Chronique de Concert
Lenny KRAVITZ
Ce n'était pourtant pas gagné d'avance. Pour tout vous dire, je suis venu assisté à ces deux concerts avec un certain nombre d'aprioris pas forcément à votre avantage. On m'avait dit "Kravitz se la pète, fait la gueule, ne respecte pas le public..." On m'avait dit ça mais c'était il y a plus de 15 ans, à l'époque de Mama Said. Il y avait eu aussi l'épisode Taratata où, selon les dires de son célèbre présentateur (dires que vous avez confirmés de fait quelques temps plus tard en vous excusant pour votre comportement), vous aviez pris un malin plaisir a joué les starlettes de pacotille, multipliant les caprices à la con avant et durant l'enregistrement de l'émission. Du coup, j'avais toujours pris soin d'éviter la déception personnelle en me trouvant régulièrement de bonnes excuses pour ne pas aller vous voir en concert et ce, malgré tout le bien que je pensais de votre musique. Une musique mêlant rock, soul et funk et surtout, jouée la plupart du temps avec de vrais instruments, sur de vieux amplis, donnant ainsi à votre son une coloration vintage qui n'est franchement pas pour me déplaire.
Un son vintage que j'ai eu grand plaisir à retrouver sur votre très bon dernier album, It's Time For A Love Revolution, bourré de bonnes chansons, de titres funk/rock aux riff efficaces, de ballades plutôt réussies et de solos de guitare, inspirés et magnifiques pour certains. Un disque qui venait relancer votre discographie que je qualifierais, si vous le permettez, d'inégale : en 20 ans, vous avez en effet produit quelques bons albums mais la plupart de vos disques ne valent malheureusement que pour les 5 ou 6 titres géniaux dont vous les avez dotés. Sauf votre respect, vous n'avez en fait jamais trouvé la formule magique de l'album parfait.
Malgré tout, j'ai pris la décision de venir vérifier par moi-même si oui ou non, vous étiez cette rock star fumiste et futile que l'on dit, ou si vous aviez de vrais atouts à faire valoir sur scène. La claque fut à la hauteur de mes interrogations. A Montpellier le 28 avril (dans une salle pourtant sans âme : le Zénith) comme à Nîmes l'été dernier (dans le cadre historique et unique des Arènes), vous avez levé tous mes doutes sur votre capacités à soulever un public, à le transporter.
J'ai été bluffé par votre bonne humeur, votre bonheur manifeste d'être sur scène, de retrouver et de communiquer avec votre public, de jouer du rock n'roll façon "old school". A Montpellier, deux heures durant, vous avez survolé l'ensemble de votre carrière avec une moyenne de deux titres joués par album, à l'exception de Circus sur lequel vous avez fait l'impasse. Let Love Rule (l'album) qui fête ses 20 ans cette année a été dignement mis à l'honneur avec Fear et, comme à Nîmes, une version rallongée de Let Love Rule (le titre). It Ain't Over ‘Til It's Over et le tonitruant Always On The Run dont le riff me tue à chaque fois était là pour nous rappeler que Mama Said est sans doute votre meilleur album à ce jour. Dommage cependant que vous n'ayez pas joué Stand By My Woman ainsi que Fields Of Joy, l'un de mes titres favoris, tous albums confondus. Pas grave, vous aviez joué Fields Of Joy à Nîmes. C'est désormais une tradition, le titre qui restera sans doute comme votre signature ultime, le tubesque Are You Gonna go My Way et son riff de guitare d'anthologie vous a servi de bouquet final. Vous avez également choisi de nous offrir Believe, un autre titre issu de l'album de 93, dont le solo de guitare final est à pleurer (au sens propre). I Belong To You, sucrerie funky/pop addictive, que vous n'avez pas joué à Nîmes était de retour à Montpellier. Comme d'hab, Fly Away a soulevé votre audience ainsi que, dans un style assez similaire, American Woman : gros riff de gratte et refrains repris en cur par le public. Votre interprétation, seul, à la guitare acoustique, de Stilness Of Heart issu de Lenny nous a fichu la chair de poule... quelle voix, quelle justesse, quel feeling, quelle présence ! Where Are We Runnin' issu de Baptism a une fois de plus tout déchiré. Enfin, I'll Be Waiting, Bring It On et le génialissime Dancin' Till Dawn avec son merveilleux solo de sax (sans doute une autre de vos meilleurs chansons, toutes époques confondues) étaient ce soir là les dignes représentantes de votre dernière livraison.
Je ne terminerai pas cette chronique sans dire un mot de votre groupe, car s'il est bien un talent que l'on doit vous reconnaître, c'est celui de savoir vous entourer. Mentions spéciales à votre très très bon guitariste que l'on ne présente plus, Craig Ross (Slash sort de ce corps !) ainsi qu'à votre section rythmique qui est tout bonnement fabuleuse. On regrette un peu votre ancienne batteuse, la sexy Cindy Blackman, mais force est de reconnaître que votre nouveau batteur, cette montagne bodybuildé aux allures d'Isaak Hayes, cogne dur mais avec un sacré groove.
Je ne terminerai pas non plus sans souligner le génie de votre ingé-son : Wouah, quel son !!! A Montpellier comme à Nîmes c'était tout simplement parfait, sans doute la meilleure sonorisation jamais entendue pour ma part dans un concert (et pourtant, à raison d'une dizaine de concerts minimum par an, sur près de 15 ans, ça en fait des concerts !).
Dès le dévastateur premier coup de grosse caisse associé à la première note de basse (Baoooooom !), on sent que le son va être gigantesque sans être agressif pour l'appareil auditif. On entend chaque musicien avec précision, la basse et la batterie sont extrêmement bien mises en valeur, idem pour la section de cuivres, votre voix est audible et compréhensible. Si l'on voulait chipoter, on pourrait peut-être regretter le son du clavier, "Bontempi" sur les bords, mais bon, ne soyons pas trop exigeants, car le Lenny Kravitz cru 2008/2009 est définitivement une très bonne surprise !
NdPh - faire parvenir une adresse e-mail si vous voulez pouvoir être contacté par d'autres fans !
Critique écrite le 12 mai 2009 par elvisisalive
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