banalité, et que débarquer sur les planches avec une Fender grand luxe lourdement harnachée au buste n'est que pure démonstration inutile et presque puérile. Neptune est avant toute chose une expérience à vivre Live.
Les oreilles ivres, je déambule vers les cartons de disques. Fuck ! Le LP de Gong Lake est déjà sold-out. Tant pis, j'embarque le très bon Patterns. Pendant ce temps là, certains préfèrent s'adonner à l'épilation intégrale, en string et à 4 pattes sur une table. Jolie performance, ou pas.
Chronique initialement publiée sur www.metalorgie.com
www.neptuneband.com
www.myspace.com/neptuneandjupiter
Critique écrite le 18 novembre 2008 par Senti
Envoyer un message à Senti
Voir toutes les critiques de concerts rédigées par Senti
Lee Zeirjick : les dernières chroniques concerts
Rue du Rock #2 (Festival Phocea Rocks) : Mr Thousand & Ramirez + No Country + La Serenade + La Coupure + Lee Zeirjick + Binaire + Hush Hush + Malin + Mutacion Nacion + Devilish Piranhas + Super Payots 3000 + Onkalo + Big Fat Papa'z + Jim Younger's Spirit + the Laurie Strode's Brothers par pirlouiiiit
rue Consolat, Marseille, le 20/09/2014
En ce samedi 20 septembre 2014, avait lieu rue Consolat la deuxième édition de la Rue du Rock à savoir 15 groupes qui se succèdent entre 16h et 20h sur 5 lieux assez proches les... La suite
(ma) Rue du Rock #2 - Festival Phocea Rocks 2014 : Thousand & Ramirez, Devilish Piranhas, La Coupure, No Country, Malin, La Sérénade, Lee Zeirjick, Mutacion Nacion, Binaire par Philippe
Rue Consolat, Marseille, le 20/09/2014
L'archétype de la chronique merdique à rédiger - mais dans quoi je me suis encore fourré moi ?! Idéalement un chroniqueur sérieux et efficace lancé dans un festival, se doit de :... La suite
Festival Chhhhhut : Lee Zeirjick + Death in Death Valley + Zeni Geva par Mystic Punk Pinguin
L'Embobineuse - Marseille, le 18/10/2012
Deuxième soirée pour la nouvelle édition de Chhhhhut, le festival noise marseillais. Retour à l'Embobinoise, ce soir la salle mettra du temps à se remplir, mais au final la jauge... La suite
Lee Zeirjick + Barberos par Mystic Punk Pinguin
Enthropy - Marseille, le 20/01/2011
Nouvelle soirée organisée par la jeune asso noise le Bureau détonnant qui enchaîne les concerts de qualité depuis octobre. Dotée d'un solide réseau franco-européen (après les... La suite
Neptune : les dernières chroniques concerts
Neptune + Tonnerre Mécanique + ??? par Mystic Punk Pinguin
Embobineuse - Marseille, le 23/03/2012
La soirée commence dans une Embobineuse clairsemée et finira dans une salle quasi complète. La première première partie, non annoncée d'où mon ignorance de leur identité, est des... La suite
Neptune par Pierre Andrieu
Le Raymond Bar, le 16/10/2004
Il y a quelque temps déjà, un lieu alternatif a vu le jour à Clermont-Ferrand : le Raymond Bar (palme d'or du meilleur nom !). On peut désormais assister à des concerts, des débats et des rencontres se situant à des années-lumière de la beaufitude crasse que vient rechercher la clientèle du Gormens' café (l'usine à bière capitaliste sise dans... La suite
L'Embobineuse - Marseille : les dernières chroniques concerts
Unsane + Idiopathique par Pipoulem
Embobineuse, Marseille, le 30/05/2023
Dernier jour de mai, il fait bon. Les deniers rayons de soleil s'effacent, il est temps de partir pour l'Embobineuse. Oui c'est mardi soir, nous sommes en semaine mais ce soir ce... La suite
Jackline + x25x + Binaire (Anniversaire du Vortex) par Pirlouiiiit
Embobineuse, Marseille, le 12/03/2022
Dernière étape de ce samedi soir ... après le jazz méditerranéen de Taîr Quartet au rhéâtre du têtard, puis la musique africo-latine de Nkumba System à la Meson, nous voilà à... La suite
projet Milan, Splash Macadam, Kriegelstein par Pipoulem
L'Embobineuse, le 22/02/2020
Cela faisait longtemps que je n'étais plus allé à l'Embobineuse, la release party de projet Milan et la présentation de leur Album intitulé I était une bonne occasion d'y... La suite
x25x + Action Beat + Sister Iodine par pirlouiiiit
Embobineuse, Marseille, le 06/04/2018
Après le très chouette premier set de la rencontre au sommet entre Stéphane Belmondo et Henri Florens au JAM me voici d'un coup de vélo à l'Embobineuse ... Si au JAM je faisais... La suite