Chronique de Concert
Lenny Kravitz + Chris Cornell
Tournée "LLR 2009" à la Halle Tony Garnier :
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Lovely, Lyon ? Right !
Quand on aime, on a toujours 20 ans. Lenny Kravitz et le public lyonnais l'ont démontré une nouvelle fois, ce mercredi 27 mai, à l'occasion d'un concert propice à tous les superlatifs. Retour sur cette incroyable avant-dernière date française du "Let Love Rule Tour 2009" qui a vu Lyon rugir de plaisir...
Vingt ans après ses débuts très vite remarqués, Lenny Kravitz a toujours autant la côte auprès du public français. Et cela semble réciproque vu la mine réjouie qu'affichait notre "Minister of Rock n' Roll" dès son entrée sur scène de la Halle Tony Garnier, (plutôt bien garnie pour un concert en milieu de semaine) et jusqu'à la fin même du show. À tel point que d'après Arkantalis "himself" (le fondateur du forum français, www.lennykravitzonline.fr), "ce concert fut bien meilleur que celui de Toulouse". C'est dire.
Motivé comme jamais, dans une forme physique éblouissante, notre "Supersoul Fighter" a mis le paquet : et vas-y que je me trémousse dans tous les sens, que j'enlève mes lunettes de soleil, que j'aille dans le public prendre un bain de foule, que je prenne quelques photos en direct, etc. La Totale ! Sans parler des sourires adressés à quelques bienheureux/bienheureuses. Du grand art...
Le public lyonnais au rendez-vous (ouf)
De son côté, force est de reconnaître que le public lyonnais, pourtant réputé pour sa froideur légendaire dans toutes circonstances et quel que soit l'artiste, a plutôt bien assuré le coup lui aussi, en chantant, frappant des mains, des pieds, hurlant quand il le fallait... entre deux photos. Ouf. Les "Gones" n'ont pas oublié les précédents passages de Lenny dans la région. Que ce soit au Transbordeur (1999) ou au festival des Nuits de Fourvières (18 juillet 2005), ce dernier avait littéralement mis le feu à son auditoire pour le porter aux nues. Jamais deux sans trois ; l'édition 2009 a pris le même chemin car, outre l'ambiance démentielle déjà évoquée plus haut, le spectacle musical a tenu vraiment toutes ses promesses... En se mettant au niveau, les Lyonnais n'ont pas joué aux Guignols, tant mieux.
Une première partie étourdissante
Parmi les nombreux talents de LK, on distingue celui de choisir ses premières parties. Après la sublime Cree Summer, puis la virevoltante Nikka Costa, le chanteur Chris Cornell a bien mérité son heure de gloire entre Saône et Rhône. Entouré de quatre musiciens aussi excellents que déchaînés, ce grand gaillard au look presque ordinaire (si l'on excepte ses yeux couleur azur et sa barbichette de Sudiste) a mis sur de bons rails la soirée avec un rock nerveux, percutant, qui a su électriser la foule dès les premières mesures. Le répertoire m'était inconnu, mais quel rythme, quelle pêche. Whaouu ! C'est juste dommage qu'après avoir chauffé à blanc une salle, on laisse l'ambiance retomber d'un coup pendant que les techniciens préparent la scène pour le concert suivant...
Mais l'attente en valait la peine ! Quand on a patienté quatre ans pour revoir Lenny en chair et en os, on n'est plus à quelques minutes, pas vrai ?
Avec "Freedom Train" en locomotive, le feu vert est lancé pour une soirée de folie qui s'emballera aux sons d'une "set list", certes sans grande nouveauté ou surprise, à l'exception notable de la chanson "Again", dédicacée spécialement "for the French Board". La vingtaine d'adeptes concernés directement n'en croient pas ses oreilles (voilà ce que c'est de mettre des boules Quiès pour se protéger les ouïes...). Plutôt bien placés dans la fosse, voire aux premières loges, vêtus du Tee-shirt officiel ou brandissant une pancarte faite maison, les membres de www.lennykravitzonline.fr ne sont pas passés inaperçus. On sentait que Lenny cherchait du regard quelques têtes connues. Son sourire quand il y parvenait faisait plaisir à voir.
Cure de jouvence musicale
Le reste de la set list fut une sorte de voyage dans le temps à travers une sélection - forcément trop courte - de quelques uns des meilleurs titres "live" de Kravitz, tirés de ses principaux albums. Jugez par vous-mêmes : "It ain't over ‘till it's over", "Where are we runnin'", Flower Child", "I belong to You", un stratosphérique "Believe", ponctué comme il se doit d'un solo de guitare du génialissime Craig Ross, alias "Goldfingers". Comment ne pas se mettre à croire après une chanson d'une telle beauté ?
Puis, "Dancin Till Dawn" fit monter d'un cran supplémentaire la complicité entre Lenny et la foule avec son style "groovy" à souhait, tandis que le triptyque "Always on the run", "American Woman" et surtout "Fly Away" achevèrent quelques cordes vocales... et oreilles internes trop fragiles. Un moment de pur délire, de communion totale où il n'y a plus lieu de chercher à contrôler quoi que ce soit ; on se lâche juste en balançant tout ce qu'on a dans les tripes, et tant pis si on casse les oreilles de la voisine, que l'on chante archi-faux. Ce moment de bonheur est à vivre ici, maintenant et nulle part ailleurs. So, enjoy it !
Un final d'anthologie
Et pour nous emmener jusqu'au nirvana, Lenny a sa recette universelle. Que serait en effet un show de Kravitz sans ses deux hymnes emblématiques : "Let Love rule" et "Are You Gonna Go my Way" ? À vrai dire..., on ne préfère pas le savoir, tant ces deux chefs d'uvre cultissimes sont indissociables et incontournables dans le répertoire de l'artiste new-yorkais. Et l'on a beau les avoir entendus et ré-entendus à x reprises, dans toutes les versions possibles et inimaginables, les frissons reviennent toujours aussi vite et aussi fort quand il s'agit de reprendre à tue-tête : "We got to let love ruuuuuuuuule !!!" ou "Are You Gonna Go my Way !". Je me trompe, les forumeurs ? "Simply amazing", comme on dit de l'autre côté de l'Atlantique, "Qui ne chante pas n'est pas Lyonnais", diront ici certains Gones abonnés, ou non, au Stade de Gerland, situé tout près de la Halle Tony Garnier...
Un groupe hors du commun
Enfin, il serait injuste et impardonnable d'oublier d'évoquer la qualité des remarquables musiciens qui entourent Lenny et Craig sur scène. De l'impressionnante section de cuivres à la batterie, de la guitare basse aux claviers, Franklin Vanderbilt, Jack Dailey, George Laks and Co. ont, eux aussi, contribué à la grande réussite du show. Et avec quel panache ! Ce groupe prend du plaisir à jouer ensemble, c'est évident. On les sent tous en parfaite symbiose, attentifs aux autres. Personne ne tire la couverture à lui, chacun sait qu'il aura son solo ou son moment de gloire. Peut-être pas le célèbre quart d'heure promis par Andy Wahrol, mais quelques secondes d'éternité et cela leur suffit amplement.
Une scène m'a frappé au cours de "I'll be waiting". Alors que Lenny joue seul au piano, tous les autres musiciens ont les yeux rivés sur lui, à l'affût de la moindre de ses réactions ou directives pour démarrer au quart de tour, s'adapter à son rythme, son tempo, son inspiration. Et repartir de plus belle au signal ! Chapeau...
Un dernier pour la route...
23 h 52. Après un ultime rappel de folie, le show s'achève et Lenny prend congés sous les vivats, torse nu. Le temps passe trop vite. Comment ?! Lenny Kravitz fête cette année ses 20 ans de carrière ?! Impossible. Et pourtant... 1989-2009 : deux décennies nous séparent, déjà, du premier album.
Une certitude, je n'attendrai pas vingt ans pour retourner le voir en concert. Quant aux plus chanceux, ils peuvent le faire dès aujourd'hui, à Clermont-Ferrand, avant que le rideau ne tombe sur le tournée "LLR 2009". Comme dit la chanson : "I wish if I could see you again...".
Quand on aime, on a toujours 20 ans. Entre Lenny Kravitz et le public français, le mot d'ordre reste le même : " Let Love Rule".
Critique écrite le 04 juin 2009 par Iguanodon
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